MedTech: comment Visible Patient permet aux chirurgiens de s’entraîner sur un clone numérique du patient
Comment éviter au maximum que ne surviennent des événements indésirables lors des interventions chirurgicales? En permettant aux chirurgiens de s’entraîner sur un « clone numérique » du patient. C’est le pari de Visible Patient, startup française dirigée par Luc Soler. «Visible Patient est issu de plus de 15 années de recherches au sein de l’Ircad, l’Institut de recherche contre les cancers de l’appareil digestif, à Strasbourg», explique ce dernier interrogé lors de la première édition de «The Robot Of The Year» qui s’est tenue fin novembre à Station F.
Concrètement, comment fonctionne la technologie développée par l’entreprise? «Il s’agit d’un laboratoire d’analyses, comme il en existe beaucoup en biologie, sauf que cette fois-ci nous travaillons sur du numérique. Nous remplaçons l’échantillon biologique par un échantillon numérique à partir d’une image médicale, un scanner ou un IRM, du patient. Celle-ci est envoyée par Internet via un serveur sécurisé. Ensuite, nous la traitons avec des logiciels, notamment d’intelligence artificielle», explique Luc Soler. Puis, ce traitement est contrôlé par deux experts en traitement d’images. «De façon à fournir en retour une modélisation 3D, une sorte de copie numérique virtuelle du patient, sur laquelle le chirurgien va pouvoir s’entraîner grâce au logiciel de planification et de simulation fourni avec le modèle», poursuit le président de Visible Patient.
Prise en charge à 100% par les mutuelles
Aujourd’hui, à peu près 24 hôpitaux utilisent cette solution. Un modèle 3D sans abonnement coûte 650 euros, un prix qui peut descendre jusqu’à 450 euros en fonction de la formule choisie. L’entreprise n’est pas encore rentable mais elle vient de faire un choix qui devrait l’aider à accélérer l’adoption de sa technologie. «Notre objectif est de changer le principe de vente à l’hôpital par la prise en charge par les mutuelles. Cela permettrait à tous les établissements de pouvoir l’utiliser, y compris par exemple pour un hôpital qui en aurait besoin que pour un ou deux cas, surtout qu’il n’y a pas besoin d’installation spécifique».
Dans ce sens, Visible Patient a annoncé en octobre la prise en charge à 100 % par les assurances Crédit Mutuelle pour la totalité de leurs assurés. Un autre partenariat devrait bientôt être annoncé. «Il y a un tel bénéfice, y compris économique, à utiliser Visible Patient» que Luc Soler explique ne pas avoir de mal à convaincre ces établissements de prendre en charge les frais. Quant à un remboursement par l’Assurance Maladie, le président de la startup espère que cela interviendra dans un deuxième temps. «Dans une seconde phase, mais un peu plus lointaine, je pense que ce sont les mutuelles elles-mêmes qui négocieront directement avec l’Assurance Maladie pour qu’une partie de ces dépenses soit prise en charge», explique Luc Soler. «Pour obtenir ce type d’accord, il y a un processus trop long pour une startup».
Levée entre 8 et 12 millions d’euros pour janvier
Pour soutenir sa stratégie, Visible Patient effectue également une levée de fonds dont le closing est prévu en janvier, le montant précis ne peut pour l’instant être révélé mais celui-ci devrait être compris entre 8 et 12 millions d’euros, explique Luc Soler. «Le premier objectif est de déployer la solution au niveau international, et donc d’augmenter les ressources humaines de façon à avoir suffisamment de force de production et de force de vente pour pouvoir le faire. Le deuxième objectif, c’est de poursuivre toute la partie R&D, ce qui correspond à peu près à la moitié de la somme. Cela afin de pouvoir accélérer notre développement notamment sur la réalité augmentée, c’est-à-dire le mélange entre réel et virtuel et toujours de continuer sur la partie intelligence artificielle».
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