De salariée chez Google à Londres à entrepreneur à Lisbonne
Depuis mon installation à Lisbonne, on me demande souvent tout simplement «comment j’ai fait». Dans cet article, j'explique comment j'ai lancé mon activité au Portugal.
Je raconte notamment comment de professionnelle de la communication à Londres, je quitte cette carrière pour me mettre à mon compte à Lisbonne, le hub technologique le plus en vogue d’Europe. C’est la ville où j'ai choisi de m’installer et devenir entrepreneur après huit années passées au sein de différentes entreprises du secteur de la technologie comme Google, le fonds de capital-risque Accel et iZettle, une FinTech suédoise.
De Paris à Londres à Lisbonne
Peu après la sortie de l'université à Paris, j’ai rejoint Google à Londres au sein de la fonction Communication Europe ou, en réponse à l’explosion du numérique, notre équipe a développé des méthodologies de communication de pointe, adaptées au digitale.
Puis, j’ai rejoint le bureau londonien d’Accel Partners, pour y monter leur fonction de communication et relations media pour l’Europe. Après cela, j’ai piloté les lancements au Mexique et au Brésil pour la FinTech iZettle, avant de prendre la fonction de responsable de communication en Europe.
Grâce à ses expériences, j’ai développé une technicité et un savoir-faire hautement revendable. J’étais prête à entamer un changement structurel. C’est dans ce contexte que j’ai décidé de quitter Londres pour un endroit à la fois plus vivable, très stratégique en matière de technologie en Europe, et où il serait plus facile et moins risqué de monter ma propre activité: Lisbonne.
Pourquoi Lisbonne?
J’avais visité Lisbonne à plusieurs reprises pour le travail mais aussi pour le plaisir. Le coût de la vie y est nettement moins élevé qu’à Londres, ce qui libère des contraintes financières. De plus, le Portugal, et Lisbonne en particulier, a donné un boost récent à l'entrepreneuriat en simplifiant les démarches administratives nécessaires à l’ouverture d’une activité. J’en ai fait l'expérience, puisqu’en quelques heures auprès du département des Finanças, j’avais ouvert mon activité.
En quittant Londres, étant tout à coup à distance de mon réseaux professionnel londonien et parisien, je me suis rendue compte à quel point il était actif. Je recevais de nombreuses demandes en provenance de connaissances directes ou indirectes, qui avaient des besoins en stratégie de communication ou relations presse. C’est en réponse à cette demande que j’ai créé ThirdEyeMedia.
Etre a son compte a distance
Étonnement, le fait d’être basée à distance n’a absolument pas entravé le développement de mon activité ou la qualité des résultats que nous arrivons à délivrer pour nos clients. Au contraire, cela m’a avant tout permis d’offrir mes services à des prix compétitifs. J’ai développé la totalité de mon business grâce au bouche-à-oreille et à mon réseau personnel et professionnel. L’intégralité de mes clients sont basés à l’étranger: au Royaume-Uni, en France, en Allemagne et aux États-Unis mais aussi en Italie, en Espagne, en Russie et ailleurs encore.
Je gère moi-même les relations journalistes avec la presse française, britannique et américaine. Pour les autres marchés, notre agence travaille avec un réseau de freelance partenaires. Comme je le fais parfois valoir quand un prospect me le demande, «envoyer un email au Figaro ou au New York Times de la Rue de Rivoli ou la Rua da Prata ne change absolument rien pour le journaliste.» La gestion et le développement des relations média peut tout à fait se cultiver de l'étranger, les journalistes travaillant principalement par email.
Je voyage tout de même régulièrement pour voir mes clients et rencontrer des journalistes en personne, mais pour ce qui est du travail et des delivrables, nous avons développé un modèle à distance qui marche très bien.
Le plus grand défi mais également l’aspect le plus grisant, c’est que tout est à construire. En plus de mes clients récurrents, j’accepte de nombreux projets ponctuels ou j’accompagne des start-up qui souhaitent développer leur visibilité autour d’une annonce majeure, sans leur imposer un tarif mensuel. C’est à la fois complexe et stimulant car chaque mois est différent.
Conseils pratiques et applicables
Depuis mon changement de carrière, on me demande souvent des conseils relatifs à la relocalisation professionnelle, ou des recommandations pour se mettre à son compte. En réalité, il n’y a pas de modèle type, ou de marche à suivre. Mais en rétrospective, je dirais que quiconque est prêt à quitter le statut du salariat, tout en sachant quelles compétences il peut proposer et quelle activité créér pour répondre aux besoins du marché, a toutes les chances de réussir. Pour moi, cela a impliqué une relocalisation.
N'hésitez pas à sortir du prévisible. Ayez une vision transversale de votre parcours. Nous passons d’une époque où les carrières étaient homogènes et mono-compétence à une ère qui favorise les carrières multi-talents et multi-compétences. De plus en plus d’individus poursuivront deux carrières en parallèle. En plus de mon activité de relations presse, j’ai aussi créé Clara Yoga and Wellness, un concept centré autour du yoga vinyasa et du bien-être. N’ayez pas peur de façonner votre propre parcours.
Clara Armand-Delille est la fondatrice de ThirdEyeMedia, une agence de conseil en communication stratégique et relations presse dédiées aux startups et fonds de capital risque. Avec plus de 10 ans d'expérience dans l’industrie, et des rôles auprès de Google, Accel Partners et iZettle, Clara a su mener avec succès le développement de startups en Europe, aux Etats-Unis et en Amérique Latine, organisant des lancements sur de nouveaux marchés, des annonces de levées de fonds et des campagnes de communications à l'échelle régionale ou internationale.
Parmis ses clients actuels ou précédents, ThirdEyeMedia compte TransferWise, GoCardless, ZipJet, TechTour, 360 Capital Partners, Cubyn, Tramonex, Badoo, FoodCheri, Le Slip Francais, Navya et PayFit.
Lire aussi: Conduite du changement: adoptez la bonne démarche!