3 facteurs qui freinent la démocratisation de l’intelligence artificielle
La technologie est partout. Dans nos agendas, nos maisons, nos loisirs et même nos relations. Depuis plus de 20 ans, nous vivons au rythme effréné des innovations technologiques. D’abord avec l’arrivée d’internet, puis des réseaux sociaux et maintenant de l’intelligence artificielle. Les GAFA investissent massivement dans les technologies cognitives.
Aujourd'hui, le film HER, qui décrit l’histoire d’amour entre un humain et une intelligence artificielle, ressemble de moins en moins à de la science fiction.
Pourtant, la réalité semble un peu différente. La démocratisation des technologies cognitives semble moins rapide que prévue. Même si Siri peut prévoir le temps nécessaire pour rentrer chez vous le soir, Google Assistant organiser votre journée, et Cortana vous avertir de la livraison d’une commande Amazon, ces usages ont encore beaucoup de mal à s’insérer dans notre quotidien de façon récurrente et durable.
Les progrès du machine learning et du deep learning joueront un rôle clé dans l’émergence de technologies de reconnaissance d’image. Bénéfice pour l’utilisateur: fini les soirées interminables à classer des photos, identifier les lieux où elles ont été prises et éventuellement à les retoucher. La machine le fera pour vous. Pour vous rendre compte de la puissance de cette techno, essayez Google Quick Draw.
Par extension, les volumes de données amassés depuis des années par les États vont petits à petits livrer leurs secrets grâce à l’intelligence artificielle. Les innovations cognitives dans la biométrie ouvrent des perspectives infinies sur la surveillance et la connaissance des populations. Au point de se poser des questions sur le respect des droits fondamentaux de la vie privée.
Demain, les taxis n’auront plus besoin de chauffeurs, les avions deviendront des drones, les métros et bus seront autonomes et les robots envahiront les magasins pour vous conseiller ou vous servir. Au supermarché, un sommelier de poche vous conseillera sur le vin qui accompagnera parfaitement votre bûche de Noël. Les progrès dans la miniaturisation des composants électroniques permettront de créer des ordinateurs ou nano-robots toujours plus puissants et toujours plus petits, qui se nicheront dans votre poche, dans votre montre ou … dans vos yeux.
Ce que vous ne réalisez pas, c’est que l’intelligence artificielle est déjà présente dans notre quotidien sans que nous le sachions forcément. Et ce phénomène tend à s'accélérer.
Malgré tout, il manque encore ce «je ne sais quoi» qui fera que l’IA colonisera les usages du grand public et occupera une place de choix dans notre quotidien.
L’exemple des chatbots est révélateur. On ne parle que d’eux. En réalité, ils ont encore tout à prouver. Les grandes entreprises et les marques l’ont bien compris. Elle investissent depuis plusieurs mois dans ces outils qui vont révolutionner la relation client. Tout reste à faire. Tout reste à créer. Notamment autour de l’expérience utilisateur et des cas d’usages.
Cela nous pousse à nous poser quelques questions.
Si on va sur la Lune depuis si longtemps, pourquoi ma montre n’est pas encore capable de réserver une table au restaurant? Si les avions utilisent un pilote automatique depuis des décennies, pourquoi suis-je encore obligé de tourner le volant de ma voiture?
Nous pouvons identifier 3 grands facteurs qui freinent l’adoption de l’intelligence artificielle par le plus grand nombre.
1. La pénurie de cerveaux
Les grandes révolutions ont été portée par les Hommes. L’intelligence artificielle souffre d’un manque de spécialistes, capable d’innover, d’itérer et d’en repousser les limites.
Peu d’universités proposent des formations dédiées à l’IA, aux réseaux de neurones artificiels, au machine learning et domaines similaires. Nous ne disposons tout simplement pas encore d’une communauté de chercheurs assez importante pour relever les nombreux défis que nous pose l’intelligence artificielle.
2. Trop de hype, tue la hype…
Les chatbots pullulent sur nos messageries. Pourtant, la plupart ne dépassent pas encore le statut de gadget. Le potentiel de la technologie est immense, mais mal utilisé, elle devient accessoire. Il est du devoir de l’éco-système d’évangéliser le marché et de convaincre en proposant des expériences fluides et créatrices de valeur. Casser les mythes et proposer des solutions à des problèmes concrets. C’est le chemin qu’il nous reste à parcourir pour que les chatbots remplacent un jour les apps ou les sites internet.
L’intelligence artificielle doit permettre d’aller plus loin que ce que nous faisons aujourd’hui. Par exemple d’améliorer le diagnostic médical en modélisant des masses de données impossibles à analyser par le cerveau humain, faciliter l’accès à la justice en rendant le droit moins aléatoire et plus lisible, améliorer notre productivité pour accroître notre temps libre, prendre en charge des tâches chronophages à faible valeur ajoutée, …
3. La résistance au changement
Mais soyons sincère. L’humain à une propension naturellement forte à refuser le changement, quel qu’il soit.
Malgré le fait qu’il soit «bon pour nous», le changement prend du temps. L’outil doit convaincre en se rendant indispensable. Mais il est aussi primordial de le rendre utilisable. Donc adapté à l’humain. Et non l’inverse.
Combien de temps nous a-t-il fallu avant de réaliser notre premier achat sur internet ou pour faire confiance à une banque en ligne?
Soyons honnête, l’intelligence artificielle effraie autant qu’elle fascine. Et la science fiction ne nous aide pas sur cette question. Les robots ont déjà dépassé l’intelligence humaine dans de nombreux scénario d’anticipation (ndlr I.Robot avec Will Smith). C’est en se mettant au service de l’Homme que l’intelligence artificielle gagnera ses lettres de noblesse.
Imaginez vivre dans un monde où vous pourrez planifier un voyage tenant compte de vos expériences passées, sans vous soucier de la qualité du service. Imaginez aller au restaurant et apprécier des plats qui tiennent compte de vos goûts et de vos allergies. Imaginez naviguer sur internet en croisant seulement des contenus qui vous intéressent.
Et si notre univers devenait conscient et était capable de nous comprendre parfaitement et de s’adapter à nous en temps réel? Ce monde n’est pas si lointain. Il attend simplement que vous y entriez…
Thomas Sabatier est le cofondateur et le CEO de The ChatBot Factory, agence spécialisée dans le développement d'applications conversationnelles. Il est également directeur associé au sein de BIGMITCH, une agence de conseil en innovation digitale. Il a débuté sa carrière dans l'e-commerce, avant de rejoindre un cabinet de conseil en tant que Key Account Manager.
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tellement null comme article !!
« Imaginez vivre dans un monde où vous pourrez planifier un voyage tenant
compte de vos expériences passées, sans vous soucier de la qualité du
service. »
Beurk… Se « soucier », c’est aimer, réfléchir, sentir, s’organiser… Se laisser transporter d’un endroit « cool » à un autre, c’est être un gros, lobotomisé, inféodé et assisté, sur une voie évidente d’incapacité à se déterminer et d’asceptisation…
« Imaginez naviguer sur internet en croisant seulement des contenus qui vous intéressent. »
Waouh, génial… Non seulement le mec ne sait plus ce qu’il se passe autour de lui, mais en plus il s’auto-persuade que seuls ses choix prévalent et rayonnent. Bonjour l’enrichissement personnel et l’éducation au libre-arbitre.