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A Paris, Barack Obama appelle à «remplacer la peur par l’espoir»

Barack Obama is back. Discret depuis qu’il a quitté la Maison-Blanche le 20 janvier 2017, le 44ème président des États-Unis était de retour en France ce samedi 2 décembre dans le cadre de la session introductive des Napoleons, en amont de l’événement qui se tiendra du 10 au 13 janvier à Val d’Isère. Devant près de 800 personnes rassemblées dans le grand auditorium de la Maison de la Radio, à Paris, Barack Obama s’est exprimé pendant près de 45 minutes pour exposer sa vision du monde actuel et futur, ainsi que pour définir les défis à relever pour notre société, entre gravité et humour.

D’emblée, l’ex-président américain a tiré la sonnette d’alarme, en mettant l’accent sur les inégalités qui gangrènent nos sociétés. «Le monde est à un tournant», prévient-il. Aux yeux de Barack Obama, le réchauffement climatique, le terrorisme et plus globalement les divisions dans le monde entier constituent une menace réelle pour l’avenir. Toutefois, il met en lumière un paradoxe : «Les gens sont inquiets pour le futur mais nous vivons la meilleure époque de l’histoire de l’humanité. Aujourd’hui, nous vivons dans un monde moins violent, mais plus déchiré, un monde plus connecté, mais où Internet est un tremplin pour la haine et la propagande, ce qui finit par nous diviser.» Face aux divisions, au terrorisme, à la xénophobie ou encore aux nationalismes, Barack Obama appelle à redéfinir notre modèle économique, politique et social «pour vivre dans un système inclusif, et non plus exclusif». Et d’ajouter : «Il  faut surmonter les divisions et remplacer la peur par l’espoir.»

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Barack Obama. Crédit : Maxence Fabrion – Decode Media.

«Le futur n’appartient pas à l’homme fort et puissant»

Dans un discours à la tonalité internationale et relativement convenue, l’ancien locataire de la Maison-Blanche a livré une véritable ode à la démocratie, rappelant que la coalition internationale, avec des institutions comme l’ONU, l’OTAN et l’Union européenne, après la Seconde guerre mondiale avait permis de reconstruire le monde. «Cet ordre international a fait mieux que repousser une Troisième guerre mondiale. Aujourd’hui, les jeunes générations acceptent la diversité comme jamais auparavant», assure-t-il. Dans un monde baigné «dans un flux permanent de vérités et de mensonges», il appelle à cultiver le journalisme d’investigation, à réduire les inégalités entre pays riches et pays pauvres, et encourage les gouvernements du monde entier à prendre leurs responsabilités, au risque de voir les citoyens se tourner vers des régimes autoritaires en cas d’échec. Une perspective que refuse d’envisager Barack Obama : «Le futur n’appartient pas à l’homme fort et puissant. La démocratie a ses défauts, mais un meilleur engagement des citoyens peut l’améliorer et la renforcer.»

Après son discours, où il a distribué, avec le sourire, quelques piques à l’encontre de Donald Trump, notamment au sujet de l’Accord de Paris, Barack Obama a échangé pendant une trentaine de minutes avec Stéphane Richard, PDG d’Orange et parrain des Napoleons. Ce dernier ne s’est pas privé pour l’interroger sur l’épineuse question de l’impact des GAFAM (Google, Amazon, Facebook, Apple et Microsoft) sur le monde. «La société doit comprendre les effets de la domination de ces entreprises», a reconnu l’ex-président américain.

Stéphane Richard et Barack Obama. Crédit : Maxence Fabrion – Decode Media.

«Si Facebook était français, les gens seraient sûrement plus contents !»

Dans ce sens, il a cité les exemples de Facebook et Amazon qui suscitent des craintes justifiées selon lui. «Facebook inquiète car aux États-Unis, cela devient la principale plateforme d’information. Or avec le processus des algorithmes mis en place sur le réseau social, Facebook renforce sans le vouloir les propagandes (NDLR : Barack Obama fait indirectement référence aux soupçons d’ingérence russe sur la dernière élection présidentielle américaine). Résultat, les utilisateurs n’ont accès qu’à un seul type d’information, qui renforce leurs convictions initiales», explique-t-il. Et de poursuivre sur Amazon : «Cette marketplace pose la question de l’impact de l’e-commerce sur les magasins physiques. A l’arrivée, les petits commerçants sont victimes de ces monstres comme Amazon. Même Walmart n’a pas fait le poids. Il faut définir des principes pour bénéficier de l’efficacité de ces plateformes tout en encadrant les règles sur la concurrence.» Pour faire retomber la pression sur le sujet, Barack Obama a gratifié une audience déjà conquise d’un petit mot humoristique mais lourd de sens : «Si Facebook était français, les gens seraient sûrement plus contents !»

Compréhensif sur les GAFAM, Barack Obama s’est montré beaucoup plus critique sur l’Europe. «L’Union européenne a une attitude un peu trop protectionniste», a-t-il glissé. L’ex-président américain n’a sans doute que très peu goûté la méthode agressive de Margrethe Vestager, la commissaire européenne chargée de la concurrence. Elle est notamment à l’origine de l’amende record de 13 milliards d’euros infligée à Apple à l’été 2016.

L’Europe trop fébrile pour Obama 

Toujours sur le plan économique, Barack Obama a remis en cause la gestion de la crise économique de 2008 par les instances européennes. «L’Europe n’a pas réagi assez vite», a-t-il lâché. Avant d’enfoncer le clou : «Les leaders européens sont un peu timides dans la défense des intérêts de l’Union européenne.» Pour autant, l’invité de luxe des Napoleons a vanté les qualités et les valeurs de l’Union européenne, qui a été et reste un partenaire essentiel des États-Unis. «Il y a du nettoyage à faire dans l’Union européenne, mais elle doit être préservée», a-t-il concédé.

Outre ses observations sur le monde actuel, Barack Obama a livré quelques anecdotes personnelles. «Je pense que la qualité de mon optimisme est meilleure aujourd’hui», a-t-il déclaré sous les rires du public. Malgré le constat d’un monde qui se veut désormais plus pragmatique, pour ne pas dire pessimiste, Barack Obama a voulu transmettre un message d’espérance quant à la capacité du monde à se réinventer. «L’espoir, c’est être certain que nous allons surmonter les problèmes», a-t-il assuré, citant l’exemple de l’Obamacare, réforme phare de sa présidence qui a permis à 20 millions d’Américains de bénéficier d’une couverture santé. Par ailleurs, interrogé par Stéphane Richard pour savoir s’il serait un meilleur président aujourd’hui, Barack Obama a fait parler son coeur et son humour : «Je serais probablement un meilleur président si je le redevenais… mais Michelle me quitterait !»

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Un commentaire

  1. Well … duh!
    Mais nos politiques and co préfèrent jouer sur les peurs (comme les votre d’ailleurs), l’espoir c’est intelligent et c’est du vrai longtemps, ça implique solidarité, équanimité, coopération et bienveillance, ça n’intéresse pas grand monde, ça demande d’authentiques « couilles » …

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