Vivre en autonomie dans une maison auto-suffisante
Par Grégory Pouy, expert FrenchWeb
Benjamin Adler habite une maison autonome totalement auto suffisante.
A l’heure ou l’on parle de l’impact écologique de notre vie au quotidien, j’ai trouvé intéressant de recevoir une personne qui a choisi un mode d’habitation en rupture tout en étant lui même entrepreneur et cofondateur de Dixit.
Sur Vlan, j’avais fait un épisode sur le retour nécessaire à la nature pour les citadins avec le sociologue Stéphane Hugon.
Nous voici donc dans la réalité.
Comme d’habitude, n’hésitez pas à vous abonner pour ne rater aucun épisode.
Le concept survivaliste des « earthship » est né dans les années 70 aux U.S. et il s’agit de créer une maison totalement autonome, connectée à aucun réseau (eau, électricité) et qui tend à une autonomie alimentaire.
Benjamin et sa femme ont créé la seconde maison du genre en France et ont choisi de le faire en Dordogne, une localisation dans laquelle ils pouvaient se permettre d’acheter le terrain nécessaire.
Pourtant, et c’est ce qui est intéressant, Benjamin y vit avec sa famille, possède tout le confort moderne: lave vaisselle, frigo…tout cela sans polluer.
Evidemment cela n’est pour le moment pas envisageable en ville mais plutôt à la campagne.
Si cela vous interpelle aussi, je vous invite à écouter cet épisode de Vlan!
Earthship: LA maison autonome?
Un earthship est une maison construite avec 40% de produits recyclées à savoir des pneus usagés, tassés terre et enterrés afin qu’ils ne génèrent aucune émission mais aussi des caissons de verre de bouteille par exemple.
Dans ce concept de maison, aucune goutte d’eau n’est gâchée comme l’explique Benjamin puisque l’eau de pluie est récupérée, elle permet de prendre des douches (chauffée par les panneaux solaires et parfois l’eau est trop chaude d’ailleurs), de faire fonctionner tous les appareils (lave vaisselle, robinets en tout genre…) ensuite cette eau grise alimente la marre qui est filtrée par les plantes de la serre ce qui permet de la réutiliser pour en créer des eaux noires (toilettes…) qui est envoyé en station d’épuration par la suite.
De la même manière, la maison ne possède aucun chauffage et fonctionne en géothermie et assure une température de 18 à 23 degrés toute l’année quelque soit les conditions extérieures si elle est habitée et que certaines règles de bases sont respectées.
Avant de passer à l’acte, Benjamin a eu l’occasion de vivre dans un earthship durant quelques jours en Californie.
Cela lui a permis de se rendre compte que c’était tout à fait envisageable pour lui et sa famille.
Mais, en réalité, il était déjà engagé dans une transition écologique personnelle depuis de nombreuses années.
Cette décision de construire cette maison n’est pas arrivée sur un coup de tête et c’est dans cette même logique (amené comme souligné plus haut par des considérations financière) de quitter le monde urbain et de rejoindre le monde rural.
Benjamin explique qu’il ne voulait plus avoir « le cul entre 2 chaises » et se retrouver en cohérence avec sa philosophie.
Toutefois, cela ne l’empêche pas d’exercer, de remonter à Paris lorsque cela est nécessaire bien sur.
On pourrait lui reprocher de ne pas être totalitaire puisque prendre le train c’est dépenser de l’électricité et par conséquent en France du nucléaire.
Mais modifier son habitat et donc l’endroit ou l’on passe le plus clair de son temps et s’assurer de produire un maximum de sa propre nourriture est déjà un pas immense.
S’adapter en fonction de la nature et pas l’inverse
Evidemment, ils sont forcés de faire en fonction de la nature, c’est à dire en fonction de l’ensoleillement, de la pluie ou encore de la chaleur et du froid mais c’est une symbiose avec la nature qui tient beaucoup à coeur à Benjamin et sa famille.
Leur confort dépend donc de la nature et ils ne cherchent pas à la forcer pour leur confort.
Pour moi, ils sont la preuve que tu peux totalement changer de mode de vie et avoir un impact écologique totalement différent tout en ne reniant pas à l’essentiel.
La vraie question finalement comme le souligne Benjamin est de savoir si tu as absolument besoin d’être dans un environnement physique qui ne te permet pas d’avoir une mobilité quotidienne.
Mais c’est vrai que pour beaucoup, quand nous voyons ce genre de projet, cela nous fait penser que c’est génial mais pas pour nous et nous nous contentons sans doute de petits gestes du quotidien.
Le message de Benjamin évidemment est de dire et prouver que cela est totalement envisageable sans nécessairement être un hippie ou un révolutionnaire.
Evidemment bâtir une telle maison implique des choix particuliers comme par exemple l’ensoleillement qui va déterminer l’inclinaison de la paroi de la serre afin d’assurer l’optimisation du rendement de la serre.
Cette serre de 2 mètres de large sur 10 mètres de longApple-converted-space »> abrite un bananier, un oranger, un citronnier et tout les légumes et herbes que l’on consomme au quotidien. Cette serre intègre aussi des plantes qui permettent à la serre de mieux fonctionner
Néanmoins, Benjamin et sa femme ne sont pas totalement autonomes et ils sont donc en train de construire un grand potager en perma-culture pour cultiver encore plus.
Sans aller jusqu’à vivre dans un earthship, Benjamin défend l’idée que demain nous devrons tous aller vers une maison passive à minima avec une empreinte carbone réduite. Il défend également la redynamisation des territoires ruraux car selon lui on ne pourra pas gagner le défi écologique si 80% des personnes habitent en ville.
Cette maison se visitent régulièrement, il suffit de se rendre sur la page facebook et de les contacter si vous le souhaitez.
On s’adapte à ce que nous donne la nature.
L’expert:
Grégory Pouy est le fondateur de LaMercatique, un cabinet de conseil de transformation digitale axé sur la partie marketing. Basé entre New York et Paris, il est «expert» marketing pour FrenchWeb.fr. Pour suivre ses écrits et échanger avec lui, rendez-vous sur son blog http://www.gregorypouy.fr, gregory.pouy@lamercatique.com
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La phrase « On ne gagnera pas le défi écologique si 80% des personnes vivent en ville » m’interpelle. On a plus de place à la campagne et donc il est plus facile de mettre en oeuvre l’autonomie du logement, mais les dépenses énergétiques liées au transport sont rapidement problématiques. J’aimerais bien discuter avec cette personne de cette problématique et de comment ils abordent leur déplacement (sont-ils dépendants de la voiture ?).