Avant les fêtes de fin d’année, les relations deviennent glaciales entre Amazon et FedEx
Dans la semaine qui a suivi le « black Friday », le 29 novembre, Amazon a enregistré aux Etats-Unis un taux de livraison de colis à l’heure de presque 94%, tandis qu’UPS a livré 93 % de ses colis à l’heure sur la période, et FedEx « seulement » 90,4%, selon ShipMatrix. A noter toutefois que les livraisons prises en charge par Amazon restent majoritairement sur le « last mile », tandis qu’UPS et FedEx s’occupent de livraisons sur de très longues distances. Aujourd’hui, dans la dernière ligne droite avant les fêtes de fin d’année, les volumes quotidiens de livraisons doublent par rapport au reste de l’année. Les spécialistes de la livraison y font donc face à différents défis logistiques.
Et cette année aux Etats-Unis, en raison de conditions météorologiques difficiles, d’une période de temps plus courte entre Thanksgiving et Noël (six jours de moins que d’habitude) et d’un nombre de colis toujours plus élevé, la livraison de plusieurs dizaines de millions de colis par jour prend une dimension encore plus titanesque. Particulièrement, semble-t-il, pour FedEx.
C’est du moins l’excuse mise en avant par Amazon, dans un contexte de relations de plus en plus tendues, pour empêcher temporairement les vendeurs tiers de sa plateforme d’utiliser le réseau de transport terrestre de FedEx pour les livraisons Prime. Le géant du e-commerce, qui se chargera des livraisons concernées par l’interdiction, a pointé du doigt une baisse des performances du côté du spécialiste mondial de la livraison tout en affirmant qu’il tentait de maintenir ses objectifs en pleine saison d’achats pour les fêtes de fin d’année.
FedEx, comme Amazon et UPS, a concédé devoir faire face à des retards de livraison outre-Atlantique en raison de mauvaises conditions météorologiques, notamment dans les états du Colorado et de l’Utah, ainsi que dans le Haut-Midwest et le Nord-Est du pays. Chaque entreprise a naturellement affirmé pouvoir faire face à ces difficultés.
Seen a few reports that saying we’re having delivery problems. Not the case. Some deliveries were briefly impacted by weather earlier in the week but we quickly re-balanced capacity and it’s all systems go now. Thanks to our customers for what looks to be another big holiday.🎅🎄
— Dave Clark (@davehclark) December 6, 2019
L’interdiction devrait durer jusque’à ce que les « performances de livraison » de ce service « s’améliorent », d’après le Wall Street Journal. Elle ne devrait également concerner qu’une petite partie des vendeurs, mais ni Amazon ni FedEx n’ont fourni plus de détails quant au nombre précis des vendeurs tiers concernés.
Les vendeurs tiers représentent désormais la moitié des marchandises vendues sur la plateforme d’e-commerce. Ces derniers pourront continuer à utiliser le service Express, plus rapide mais plus coûteux, pour les livraisons Prime, et le service terrestre FedEx Ground pour les livraisons non-Prime.
Les relations entre FedEx et Amazon s’étaient déjà tendues pendant l’été, lorsque le premier a mis un terme à ses accords de livraison signés avec le second. Quelques mois plus tôt, l’entreprise de Seattle avait annoncé que son service Prime passait de deux jours à un jour pour des millions de marchandises. Les deux entreprises se concurrencent de plus en plus: Amazon bâtit petit à petit son propre réseau de livraison à coup d’achats d’avions gros-porteurs pour les livraisons longue-distance et de camions de livraison pour pouvoir se passer de FedEx, d’UPS, mais aussi l’US Postal. En juillet dernier, Jeff Bezos, le CEO d’Amazon, avait indiqué que le groupe a investi 800 millions de dollars au deuxième trimestre dans son réseau de livraison. Selon Morgan Stanley, le groupe livre déjà presque la moitié de ses marchandises aux Etats-Unis via son propre service et devrait prochainement lancer une nouvelle offre de livraison pour les parties tierces.
Du côté de FedEx, on pense aussi pouvoir se passer d’Amazon dans le futur. Le géant du e-commerce ne représenterait que 1,3% de son chiffre d’affaires. Il restera toutefois au spécialiste de la livraison à étendre son offre, aujourd’hui principalement aux grandes villes, sur une plus grande partie du territoire.
- Plan marketing 2025 : la méthode de Maxime Baumard pour structurer la stratégie B2B de PENNYLANE - 21/11/2024
- Freqens lève 3 millions d’euros pour accompagner les équipes achats dans leurs décisions. - 21/11/2024
- Le belge ODOO dépasse les 5 milliards d’€ de valo / Résilience fait une acquisition / Les levées de fonds à ne pas manquer - 21/11/2024