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Hyperloop : un concept, trois concurrents pour concevoir le train de demain

Avec l'AFP

Souvent qualifié de «train futuriste», Hyperloop est un concept de transport encore à l’étude qui vise à faire circuler de grosses capsules à très grande vitesse dans des tubes, sous vide. Cette vieille idée a été reprise en 2013 par le milliardaire Elon Musk, patron du fabricant de voitures électriques Tesla et de l’entreprise d’exploration spatiale SpaceX.

Il pensait à l’origine relier San Francisco à Los Angeles en une demi-heure. Mais il n’a fait qu’encourager d’autres entreprises à se lancer dans l’aventure. Trois start-up mènent la course : les Américaines Virgin Hyperloop One et Hyperloop Transportation Technologies (HyperloopTT ou HTT), ainsi que la Canadienne TransPod, qui a annoncé l’installation d’une filiale en France.

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L’Hyperloop ambitionne de faire léviter des capsules («pods» en anglais) transportant une trentaine de personnes à des vitesses allant de 1 000 à 1 200 km/h. Elles se succéderaient à grande cadence dans des tubes à basse pression posés sur des pylônes (et si possible construits au-dessus d’autoroutes ou de voies ferrées). L’estimation des coûts varie : peut-être de 20 à 40 millions de dollars du kilomètre, contre 20 millions, par exemple, pour la nouvelle ligne à grande vitesse Le Mans-Rennes. Une option souterraine est bien sûr possible, mais nettement plus chère.

Virgin Hyperloop One

Fondée en juin 2014 à Los Angeles sous le nom d’Hyperloop Technologies, la start-up a été rebaptisée Hyperloop One en mai 2016, puis Virgin Hyperloop One en octobre 2017 avec l’arrivée au capital et à la présidence du conseil d’administration du milliardaire britannique Richard Branson. L’entreprise a fait des essais dans le désert du Nevada, atteignant 387 km/h. Son objectif est une mise en service «au milieu des années 2020».

En octobre 2018, une étude a montré qu’une ligne de Kansas City à Saint-Louis, dans le Missouri (centre des États-Unis) coûterait de 7 à 10 milliards de dollars. Les 400 km qui séparent les deux villes américaines seraient alors couverts en 28 minutes. Virgin Hyperloop One évoque sur son site Internet des pistes aux États-Unis, aux Émirats ou en Arabie saoudite. En Inde, la construction d’un premier tronçon de 11 km près de Bombay doit débuter cette année.

Richard Branson a quitté en octobre la présidence du conseil d’administration de la compagnie pour cause de brouille avec l’Arabie saoudite à la suite du meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi à Istanbul. Il a été remplacé par le sultan Ahmed bin Sulayem, le patron de l’opérateur portuaire émirati DP World. L’entreprise dit avoir levé 295 millions de dollars à ce jour. La SNCF fait partie des actionnaires.

HyperloopTT

Hyperloop Transportation Technologies, fondée à Los Angeles en 2013, pourrait être la première entreprise à dépasser le stade expérimental. Son président Bibop Gresta a annoncé le 17 janvier que le premier tronçon de la liaison Abu Dhabi-Al Aïn (Émirats arabes unis), soit 10 km sur 150, ouvrirait pour l’Exposition universelle de 2020 à Dubaï.

En juillet, cette start-up avait annoncé un accord pour construire une ligne de 10 km dans la province chinoise du Guizhou (sud-ouest). Un prototype existe déjà depuis 2015, et une capsule assemblée en Espagne doit bientôt être testée sur un site d’essai actuellement en construction à Toulouse. HTT évoque parallèlement des études aux États-Unis, au Brésil, en Inde, en Corée du Sud, en Slovaquie et en République tchèque.

TransPod

Fondée en 2015 et basée à Toronto (Canada), TransPod est dirigée par le Français Sébastien Gendron, ingénieur au discours beaucoup plus mesuré que ses concurrents. Il compte lancer au printemps la construction d’un centre d’essai à Droux (Haute-Vienne), tandis que sa filiale française sera installée à Limoges.

L’idée est de commencer à tester un prototype, et d’obtenir une certification européenne d’ici 2025. Pour cela, il devra disposer de 10 km de ligne vers 2023, un tronçon qui devrait faire partie d’une ligne commerciale à construire dans la foulée. TransPod envisage plusieurs axes : Calgary-Edmonton au Canada, et en France Paris-Le Havre, Paris-Toulouse, Lyon-Saint-Étienne et entre Marseille et son aéroport.

Les autres

Elon Musk lui-même n’est pas absent de la compétition. SpaceX organise tous les ans la «Hyperloop Pod Competition», un concours de capsules pour étudiants : l’université technique de Munich a atteint l’an dernier 466 km/h. Une petite navette conçue par SpaceX et Tesla a elle même atteint 355 km/h en 2017. D’autres start-up sont sur le coup. Certaines ont déjà jeté l’éponge faute de financement.

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Un commentaire

  1. Voilà une idée intéressante, si la technologie était accessible à tous.
    Pourrions-nous imaginer, dans un futur certes lointain, des lignes internationales ?

    Le premier problème que je vois est le coût de l’infrastructure nécessaire, que ce soit en termes de temps et d’argent.
    A creuser, ça finira par arriver de toute manière. L’Evolution de l’Humanité est ainsi.

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