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3 enseignements de mes échecs avec Digidust

En réorganisant Digidust récemment, j’ai eu l’occasion de repenser à tout le chemin que nous avons parcouru, depuis que Stéphane Menoret et moi avons créé l’agence en 2011.

Nous avons réussi vraiment beaucoup de choses, et c’est ce qui fait que nous sommes toujours là et florissant aujourd’hui… mais nous avons également fait un nombre d’erreurs assez incroyable quand j’y repense, en grande partie portés par mon enthousiasme qui a parfois étouffé notre pragmatisme. Nous avons mis en place des partenariats voués à l’échec et avons imaginé des associations complètement improbables, que ce soit en France ou à l’étranger.

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On apprend plus de ce que l’on rate et je voudrais partager avec vous les 3 principaux enseignements de toutes ces erreurs, valables pour n’importe quel entrepreneur et n’importe quelle agence:

Quoi que l’on imagine, c’est toujours le setup le plus simple qui fonctionne. J’ai des idées. En fait, j’ai bien trop d’idées et toujours l’envie de faire de ces idées des projets. Ça a l’air d’une qualité, mais le manque de focus est un défaut. Si ce que tu mets en place est trop compliqué, ça ne marchera pas. La complexité est le privilège des grandes entreprises. Les petites comme Digidust doivent faire simple, rester simple, aller droit vers où se trouve la valeur pour le client ou l’utilisateur, donc vers où se trouvent à terme les revenus. Ce n’est pas un manque d’ambition, c’est un manque de moyens qui t’oblige à te concentrer sur ce qui va marcher rapidement… donc sur ce qui est simple et évident.

Quand on est dans l’action et que l’on avance toujours plus vite, il y a forcément des dégâts collatéraux mais le bilan au final est toujours très positif et enrichissant. C’est la lenteur ou l’immobilisme qui est le véritable danger. Commencer un projet par une étude de marché et des dizaines de pages de tableur est plus dangereux que d’en faire une version Beta et de commencer à la vendre pour voir si elle trouve de la traction. Au final, avec le recul, c’est plus rapide en moyenne, moins cher à l’usage et évidemment plus fiable. Les projets que nous avons raté sont ceux pour lesquels nous avons trop tergiversé ou avons été trop lents dans l’exécution. Les clients que nous avons perdu sont ceux vers qui nous ne sommes pas revenus assez vite avec les bonnes solutions. La vitesse doit être la première des qualités de Digidust, et en bonus, c’est un formidable générateur d’énergie.

Comme toutes les entreprises –enfin, j’espère– nous avons eu des moments compliqués, voire vraiment très difficiles au fil des ans. Ce qui nous a sauvé à chaque fois est notre ligne de conduite: toujours faire ce qu’il y a de mieux pour le client ou l’utilisateur. Pourtant, quand le cash vient à manquer, l’envie de vendre ce qui rapporte le plus et le plus rapidement possible est forcément très forte, car la pression de la fin du mois et des salaires à verser est elle-même très forte. Nous avons gardé nos clients –et l’affection de notre communauté, merci à vous tous– parce que justement, nous n’avons pas cédé à la tentation. Si le dire aujourd’hui est assez facile, je dois dire que ce fut plus dur dans nos heures les plus sombres. Au final, si vous êtes dans cette situation, gardez la foi. Nous avons bien fait de ne rien lâcher et il doit y avoir un Karma des sociétés comme il y en a un pour les êtres vivants.

Digidust aujourd’hui est une jolie petite agence, avec des clients globalement fidèles ce qui est pour moi un indicateur. Je suis très fier de ce qui a été accompli par Steph et toutes les personnes qui ont contribué de près ou de loin à construire le Digidust de 2017. Je suis également extrêmement confiant pour les années qui viennent, car nous sommes à présent solidement implantés en France et en pleine croissance aux Etats-Unis. Nous n’avons pas de grandes ambitions si ce n’est de continuer à nous développer tranquillement, sans trop grandir pour ne pas perdre notre âme. Digidust n’est d’ailleurs pas et ne sera pas à vendre car je ne me verrais pas vendre du service sans avoir accès en parallèle à une équipe de développeurs et de designers pour pouvoir donner vie à mes idées, qu’elles soient bonnes ou mauvaises; c’est clairement l’un des inconvénients d’être un businessman et pas un ingénieur.

Notre métier a un peu changé avec le temps, notamment grâce à trois facteurs: notre compréhension de la technologie, notre capacité à expérimenter par nous-même pour mieux maîtriser ce que nous offrons et notre implantation aux Etats-Unis qui nous a apporté à la fois une plus grande expertise marketing et un surcroît de pragmatisme. Nous recherchons aujourd’hui un marketing qui se construit dans la durée et qui vend, que ce soient des produits ou des idées, en fuyant tout ce qui se rapproche de ces feux de paille que sont les «buzz».

Si je vous expose mon plan et vous dis tout cela, c’est parce qu’il est probable que je revienne écrire une note sur ce blog dans 3 ou 5 ans, pour partager avec vous tout ce que les nouvelles erreurs que j’aurais faites depuis m’auront apprises. Il ne fait aucun doute qu’il y en aura beaucoup, parce que j’ai déjà prévu de faire BEAUCOUP de choses!

N’hésitez pas à me poser vos questions ou vos commentaires sur TwitterSnapchatFacebook ou Instagram. Je sais qu’on ne commente plus sur les blogs de nos jours.

pierre-olivier-carles

 

Pierre-Olivier Carles, CEO et cofondateur de Digidust.

 

 

 

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