Avec un tour de table de 245 millions de dollars, la licorne Stripe atteint une valorisation de 20 milliards de dollars
Le montant
La start-up californienne Stripe, spécialisée dans les paiements en ligne, a bouclé un tour de table de 245 millions de dollars mené par Tiger Global Management. DST Global et Sequoia, ainsi que les investisseurs historiques, Andreessen Horowitz, Kleiner Perkins, Khosla Ventures, General Catalyst et Thrive Capital, ont également participé à l’opération.
Il s’agit du plus gros tour de table de l’histoire de la société d’origine irlandaise. Lors de sa précédente levée, en novembre 2016, Stripe avait reçu 150 millions de dollars. La licorne américaine est désormais valorisée 20 milliards de dollars, ce qui la place à hauteur de WeWork. La société n’était valorisée qu’à hauteur de 9 milliards de dollars en 2016 et aux alentours de 5 milliards de dollars en 2015.
Le marché
Lancée en septembre 2011 par deux frères irlandais, John et Patrick Collison, Stripe édite une plateforme de paiement à destination des e-commerçants. Cette solution leur permet d’accepter et de suivre les paiements en ligne par carte bancaire sur leur site web, leur marketplace ou leur application mobile. Pour se rémunérer, l’entreprise prélève une commission sur chaque transaction effectuée via sa plateforme.
Au fil du temps, Stripe a enrichi son offre pour répondre aux besoins de ses clients. La société propose ainsi le transfert d’argent, la détection de fraude ou encore l’émission de cartes de paiement virtuelles et physiques pour les employés. A ce jour, la licorne américaine, qui compte 1 300 collaborateurs, revendique un million d’entreprises clientes, dont Google, Facebook, Amazon, Salesforce, Uber, Deliveroo, Heetch, Instacart, Spotify et Booking.com. La plateforme de Stripe reconnaît les paiements en 130 devises. Présent dans 25 pays, la firme californienne a débarqué en France en juin 2016.
Sur le marché des paiements en ligne, Stripe doit faire face à plusieurs acteurs d’envergure. Parmi eux, on trouve notamment le géant américain PayPal et la pépite néerlandaise Adyen, qui a réalisé une entrée en Bourse retentissante en juin. De son côté, Stripe ne songe pas à se lancer sur le marché boursier dans un futur proche.
Les objectifs
Avec ce tour de table, Stripe prévoit de poursuivre son expansion internationale, principalement en Asie. La société va ouvrir un centre d’ingénierie à Singapour pour répondre aux besoins de ses clients dans la région, notamment Grab et Carousell. «Seulement 3% du commerce mondial a lieu en ligne aujourd’hui. Ce marché devrait atteindre 4 000 milliards de dollars d’ici 2020, notamment porté par l’afflux de plus de 500 millions de consommateurs en Asie du Sud-Est et en Inde qui accéderont à Internet au cours des trois prochaines années», indique Stripe dans un communiqué.
Le nouveau hub de Singapour vient s’ajouter à celui lancé à Dublin en début d’année et à ceux situés à San Francisco et à Seattle. En juillet, la licorne avait également noué un partenariat avec les solutions chinoises de paiement Alipay et WeChat Pay. Très populaires en Chine, elles cumulent plus d’un milliard d’utilisateurs (500 millions pour Alipay et 600 millions pour WeChat Pay).
En parallèle, Stripe va continuer à développer son infrastructure de paiement. Dans ce cadre, l’entreprise va notamment lancer une offre premium pour les grands comptes.
Stripe : les données clés
Fondateurs : John Collison et Patrick Collison
Création : 2010
Siège social : San Francisco
Activité : plateforme de paiement à destination des e-commerçants
Financement : 245 millions de dollars en septembre 2018