Hopwork, 5 millions d’euros pour consacrer le statut du travailleur indépendant en Europe
Près de 162 millions de travailleurs aux Etats-Unis et en Europe ont aujourd'hui un statut d'indépendant, soit 20 à 30% de la population active sur ces deux continents, d'après l'étude menée par McKinsey. En France, ils seraient 13 millions d’indépendants. Parmi eux, des travailleurs qui, sur une mission donnée, se font rémunérer en tant que freelances. C'est sur ce segment que se place Hopwork, la plateforme de mise en relation entre le freelance et l'entreprise, qui annonce sa troisième levée de fonds de 5 millions d'euros, trois ans après sa création.
De fait, le bouleversement du marché de l'emploi est un relai de croissance assuré pour ces makertplaces. En France, la part de ces non salariés est en croissance de 85% entre 2004 et 2013 dans l'Hexagone, d'après l’European Forum for Independent Professionals. Hopwork s'est placé immédiatement sur le travail qualifié de développeurs, designers, marketeurs…, marquant ainsi sa différence avec les autres marketplaces qui entendent répondre au besoin immédiat et moins onéreux (Find'eur, Freelancer, Freelance.com, Codeur.com).
L'ambition d'un champion européen
Hopwork serait-il le nouveau Viadeo qui traverse, lui, une crise profonde? Les fondateurs sont en tout cas prêts à assumer ce statut, autant qu'à prendre part au débat politique sur le statut du travailleur indépendant. «Il faut une portabilité des droits», affirme Vincent Huguet. Aucun chiffre d'affaires n'est communiqué, mais en 2014, elle visait déjà 4 millions d'euros annuels. Hopwrok prélève une commission entre 5 et 10% sur chaque mission.
Au moment de sa création, elle revendiquait 8 000 freelances inscrits sur sa plateforme. Un an et demi plus tard, elle en compterait 35 000, dont 18 000 contacts en entreprises. L'ambition est même de bâtir «un leader européen» sur le marché du freelancing. Déjà présent au tour de table d'1,5 million d'euros en 2015, le fonds Isai est suivi pour ce changement d'échelle par Serena Capital en investisseur principal. La cible entreprise du CAC 40 et les profils techniques, représentant entre «30 et 40% des profils», ainsi que l'effet bouche-à-oreille, ont rendu le modèle scalable.
Avec cette levée, la société parisienne va ouvrir un bureau en Espagne et pour la zone Benelux. Elle doit aussi développer de nouveaux services d'assurance et de paiement.
Fondateurs: Vincent Huguet, Hugo Lassiège, Jean-Baptiste Lemée
Siège: Paris
Date de création: 2013
Effectifs: 30
Levées de fonds: 550 000 euros Jérôme Caillé (ex CEO Adecco), Olivier Occelli et Antoine Freysz (Kerala Ventures), 1,5 million en 2015 (Isaï).
Lire aussi: Terminus pour Viadeo, enfin surtout pour ses actionnaires
Avec Uber et Airbnb, les travailleurs indépendants sont heureux, mais…
- Gestion financière, quels sont les nouveaux outils qui s’imposent à tous dirigeants et CFO pour piloter leurs activités? - 25/10/2024
- Gestion de contrats d’entreprise: quelles sont les meilleures pratiques à adopter? - 21/09/2024
- NAVAN (ex-TripActions), un pionnier de la gestion des voyages d’affaires qui mise sur l’Europe - 14/09/2023