Guy Philippe Goldstein est chercheur à l’école de guerre économique et est, avant tout, un auteur de science fiction. J’ai trouvé très intéressant de lire cet article sur de grandes marques comme Nike ou Boeing qui utilisent des auteurs de science fiction afin de pouvoir se projeter dans un avenir à 10 ou 20 ans.
Je n’avais jamais entendu parlé de cette pratique mais ce qui m’a semblé encore plus intéressant, c’est que des états comme Israel, utilisent eux aussi cette technique afin de se projeter et de se préparer à l’avenir.
De la science fiction à la cyber guerre
Guy Philippe a écrit son premier roman de science fiction, Babel Mute zéro, qui se passe sur fond de cyber guerre entre les Etats Unis et la Chine. Sorti en 2007 en France, à sa plus grande surprise, 2 ans plus tard, des chercheurs du MIT le contactent pour parler de cyber criminalité. Ils souhaitent définir des scénarios de cyber guerre. Et puis quelques années plus tard, il est invité en Israel pour parler de cyber guerre jusqu’à être lu par le premier ministre Benyamin Netanyahu. C’est de cette manière que son métier a totalement évolué.
L’auteur de fictions à la différence d’un expert ne s’interdit rien, il propose plus d’avenirs, il est un réservoir d’hypothèses. Finalement que ce soit des marques, des think tank ou des états, à chaque fois, on utilise l’imagination d’un auteur pour créer des réflexions et des workshop par la suite. D’ailleurs, comme le fait remarquer Guy Philippe le terme « bombe atomique » a lui même été créé par un auteur de science fiction en 1913, the world set free. Et c’est d’ailleurs parce qu’il y a eu ce livre que Churchill s’est rapidement posé la question de l’usage de la bombe atomique.
De la même manière, les marques et en particulier les start-ups de la Silicon Valley embauchent des auteurs de sciences fictions et distribue aux salariés des romans pour leur permettre de se projeter. Ce n’est pas tant pour prédire l’avenir mais plutôt pour se rendre compte jusqu’ou une technologie peut aller et les potentielles répercussions dans la société des hommes.
Le problème avec Black Mirror, c’est qu’ils ne se projettent pas assez loin.
Comment envisager la société de demain?
Pour Guy Philippe, l’anthropomorphisme et la peur des robots est sans doute la réflexion la plus stupide que l’on peut avoir. En tant qu’occidentaux (en particulier car le cas de l’Asie est différent), quand nous voyons quelque chose qui ressemble à une nouvelle espèce, on se dit que potentiellement elle va nous anéantir. Ors, l’Homme et les grands primates a cette caractéristique très particulière de tuer des adultes de sa propre espèce et d’être dans un rapport de domination par rapport au reste des espèces.
La réalité est qu’un robot n’est pas là pour se reproduire, il ne cherche pas à dominer, il n’a pas peur de mourir et puis il a un bouton « on – off » sauf à le programmer autrement. Selon Guy Philippe, il ne peut pas exister une société humaine équilibrée s’il y a une très grande différence de niveaux de vie. Cela ne peut qu’aboutir, selon lui, à une société qui se fissure et explose. Dès lors, quand on regarde la culture web, finalement on s’aperçoit qu’une certaine égalité y réside et qu’il s’agit d’une culture très résiliente.
De la même manière qu’un cerveau humain, il n’y a pas un neurone au dessus de l’autre, il envisage des humains qui vont être empowered par des technologies et plutôt dans une société égalitaire. Si ce n’est pas le cas, il n’y a pas de futur pour la société humaine.
L’expert:
Grégory Pouy est le fondateur de LaMercatique, un cabinet de conseil de transformation digitale axé sur la partie marketing. Basé entre New York et Paris, il est «expert» marketing pour FrenchWeb.fr. Pour suivre ses écrits et échanger avec lui
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