Après Facebook, Google renforce à son tour les soupçons d’ingérence russe sur l’élection américaine
L’étau se resserre autour du Kremlin et de Donald Trump. Au fil des semaines, les langues se délient parmi les GAFA pour prouver une éventuelle intervention de Moscou en 2016 visant à influer sur l’élection présidentielle américaine. Sans le vouloir, les géants du numérique auraient en effet permis d’aider à la Russie à mener une grande campagne de désinformation sur Internet pour envoyer Donald Trump à la Maison-Blanche. Après Facebook et Twitter, voilà que Google vient de faire de nouvelles révélations renforçant ces soupçons, selon le Washington Post.
La firme de Mountain View a en effet découvert que des dizaines de milliers de dollars ont été dépensés par la Russie pour acheter des publicités diffusées sur YouTube, sur son moteur de recherche en ligne, sur sa messagerie Gmail et sur d’autres services. Selon la source citée par le Washington Post, Google évalue pour l’instant à moins de 100 000 dollars les dépenses publicitaires potentielles émanant de la Russie.
10 millions d’Américains touchés par les publicités russes sur Facebook
Cette nouvelle révélation est particulièrement préoccupante pour les autorités américaines. Non seulement, elle remet en cause le système publicitaire de Google, qui est le numéro un de la publicité en ligne (86% de ses revenus sont issus de la publicité), mais elle met aussi en lumière une problématique plus grave : ces publicités russes n’auraient pas été achetées par l’usine à trolls basée à Saint-Pétersbourg et baptisée Internet Research Agency, qui s’est offert des publicités à caractère politique sur Facebook. Cela signifie ainsi que plusieurs groupes russes auraient oeuvré pour tenter de troubler les Américains à l’approche de l’élection présidentielle. La semaine passée, Facebook a révélé qu’environ 10 millions d’utilisateurs américains avaient vu sur le réseau social des publicités à caractère politique achetées en Russie dans les mois ayant précédé et suivi l’élection présidentielle de novembre 2016.
Le réseau social a également précisé que 44% de ces publicités avaient été vues avant le jour de l’élection, le 8 novembre 2016, et 56% après. Ces chiffres ont été partagés par Facebook à l’occasion de la remise au Congrès de 3 000 publicités soupçonnées d’avoir été payées par la Russie. Au sein du Congrès américain, plusieurs commissions enquêtent sur les soupçons d’ingérence russe dans l’élection présidentielle américaine. Cette dernière aurait favorisé la victoire de Donald Trump en novembre dernier.
Le président américain fait d’ailleurs l’objet d’une enquête menée par Robert Mueller, ancien directeur du FBI et procureur spécial chargé de l’enquête sur l’ingérence russe dans la campagne présidentielle américaine. Le 1er novembre, des responsables de Google, Facebook et Twitter seront attendus par la commission du Sénat sur le renseignement pour une audition publique. Celle-ci doit permettre de déterminer si les plateformes des trois géants du numérique ont pu être utilisées par la Russie pour influer sur le résultat de l’élection présidentielle américaine.