SoftBank : La série noire continue avec la fermeture de Brandless
La plateforme de ventes de produits du quotidien à prix unique Brandless met la clef sous la porte. Elle devient la première start-up soutenue par le fonds technologique Vision Fund de SoftBank à fermer. L’entreprise licencie 70 personnes soit près de 90% de son personnel. Les 10 employés restants prendront en charge les dernières commandes et évalueront les offres d’acquisition.
Brandless était l’une des sociétés les plus en vue de SoftBank. Lancée en 2017, la start-up avait pour ambition de vendre des produits du quotidien de beauté notamment à des prix inférieurs à ceux des marques, concurrençant Amazon et Walmart. Un an après son lancement, SoftBank avait promis un investissement de 240 millions de dollars dans la société la valorisant à plus de 500 millions de dollars. Une valorisation très élevée pour une entreprise de seulement un an. Au total, la société a levé environ 290 millions de dollars auprès d’investisseurs dont Redpoint, NEA, GV et Slow Ventures et SoftBank y aurait finalement investi un total de 100 millions de dollars car la société n’atteignait pas certains objectifs financiers.
Brandless avançait à pertes
En effet, Brandless perdait de l’argent. En cause, des coûts d’expédition élevés et des problèmes de qualité. L’entreprise avait essayé d’augmenter les prix à 9 dollars sur certains produits mais cela n’a pas été suffisant. Face à ces contraintes de trésorerie, l’entreprise avait déjà licencié 13% de ses effectifs en mars 2019.Ce même mois, la CEO et cofondatrice Tina Sharkey a préféré quitter l’entreprise et a été remplacée par John Rittenhouse, ancien directeur de l’exploitation de Walmart.com. Il a également quitté ses fonctions en décembre 2019 et le conseil d’adminitration de Brandless, incluant le cofondateur de Brandless Ido Leffler et Jeff Housenbold de SoftBank, a fini par préférer fermer l’entreprise.
« Il y a deux ans, Brandless a décidé de créer une nouvelle norme dans l’industrie du bien-être et des produits durables, et nous ne pourrions être plus fiers de ce qu’ils ont créé et des centaines de milliers de clients servis« , a déclaré le conseil d’administration de Brandless dans un communiqué. « Bien que le marché du consommateur direct soit extrêmement concurrentiel et que son modèle économique est apparu comme insoutenable, le travail que l’équipe Brandless a effectué pour vous et pour la planète a fait avancer l’ensemble de l’industrie. »
Les fonds de SoftBank en difficultés
De nombreuses sociétés soutenues par SoftBank sont confrontées à des licenciements et à une minimisation des coûts. Début janvier, la start-up Zume a licencié 50% de ses effectifs et a fermé ses activités de livraison de pizzas pour se recentrer sur la production des emballages de pizza. L’entreprise de location de voitures Fair a également annoncé qu’elle ne louerait plus de voitures à la semaine aux chauffeurs Uber, en raison des coûts d’assurance trop élevés.
Le Vision Fund de SoftBank connait lui-même de grandes difficultés puisque Michael Ronen, responsable américain du VIsion Fund négocie son départ. SoftBank a également du mal à achever la collecte de fonds Vision Fund II malgré une annonce initiale portant sur des engagements d’environ 108 milliards de dollars auprès de sociétés telles que Foxconn Technology Group, Apple et Microsoft.
L’entrée de l’activiste Elliott
Elliott, le fonds basé à New York fondé par le milliardaire Paul Singer, a amassé une participation de près de 3 milliards de dollars dans SoftBank et fait aujourd’hui pression pour des changements, y compris 20 milliards de dollars de rachats d’actions, ont déclaré des sources la semaine dernière. L’émergence d’Elliott, l’un des investisseurs activistes les plus puissants du monde, en tant qu’actionnaire de premier plan de SoftBank, devrait mettre en évidence les difficultés du conglomérat japonais à la suite de son pari sur WeWork. SoftBank, qui a annoncé sa première perte trimestrielle en 14 ans en juillet-septembre, subit une pression croissante pour son manque de transparence.
Le conglomérat technologique qui publie ses résultats ce mercredi devrait même afficher une baisse de 20% de son bénéfice d’exploitation à 345 milliards de yens (3,1 milliards de dollars) au cours du trimestre d’octobre à décembre, selon la prévision moyenne de trois estimations d’analystes compilées par Refinitiv.
Cela ferait suite à une perte d’exploitation trimestrielle de 704 milliards de yens lorsque alors que la valeur de WeWork et d’autres paris comme Uber plongeait. Cette perte a même incité le fondateur de SoftBank Masayoshi Son à reconnaître que «son jugement d’investissement était mauvais à bien des égards».
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Comment peut on valoriser une ejntreprise 500 millions de $ et ensuite la mettre au tapis?
Un entreprise ne doit elle pas aussi se valoriser sur son exploitation?