Tencent injecte 180 millions de dollars dans la FinTech brésilienne Nubank
Le montant
La start-up brésilienne Nubank, spécialisée dans les services financiers, a bouclé un tour de table de 180 millions de dollars auprès du géant chinois Tencent. Pour réaliser cette opération, le rival d’Alibaba a procédé à une augmentation de capital de 90 millions de dollars au sein de la société et à l’acquisition de participations partielles auprès d’actionnaires actuels de la FinTech pour un montant atteignant également 90 millions de dollars.
Cet investissement de Tencent permet à Nubank de devenir l’une des start-up les plus attractives d’Amérique latine avec une valorisation estimée à 4 milliards de dollars, selon les chiffres révélés par le site The Information. Cette nouvelle opération, qui porte à 700 millions de dollars le montant total levé par la jeune pousse brésilienne depuis sa création, est une preuve supplémentaire de l’effervescence inédite qui anime l’écosystème latino-américain ces dernières semaines. En septembre, la licorne colombienne Rappi, qui développe un service de livraison à la demande, avait levé 200 millions de dollars, tandis que la start-up brésilienne Yellow, qui a lancé un service de partage de vélos et de trottinettes électriques en libre-service, a bouclé un tour de table de 63 millions de dollars.
Le marché
Fondée en 2013 par Cristina Junqueira, David Vélez et Edward Wible, Nubank propose une multitude de services financiers aux Brésiliens. La société s’est distinguée en lançant des cartes de paiement sans frais et des comptes de paiement numériques. Elle propose également des cartes de crédit physiques, des comptes d’épargne et d’autres services bancaires.
A ce jour, la start-up basée à São Paulo revendique 5 millions de clients au Brésil. «Plus de 20 millions de personnes ont demandé la carte», assure David Vélez, co-fondateur et CEO de Nubank. De son côté, Cristina Junqueira, co-fondatrice de la FinTech, estime que la société sera bientôt en mesure de servir des dizaines de millions de Brésiliens avec un compte d’épargne, un compte courant ou un crédit. Les ambitions des fondateurs de Nubank sont suscitées par la Banque centrale brésilienne qui étudie la possibilité d’autoriser le déploiement des paiements instantanés, en s’inspirant de l’expérience indienne en matière de démonétisation.
Les objectifs
Ce tour de table permet à Tencent d’étendre son influence à l’international en plaçant ses pions dans la première économie d’Amérique latine. Tencent cherche en effet des relais de croissance pour réduire sa dépendance aux jeux vidéo, qui restent à ce jour sa principale activité. Il faut dire que le durcissement de la régulation en Chine sur les jeux en ligne a poussé le groupe chinois à se tourner vers de nouvelles ressources pour rester compétitif. Victime de cette hostilité grandissante de Pékin, Tencent a ainsi annoncé en août des résultats trimestriels en baisse pour la première fois depuis près de 13 ans.
Toutefois, le groupe, qui édite WeChat, n’est pas la seule entreprise chinoise à s’intéresser au Brésil. En début d’année, Didi Chuxing avait mis la main sur 99, le leader brésilien des VTC. En plus de permettre à Tencent de diversifier son activité, ce tour de table offre également la possibilité à Nubank d’accélérer son développement, en mettant l’accent sur les paiements, les crédits à la consommation, l’ingénierie et le machine learning. Cet investissement vise à aider la société brésilienne à «construire une plateforme complète de services de finances personnelles», a indiqué Martin Lau, le président de Tencent.
Nubank : les données clés
Fondateurs : Cristina Junqueira, David Vélez et Edward Wible
Création : 2013
Siège social : São Paulo (Brésil)
Activité : services financiers
Financement : 180 millions de dollars en octobre 2018