Facebook de moins en moins utilisé pour s’informer au profit des messageries privées
La 7e édition du Digital News Report réalisé auprès de 74 000 personnes dans 37 pays, et publié par l’Institut Reuters montre que les utilisateurs ont déjà commencé à délaisser Facebook pour s’informer au profit d’applications de messagerie comme WhatsApp. « Le recours au réseau social pour s’informer a commencé à reculer sur un certain nombre de marchés clés après des années de hausse continue », explique Nic Newman, chercheur associé à l’Institut Reuters pour l’étude du journalisme.
Pour entrer plus en détail dans les chiffres, l’usage des réseaux sociaux pour s’informer a reculé de six points de pourcentage en 2018 par rapport à l’an dernier aux États-Unis. En ce qui concerne Facebook seul, qui reste en première position, l’utilisation de la plateforme pour s’informer a reculé de 9 points. Le recul est de 2 points au Royaume-Uni et en France.
À la recherche d’espaces moins conflictuels
En fait, l’enquête montre que les utilisateurs se tournent davantage vers les applications de messagerie afin de commenter l’actualité. Ces derniers sont à la recherche « d’espaces plus privés » et « moins conflictuels » pour communiquer. Certains utilisateurs vont toujours chercher des informations sur Twitter ou Facebook mais choisissent de plus en plus d’en discuter avec leurs amis via WhatsApp, propriété de Facebook depuis 2014, ou encore Snapchat. La proportion des sondés qui accèdent à l’actualité via WhatsApp a triplé en quatre ans pour atteindre 15 %.
Le changement d’algorithme de Facebook pour favoriser les contenus des amis et de la famille plutôt que ceux publiés par les organes de presse et les entreprises a également joué un rôle mais une grande partie du sondage a été réalisée avant, note les auteurs de l’enquête.
En ce qui concerne les usages, l’utilisation de WhatsApp et d’Instagram, également propriété de Facebook, progresse particulièrement en Amérique Latine et en Asie. L’application WhatsApp est par exemple utilisée par 54 % des sondés en Malaisie ou encore par 48 % au Brésil, tandis qu’en Europe et aux États-Unis, c’est plutôt Snapchat qui gagne du terrain.
Des internautes pas encore prêts à payer pour s’informer
Le rapport traite aussi le sujet de la confiance dans les médias. Celui-ci montre qu’elle reste stable, à un niveau peu élevé, soit 44 %. Ce taux atteint même seulement 34 % aux États-Unis. Et seuls 23 % des sondés déclarent faire confiance aux informations trouvées sur les réseaux sociaux.
En ce qui concerne le fait de payer pour accéder à de l’information, les réactions sont mitigées. Le personnes interrogées provenant de pays nordiques sont plus ouvertes à cette idée, mais c’est peut-être parce qu’ils y sont déjà plus habitués. Dans les autres pays, le taux de souscription à des services en ligne a peu progressé. Ainsi, le défi pour les éditeurs est de s’assurer que leurs contenus journalistiques sont vraiment différenciants, pertinents ou encore utiles, puis de les promouvoir efficacement pour convaincre les internautes de faire un don ou de s’abonner, explique le rapport.
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