Face à BlaBlaCar, Klaxit s’empare d’iDVROOM, l’offre de covoiturage de la SNCF
SNCF continue de réorganiser ses activités concernant les services de nouvelles mobilités. En effet, après avoir cédé ses cars Ouibus à BlaBlaCar en échange d’une entrée au capital du fleuron français du covoiturage, la compagnie ferroviaire s’est également séparée la semaine passée de la plateforme de VTC LeCab, qui était sous le contrôle de Keolis, filiale à 70% de la SNCF, depuis 2016.
L’entreprise publique réduit encore un peu plus la voiture cette semaine en cédant iDVROOM, son service de covoiturage, à la start-up Klaxit. Les modalités financières de l’opération n’ont pas été dévoilées. Klaxit précise simplement avoir réalisé l’acquisition de 100% des titres de la société Ecolutis, qui opère le service iDVROOM. Lancé en 2014 pour contrer BlaBlaCar, ce dernier revendique plus de 950 000 utilisateurs en France, bien loin des 16 millions de membres (75 millions dans 22 pays) de la plateforme dirigée par Nicolas Brusson. Toutefois, Klaxit s’offre la base d’utilisateurs la plus importante sur le segment du covoiturage domicile-travail, puisqu’elle représente près de cinq fois celle de la jeune pousse parisienne (215 000 utilisateurs). En début d’année, Frédérique Ville, directrice générale d’iDVROOM, avait quitté la filiale de la SNCF. Un départ qui avait jeté le trouble sur l’avenir de la structure.
Klaxit se renforce un an après avoir levé 3 millions d’euros
Lancée également en 2014 par Julien Honnart et Cyrille Courtière, Klaxit propose une offre de covoiturage pour les trajets domicile-travail. La start-up revendique plus de 2 millions de trajets proposés tous les jours sur sa plateforme. Initialement baptisée WayzUp, la start-up a décidé de changer de nom l’an passé pour devenir Klaxit, qui fait écho au klaxon des voitures. Cette nouvelle identité vise à «démocratiser le covoiturage quotidien».
La société compte 265 entreprises clientes, dont BNP Paribas, Orange, Carrefour, Nestlé ou encore Safran, ainsi que 30 collectivités locales partenaires, dont Nantes, Poitiers et Toulouse. Pour financer son développement, l’entreprise parisienne a bouclé un tour de table de 3 millions d’euros en février 2018 auprès notamment de Sodexo, du groupe RATP, de l’assureur la MAIF, et de Via ID, l’accélérateur de start-up dans les nouvelles mobilités (Drivy, Heetch…). En juillet 2017, Klaxit avait aussi levé 1,4 million d’euros. Pour muscler son offre, Klaxit avait mis la main en novembre 2017 sur OpenCar, l’un de ses concurrents dans la région Auvergne-Rhône-Alpes.
Concurrencer BlaBlaCar sur les trajets domicile-travail
Sur son segment d’activité, Klaxit doit faire face à BlaBlaCar, qui a lancé BlaBlaLines, une application de covoiturage destinée aux trajets courts entre le domicile et le travail. Elle met automatiquement en relation les conducteurs et les passagers via un algorithme de matching. Le service permet ainsi d’effectuer des trajets domicile-travail sur un rayon d’environ 50 kilomètres. A ce jour, BlaBlaLines compte 500 000 utilisateurs. Pour se renforcer dans le covoiturage courte-distance, BlaBlaCar a racheté en 2018 l’application de covoiturage urbain Less, lancée par Jean-Baptiste Rudelle, co-fondateur de Criteo.
Si BlaBlaCar reste de loin le leader européen du covoiturage, Klaxit estime de son côté que l’acquisition d’iDVROOM va lui permettre de devenir le leader du covoiturage courte-distance en Europe. Déjà présente en France et en Suisse, Klaxit s’apprête à opérer au Luxembourg sur la problématique des trajets transfrontaliers, grâce au contrat d’iDVROOM avec le Grand-Duché du Luxembourg. La start-up parisienne va également créer à Angers avec les équipes d’iDVROOM un centre dédié à la Mobility-as-a-Service (MaaS), approche qui vise à proposer de nouveaux modes de transport individuels ainsi que des liaisons avec les transports en commun. «La mobilité quotidienne n’est pas un marché unique, elle passe par les territoires et les entreprises. Face à des acteurs globaux qui ne pourront pas s’adapter aux spécificités de chaque ville, Klaxit est aujourd’hui le mieux placé pour réussir le pari du covoiturage courte distance en France et en Europe», explique Julien Honnart, co-fondateur et président de Klaxit.
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« La start-up parisienne va également créer à Angers avec les équipes d’iDVROOM un centre dédié à la Mobility-as-a-Service (MaaS). »
Sauf que tout le monde a démissionné