Le biomimétisme au service de l’écologie
Par Grégory Pouy, expert FrenchWeb
Idriss Aberkane est un chercheur, auteur très connu pour son livre « libérez le cerveau » mais aujourd’hui nous allons parler de biomimétisme et d’écologie.
Au final, les sujets se croisent évidemment car dans la pensée d’Idriss, c’est en utilisant l’intelligence de la nature (infinie par définition) que nous pourrons faire face aux challenges écologiques devant nous.
C’est d’ailleurs ce qu’il défend dans son nouvel opus « l’âge de la connaissance » qui se trouve être un « petit traité d’écologie positive ».
Même si l’inspiration par la nature n’est définitivement pas quelque chose de nouveau, le terme de « biomimétisme » est lui assez récent et il existe depuis 1995, un centre d’excellente sur le sujet en France, Senlis.
Je suis vraiment ravi de recevoir Idriss avec lequel nous avons discuté collapsologie, écologie, politique et même éducation et diplômes…
Prêt? Allez Vlan! C’est parti!
Le biomimétisme: la stratégie des petits pas
Le Biomimétisme est cette capacité qu’à l’Homme de s’inspirer de la nature pour innover.
On connaît tous plus ou moins l’histoire du velcro: cette personne qui marchait dans la forêt et qui se rendant compte de ces petites choses qui s’accrochaient fermement à ses chaussettes à inventé le velcro.
Toutefois, le velcro est aujourd’hui construit à base de plastique et il n’est donc pas recyclable. Ors un biomimétisme parfait suppose une intégration complète afin d’être neutre pour l’environnement.
Malgré tout, selon Idriss, il faut célébrer les petites avancées car cela n’est pas productif de critiquer tout ce qui sort sous prétexte que ce n’est pas parfait.
Qu’il s’agisse du déplacement de la pollution des voitures électriques ou de la pollution liée à la production de panneaux solaire, selon lui, il faut se concentrer sur le positif en acceptant que nous allons améliorer le reste dans les années à venir.
Il faut accepter d’avancer pas à pas vers une amélioration qui permettra demain de modifier les courbes qui nous disent toutes que l’on va vers la catastrophe pour les humains et les autres êtres vivants sur la planète.
On commence à apprendre à lire la nature depuis quelques décennies et comme pour un livre, la nature a une valeur immatérielle beaucoup plus forte que sa valeur matérielle.
Dit autrement, caler une armoire avec un livre ou faire un feu pour se chauffer avec, c’est possible mais c’est sans doute passer à coté de la valeur immatérielle de ce dernier qui est constituée par son contenu évidemment.
Les exemples de l’utilisation de la nature sont nombreux, Idriss parle en particulier de gants inspirés par les pattes d’un petit lézard et permettant de grimper aux murs mais qui ont également permis de développer un robot pour nettoyer la station spatiale.
Les dauphins peuvent nous permettre d’apprendre énormément de choses comme dans leur manière de faire de la pêche sélective mais aussi de leur système interne de climatisation.
Le biomimétisme: porte de sortie pour les industriels?
Evidemment, nous sommes tous (plus ou moins) concernés par les problématiques environnementales aujourd’hui et il est normal de se demander pourquoi les industriels ne l’embrassent pas de tout leur corps.
Pour Gunter Pauli, il y a plutôt à l’inverse une levée des boucliers des industriels contre le biomimétisme. Les lobbys ont la peau dure et lutte énormément contre ce mouvement d’ailleurs.
Selon Idriss, la réponse est simplement lié au fait que dans notre culture on a du mal à associer nature et argent. On aurait plutôt même tendance à les opposer.
Pourtant, il est convaincu que l’on peut respecter la nature tout en générant beaucoup plus de profits qu’aujourd’hui si on prend le temps de s’intéresser suffisamment au sujet en cherchant des solutions alternatives.
Toutefois, le moins que l’on puisse dire est que l’humain aujourd’hui a plutôt tendance à détruire la nature qu’à essayer de la protéger.
Et surtout, force est de constater que la très grande majorité des personnes ne sont pas du tout prêtes à changer de mode de vie de manière drastique afin de respecter la nature.
Idriss défend l’idée lui que cette « écologie corvée » n’a pas d’avenir car personne n’a envie de remplacer le « fun » par la corvée.
Plusieurs activistes essaient d’ailleurs de défendre une écologie « fun » un peu à la manière de Tesla qui a inventé la voiture électrique « sexy ».
Pour Idriss, il faut plutôt se concentrer à ajouter de la connaissance pour traiter nos déchets.
Ainsi, il s’appuie sur le recyclage des déchets nucléaires que l’on arrive désormais à partiellement transformer en batterie qui peuvent émettre de l’énergie pendant des milliers d’années.
Idriss par du principe que si on arrive à faire cela avec des déchets aussi graves, alors il est sans doute raisonnable de penser qu’il peut en aller de même pour tous les déchets si l’on y porte une attention suffisante.
La problématique est que les déchets sont plutôt considérés comme des corvées auxquels on ne donne pas suffisamment d’attention tant au niveau ménager qu’industriel.
L’état d’esprit doit absolument évoluer et c’est un mouvement qui est en route selon lui.
D’aillers, Idriss défend l’idée que cela doit venir de personnes qui en sont passionnées car l’attention ne se donne qu’à ce prix.
La décroissance est-elle LA solution?
Il est absolument impossible d’aborder ces sujets sans aborder le thème de la collapsologie ou plus précisément de la décroissance.
Idriss s’oppose à l’idée d’une extinction même partielle de la race humaine comme beaucoup le défendent en constatant les défis écologiques et en les mettant en face de la démographie associée à nos modes de vie surconsommateur d’énergies « sales ».
Pourtant Idriss considère qu’il n’y a pas de crainte en terme démographique, qu’évidemment il faut modifier nos consommations d’énergies et nos manières de faire en s’inspirant de la nature mais pour lui la réponse sera industrielle et non dans la privation.
Même s’il reconnait qu’un prolongement de courbes nous amène nécessairement dans le mur, il considère que ce n’est pas une bonne manière de réfléchir car l’histoire prouve que ce ne sont pas des bonnes méthodes car elles omettent la capacité de l’être humain à évoluer voire changer.
Evidemment, en écoutant le podcast, vous aurez des réponses beaucoup plus détaillée à tout ces points.
L’expert:
Grégory Pouy est le fondateur de LaMercatique, un cabinet de conseil de transformation digitale axé sur la partie marketing. Basé entre New York et Paris, il est «expert» marketing pour FrenchWeb.fr. Pour suivre ses écrits et échanger avec lui
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