Cédric Teissier (Finexkap): «Les Fintech se battent pour séduire des spécialistes du marketing digital, de l’UX et de la data science»
Plus de la moitié (50,2%) des clients d'établissements financiers traditionnels (banques et assureurs) utilisent aussi les services d'une Fintech, selon une étude menée par Linkedin, Capgemini et l'Efma réalisée auprès de 8 000 personnes au mois de novembre. Ce succès se traduit par un besoin important en compétences techniques pour développer les services de la Fintech. Quels sont les métiers les plus demandés par ces start-up? Cédric Teissier et Arthur de Catheu, les cofondateurs de Finexkap, plateforme de financement de la trésorerie des entreprises.
Frenchweb: Quels sont les talents actuellement les plus recherchés par les Fintech?
Cédric Teissier et Arthur de Catheu, cofondateurs de Finexkap: Avec la technologie comme moteur de leur innovation, les Fintech sont à la recherche de profils comme les UX designers et les data scientists. Le data scientist est un talent très recherché, et cela d’autant qu’il est rare. Problème: se sachant courtisés, ces nouveaux talents du numérique ont alors tendance à se comporter en véritables mercenaires, passant d’une start-up à une autre. Au-delà de ces spécialistes, nous sommes avant tout en quête de talents dotés d’une fibre à la fois entrepreneuriale et technologique. Mais ces besoins évoluent au rythme de la croissance de l’entreprise. En effet, une fois parvenue à maturité, une Fintech se tournera plutôt vers des profils pourvus d’une expérience finance solide, à l’image de LendingClub dont le directoire s’est vu peuplé de figures du secteur plusieurs années après son lancement.
Quels problèmes rencontrent les Fintech dans leur processus de recrutement?
Face à l’explosion du secteur, les Fintech sont de plus en plus nombreuses à devoir renforcer leurs équipes. Pourtant, trouver les talents capables de les accompagner dans l’aventure se révèle souvent plus compliqué que prévu et relève même parfois du parcours du combattant. Plusieurs mois de recherche et d’entretiens sont généralement nécessaires avant de parvenir à mettre la main sur la bonne personne. En effet, même si des formations spécialisées émergent de plus en plus dans l’enseignement supérieur, l’industrie de la Fintech fait encore face aujourd’hui à une pénurie de talents et les start-up se battent pour séduire des spécialistes du marketing digital, de l’expérience utilisateur et de la data science. C’est une vraie course aux talents numériques qui se joue. Et, même une fois recruté, le nouveau collaborateur (surtout s’il vient d’un grand établissement financier) ne parvient pas nécessairement à s’adapter au mode de fonctionnement start-up.
De quelles manières les Fintech peuvent-elles séduire ces talents?
L’autonomie, la liberté d’orienter la stratégie R&D, l’implication dans la mission de l’entreprise sont autant d’avantages qui peuvent convaincre les talents de rejoindre une Fintech. Côté rémunération, certaines Fintech proposent des salaires attractifs pour attirer les talents. Mais ce qui attire réellement les candidats, c’est l’opportunité unique de créer les services financiers de demain. Les Fintech, grâce à leur organisation agile, cassent les codes de la banque et réinventent le secteur financier. Les talents qui sont bridés par le poids des organisations traditionnelles se voient ainsi accorder la chance d’exprimer pleinement leur potentiel.
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