Que préférez-vous? Un dîner à la française ou made in Silicon Valley?
J’étais convié hier soir à Paris à un dîner très très très français à Paris.
Il a duré 4 heures. Tout le monde s’est amusé et personne n’a parlé business.
Enfin, je me suis risqué à évoquer le sujet à un moment mais tout le monde a très rapidement switché sur d’autres sujets. De fooding notamment.
On a parlé des plats délicieux que notre hôte nous avait préparé (Merci Sibylle). Nous avons d’autant plus parlé de cuisine que la rédactrice d’un célèbre magazine de cuisine (Fou de cuisine, Fou de pâtisserie) était aussi invitée.
J’ai appris beaucoup de choses sur les crustacés, les pâtisseries et le fromage. Ah oui, car on a aussi parlé de fromage. Beaucoup. Nous avons bien dû en parler pendant 40 minutes, et se rappeler à quel point c’était merveilleux d’en manger. Fromage par fromage. Région par région. Fabricant par fabricant. Nous étions aussi très excités car une amie d’amie nous avait rapporté «une tuerie de Saint-Nectaire». Une des invités était Américaine et nous nous sommes moqués du fait que les Américains ne savent pas couper le Roquefort. Il ne faut pas couper «le nez» du bleu. Il faut couper une tranche sur le côté, avec un peu de bleu et beaucoup de blanc, pour que tout le monde ait un peu de ce qui est bon.
Je réalise à quel point la vie est différente dans la Silicon Valley. La plupart des dîners sont des RDV business. Bien sûr, nous dînons aussi avec des amis sans qu’il y ait un ordre du jour, mais cela se passe la plupart du temps dans des restaurants.
Peu de gens cuisinent pour d’autres. Si cela se passe à la maison, c’est souvent de la livraison par une start-up comme Caviar, ou des pour les plus aisés des plats préparés par un chef.
Je n’ai pas le souvenir d’un dîner qui ait duré plus de 1h30. Les gens aiment aller vite. Il y a souvent une raison de se rassembler. Un lancement produit, ou un VC qui réunit des investisseurs et des start-up. Ou bien une banque qui organise une dégustation de vin assortie de plats préparés par un chef. Tout le monde sait que les clients et les prospects de la banque sont présents.
Je vais à beaucoup de dîners de ce type, et ne vous méprenez pas, je les aime beaucoup, mais c’est très différent.
Il y a aussi les dîners Jefferson que je ne connaissais pas avant d’habiter aux US. Un sujet de conversation est prévu. Tout le monde en parle tour à tour. Parfois même un expert présente le sujet. J’ai souvent même vu des slides Power Point à ce genre de reception…
En France, si vous êtes invités à dîner, ce sera par défaut un dîner «assis». Les Français trouvent même dans ce contexte le terme «assis» incongru. C’est évidemment «assis».
Nous serons tous assis pour apprécier longuement la présence de chacun. Il n’y aura pas de sujet de conversation prévu, pas d’ordre du jour.
Dans la Silicon Valley, si l’invité ne précise pas «assis», cela veut dire que ce sera un buffet.
La nourriture sera sur le côté et tout le monde peut se servir, bouger, networker.
Pourquoi? Car dans la Silicon Valley, on s’ennuie vite. Les invités regardent à la ronde et observent les présents. S’ils ne voient pas assez d’amis ou de gens avec qui faire du business, ils partent rapidement.
Les invitations à dîner précisent en général «de 18h à 21h»: cela veut dire que vous pouvez arriver et repartir quand vous voulez, et personne ne s’offusquera. Vous pouvez rester juste 10 minutes et personne n’y fera attention. Vous pouvez arriver à 20h50, dire coucou, et repartir à 21h. Tout le monde connaît les règles, personne n’arrive avant 18h et rares sont ceux qui repartent après 21h.
Quand je suis arrivé dans la Silicon Valley, je ne savais pas tout ça. Nous avons lancé quelques invitations et avons été «lost in translation» étant donné que l’on avait pas précisé que le dîner serait «assis». Les premiers invités étaient déboussolés d’avoir à rester assis pendant deux heures. Certains sont arrivés juste au moment du dessert pensant que c’était un buffet. Un désastre total!
Nous sommes restés jusqu’à 2h30 du matin samedi soir à notre dîner parisien, c’était super cool. On ne s’est levés que pour passer au salon et prendre d’autres verres!
Je ne dis pas que les Français font mieux que dans la Silicon Valley, j’aime les deux.
Je suis entre deux mondes, j’aime organiser ou participer aux dîners « à la française» à San Francisco (mais il faut prévenir du concept sous peine de trop surprendre).
J’aime ces dîners de 4 heures où les gens prennent le temps de cuisiner et de se connaître. Ils sont bien souvent très diversifiés. Dans la Silicon Valley, cela tourne autour de la tech et vise l’efficacité. Parfois on peut même se montrer à 2 ou 3 dîners le même soir. J’aime aussi cela.
C’est amusant parfois de faire une pause pour prendre le temps de remarquer ces choses. Alors que ces deux cultures peuvent paraître très similaires, elles sont en fait très différentes.
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