Comment Uber tente de résister, entre licenciements et réduction des dépenses
AFP
Face à la chute des trajets en VTC un peu partout dans le monde à cause de la pandémie, Uber, le leader du secteur, a décidé de licencier environ un quart de ses salariés et de réduire drastiquement toutes les dépenses ne relevant pas de son coeur de métier.
Le groupe américain avait déjà fait part de la suppression de 3 700 emplois début mai. Il a annoncé lundi qu’il allait licencier 3 000 salariés supplémentaires. Uber est touché de plein fouet par les mesures de restrictions des déplacements et de confinement prises par divers gouvernements pour endiguer la pandémie de Covid-19. Il a bien tenté de rassurer ses clients en imposant des mesures de sécurité sanitaire comme l’obligation de porter un masque dans le véhicule. Et certains chauffeurs ont installé des écrans plastiques entre les sièges avant et arrière. Mais cela ne suffit pas à convaincre les utilisateurs habituels, invités pendant plusieurs semaines à limiter les contacts avec d’autres personnes, à travailler depuis la maison et à ne pas sortir le soir.
-80% de passagers
Le groupe a vu le nombre de transports de passagers fondre de 80% en avril. « Compte tenu de l’impact dramatique de la pandémie et de la nature imprévisible de toute reprise éventuelle, nous concentrons nos efforts sur nos principales plateformes de mobilité et de livraison, et redimensionnons notre entreprise pour qu’elle corresponde aux réalités de notre activité« , a commenté le directeur général de la société Dara Khosrowshahi dans un message transmis à l’AFP.
Pour faire des économies, Uber ne se cantonne pas aux suppressions de poste et va fermer complètement une quarantaine de bureaux dans le monde, sur plusieurs centaines au total. La plateforme prévoit également de se concentrer sur son coeur de métier, le transport de passagers et la livraison de nourriture avec Uber Eats, en abandonnant plusieurs projets considérés comme « non-essentiels ».
La société va notamment réduire la voilure de son laboratoire dédié à l’intelligence artificielle et son incubateur de projets. Elle étudie par ailleurs des « alternatives stratégiques » pour Uber Works, le service qui ambitionnait de mettre en relation entreprises et travailleurs.
Des licenciements par téléconférence?
Les nouvelles suppressions de postes sont réparties dans la plupart des divisions du groupe et dans l’ensemble des régions du monde. Elles ne concernent pas les chauffeurs, qui ne sont pas considérés par Uber comme des salariés. Le groupe s’est attiré des critiques ces derniers jours alors que circulait sur internet une vidéo montrant la directrice du service clientèle signifier à apparemment plusieurs milliers de salariés en même temps qu’ils étaient congédiés.
Interrogé par l’AFP, Uber n’a pas souhaité faire de commentaires sur ce sujet. Mais plusieurs sociétés américaines ont recouru ces dernières semaines à des services de téléconférence pour annoncer des suppressions de poste en masse.
La startup veut accélérer sur la livraison de repas
Tous les projets ne sont pas complètement remisés au placard cependant: Uber a récemment approché le service de livraison de repas à domicile Grubhub pour discuter d’un éventuel rachat. Selon le Wall Street Journal, les discussions achoppent encore sur le prix de l’acquisition. Uber entend gagner des parts de marché sur les livraisons de repas et autres produits, une activité qui marche bien depuis le début du confinement.
Entre les licenciements, le report de transactions immobilières et le renforcement de son partenariat avec la start-up californienne spécialisée dans la location de trottinettes électriques Lime, Uber espère pouvoir réduire ses dépenses de plus d’un milliard de dollars par an au total.
Lors de la présentation des résultats du premier trimestre, le directeur général avait affirmé que l’objectif premier de l’entreprise restait d’atteindre le plus rapidement possible la rentabilité, un but qu’il espérait atteindre initialement d’ici la fin de l’année. Uber a dû reporter cet objectif de plusieurs trimestres, mais pas, assure-t-il, de plusieurs années. L’action du groupe bondissait de 6,4% à 34,54 dollars à Wall Street lundi, mais restait bien en dessous du prix de 45 dollars fixé pour son introduction à la Bourse de New York il y a tout juste un an, en mai 2019.
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