Levée de fonds record pour la FinTech européenne : SoftBank injecte 800 millions de dollars dans Greensill
Malgré le Brexit, les investissements de taille s’enchaînent dans la FinTech britannique. Et SoftBank n’y est pas étranger… En effet, le géant japonais finance plusieurs pépites du secteur outre-Manche, avec à chaque fois des tickets toujours un peu plus importants.
Dernier exemple en date avec Greensill, start-up londonienne spécialisée dans le financement de la chaîne d’approvisionnement (supply chain finance), dans laquelle le mastodonte nippon vient d’investir 800 millions de dollars via son fonds d’investissement Vision Fund, doté d’une enveloppe de 100 milliards de dollars. Cette opération porte la valorisation de l’entreprise à 3,5 milliards de dollars, soit plus du double par rapport à son niveau obtenu l’été dernier (1,6 milliard de dollars) après avoir reçu 250 millions de dollars de la part du fonds américain General Atlantic.
SoftBank déjà dans le coup avec le Britannique OakNorth
Fondée en 2011 par Jason Austin et Lex Greensill, ami proche de l’ancien Premier ministre britannique David Cameron qui a travaillé dans les banques américaines Morgan Stanley et Citigroup, Greensill se positionne sur le segment du financement de fonds de roulement, un marché que la FinTech anglaise estime à 55 000 milliards de dollars. «Les banques traditionnelles offrent généralement des fonds de roulement à un nombre limité de gros clients. L’approche différenciante de Greensill ouvre le marché à toutes les entreprises, peu importe leur taille, leur portée ou leur localisation, sur la base d’un modèle sophistiqué qui s’appuie sur les données», explique la société.
Ce tour de table doit permettre à Greensill de développer de nouvelles technologies pour rendre davantage de capital accessible à ses entreprises clientes et d’accélérer son expansion à l’international. La FinTech veut ainsi passer la vitesse supérieure au Brésil, où elle vient de se lancer, et envisage de pénétrer d’autres marchés, à l’image de la Chine et de l’Inde. A ce jour, l’entreprise travaille avec plus de 100 investisseurs institutionnels à travers le monde pour débloquer des capitaux permettant de fournir un financement de plus de 60 milliards de dollars à plus de 8 millions de clients dans 60 pays.
Avec ce nouvel investissement, SoftBank marque un peu plus son empreinte sur l’écosystème britannique. Et pour cause, ce tour de table constitue la plus grosse levée de fonds réalisée par une FinTech au Royaume-Uni, et même en Europe. En avril, l’étoile montante de la finance allemande Wirecard avait annoncé un investissement de 900 millions d’euros de la part de SoftBank, mais il s’agit d’un opération qui repose sur l’émission d’obligations convertibles, et non sur une injection de fonds classique. Le précédent record était détenu par la jeune pousse londonienne OakNorth, spécialisée dans les prêts aux PME, après avoir bouclé en février un tour de table de 440 millions de dollars mené par… SoftBank. Greensill et OakNorth sont désormais les deux FinTech les mieux valorisées du Royaume-Uni, devant Revolut et Monzo. Parmi les autres pépites britanniques, la société GoCardless, spécialisée dans la simplification et la dématérialisation des paiements récurrents par prélèvement automatique, a bouclé un tour de table de 75 millions de dollars en février pour se lancer sur le marché américain.
Greensill : les données clés
Fondateurs : Jason Austin et Lex Greensill
Création : 2011
Siège social : Londres
Activité : financement de la chaîne d’approvisionnement
Financement : 800 millions de dollars en mai 2019