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Orange, Verizon, Telefonica…Les opérateurs télécoms doivent aller plus vite sur le digital

Avec des taux de croissance annuels près de 10 fois inférieurs aux services Internet, et 2 fois inférieurs aux équipements de réseau entre 2013 et 2015, les télécoms ne sont plus aujourd'hui les principaux moteurs de croissance du digital, si l'on en croit un rapport Citigroup publié le 3 octobre.

Premier constat, alors que les revenus des opérateurs télécoms sont dans l'ensemble moins importants qu'à leurs débuts, note Citi Group, ceux qui investissent dans ces groupes ont de nouvelles attentes. En 2014, ils considéraient qu'investir dans un opérateur télécom était intéressant pour le potentiel de revenu (à plus de 50%) et pour l'efficacité (à 30%). Aujourd'hui, l'investisseur des telco attend de lui qu'il renoue avec la croissance. Et dans cette quête, le digital devient un relai majeur.

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Réalisé par une équipe composée d'une dizaine d'analystes de groupe bancaire américain, le rapport dresse un état des lieux des enjeux actuels du secteur des télécoms, et s'attache à démontrer que le moment est venu pour eux d'accélérer leur transformation digitale. Pour cette étude, Citi Group cite en exemple les pratiques digitales de l'américain Comcast, Swisscom, Telefonica ou encore Verizon. Orange est aussi cité pour son investissement dans Rocket Internet.

Une croissance inégale depuis 2005

Autre enseignement de l'étude, les revenus des télécoms ont connu une croissance inégale entre 2005 et 2015. Après un premier creux on 2009, où les taux de croissance ont chuté de 6% à 2%, les opérateurs en ont connu un second en 2013, où leurs revenus sont quasiment restés stables. Sur la même période, les investissements (CAPEX) réalisés par les opérateurs télécoms ont été multipliés par 2,8. 

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Depuis deux ans, les opérateurs télécoms voient leurs revenus repartir à la hausse, tout en restant bien inférieurs à ceux d'autres acteurs digitaux. Aux Etats-Unis et en Europe, les opérateurs télécoms connaissent en revanche des taux de croissance négatifs, et ce depuis plusieurs années. 

citigroup-telecom-oct2016

Conséquence directe de cela, les valorisations des principaux opérateurs américains ont très peu évolué depuis 2009, alors que celles des services internet ont pratiquement été multipliées par 5,5 sur la même période. 

Google en nouveau concurrent

L'impératif de croissance auquel se confrontent les opérateurs télécoms aujourd'hui s'explique en partie par la nécessité de rassurer leurs investisseurs, et de répondre à leurs attentes en matière de ROI, détaillent les auteurs de l'étude. 

Au-delà de cette contrainte forte pour renouer avec des taux de croissance attractifs, les opérateurs doivent faire face à la menace de nouveaux entrants sur leur marché. Avec Project Fi, son programme dédié au développement du sans fil, Google se place ainsi comme un potentiel concurrent à terme. De même, la commercialisation d'offres packagées, qui se développe de plus en plus, place les producteurs de contenu, les fournisseurs d'énergie, mais aussi les fabricants d'électronique en concurrence indirecte avec les opérateurs.

Enfin, la question du contrôle de la relation-client les oppose aux fournisseurs d'accès à Internet. Fortement soumis à la réglementation, le marché des télécoms est également bouleversé par des décisions que prennent les autorités publiques d'ouvrir ou de réorganiser des infrastructures, considérées d'utilité publique. 

La proximité avec leurs utilisateurs, le point fort des télécoms

Soumis à des contraintes fortes, les opérateurs télécoms doivent trouver de nouvelles manières de se démarquer de leurs concurrents. Le digital est une piste à ne pas négliger, si l'on en croit les auteurs de l'étude. 

Les acteurs des télécoms ont en effet la possibilité de collecter de grandes quantités de données concernant leurs utilisateurs (trafic généré, localisation, timing de certaines activités, historiques de crédit, etc.), et de les analyser de manière beaucoup plus poussée que d'autres fournisseurs de services Internet. 

Autre avantage des opérateurs télécoms sur d'autres acteurs: la proximité qu'ils entretiennent avec leurs utilisateurs, qui leur permet d'entretenir des relations beaucoup plus personnalisées et donc plus fortes avec eux. De par les ressources dont ils disposent,ils ont également plus de facilités à opter pour des stratégies de croissance externe pour se diversifier, ou bien pour des stratégies partenariales ciblées. 

Les auteurs de l'étude rappellent que dans d'autres industries, comme le voyage, la musique ou encore les médias, les acteurs traditionnels ont vu leurs parts de marché respectives diminuer de 44% en moyenne avec l'arrivée de nouveaux acteurs digital first, et leurs recettes diminuer de 30% sur leur coeur de métier. Un argument de poids pour convaincre les professionnels qui douteraient encore de l'importance d'amorcer rapidement sa mue digitale.  

VOIR l'étude complète

**Méthodologie: étude réalisée en interne, par 10 analystes de Citigroup, avec l'appui de 4 experts sectoriels. 
Crédit photo: Fotolia, banque d'images, vecteurs et videos libres de droits
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