Uber lance une offre pour transporter les patients à l’hôpital
On connaissait déjà UberPOOL, UberX, UberCOPTER, UberEATS, UberBIKE ou plus récemment Uber Express POOL, voici désormais Uber Health. Comme son nom l’indique, ce nouveau service engage la plateforme de VTC dans le secteur de la santé. Et pour cause, Uber Health s’adresse aux professionnels de santé. Cette offre permet en effet aux hôpitaux, aux cliniques, aux centres de désintoxication et autres établissements médicaux de commander une course pour leurs patients aux États-Unis.
Le concept d’Uber Health s’inspire fortement d’Uber Central, qui permet aux entreprises de commander, de gérer et de régler des courses pour leurs collaborateurs ou leurs invités, à la différence près qu’il s’agit ici d’établissements de santé. Cependant, Chris Weber, en charge d’Uber Health, affirme qu’il ne s’agit en aucun cas d’une alternative aux ambulances. A ses yeux, ce service se positionne plutôt en complément pour répondre à un besoin de la population américaine. Selon Chris Weber, 3,6 millions d’Américains manquent des rendez-vous médicaux en raison d’un manque de moyens de transport fiables et disponibles.
Première percée durable d’Uber dans la santé
Le service est testé en version bêta depuis juillet 2017 avec 100 établissements de santé aux États-Unis. Dans le cadre d’Uber Health, les fournisseurs de soins de santé peuvent accéder à un tableau de bord qui leur permet de réserver des trajets pour leurs patients, en indiquant simplement le nom du client, le lieu de prise en charge et le type de véhicule souhaité. Une fois la course commandée, les patients sont informés du trajet prévu par un message envoyé sur leur smartphone, même s’ils n’ont pas de compte Uber. La plateforme de VTC prévoit d’étendre le service pour que les personnes disposant seulement d’un téléphone fixe puissent obtenir des informations sur leur trajet.
Uber Health stocke toutes les informations sur chaque trajet, mais uniquement sur des serveurs conformes à la HIPAA, loi américaine qui impose à tous les intervenants du secteur des soins de santé aux États-Unis de protéger les informations détenues sur les patients. Ces données permettent aux établissements de santé de simplifier la facturation et le reporting des déplacements de leurs patients. Cependant, Uber devra considérablement renforcer la sécurité autour de ces données si elle ne veut pas vivre une nouvelle polémique après le vol des données de 50 millions de clients et de 7 millions de chauffeurs. En ce qui concerne le coût du service, les établissements de santé paient simplement le prix de chaque trajet, comme pour n’importe quelle course classique avec Uber. Pour simplifier l’usage d’Uber Health, la firme américaine a également créé une API pour permettre aux établissements d’intégrer le service dans leur logiciel de gestion des patients existant.
Ce n’est pas la première fois qu’Uber fait une incursion dans le secteur de la santé. En 2014, la plateforme de VTC avait notamment offert des vaccins contre la grippe aux États-Unis. Uber a également mis en place des tests pour dépister le diabète et la thyroïde en Inde ou encore des trajets subventionnés en faveur du dépistage du cancer du sein aux États-Unis. Cependant, il s’agissait seulement de services ponctuels. Avec Uber Health, Uber réalise ainsi sa première percée concrète dans la santé. Cela représente une opportunité pour Uber d’élargir son offre, mais aussi de redorer son blason après la fin de l’ère Travis Kalanick, qui a été rythmée par les scandales à répétition.