Fibre optique: le confinement a remis la lumière sur les zones mal équipées
AFP
Le déploiement de la fibre optique en France, déjà « urgent » avant la crise sanitaire qui l’a mise à rude épreuve, « l’est encore plus aujourd’hui« , a estimé le secrétaire d’Etat au numérique Cédric O à l’unisson des acteurs privés et publics du secteur mardi lors des États généraux des Réseaux d’initiative publique (Rip).
Télétravail, école à domicile, chômage partiel et surtout loisirs: les deux mois de confinement ont entraîné « une explosion des usages professionnels et de la consommation personnelle (…) susceptible de mettre en danger la résilience des réseaux, qui ont plutôt bien tenu le coup« , a estimé Cédric O lors de ce rassemblement – en ligne – des collectivités locales impliquées dans le déploiement numérique là où l’offre privée est insuffisante. Mais si « le confinement a été vivable en partie parce qu’il y a eu le numérique« , il a aussi « révélé des problèmes de connexion et d’équipement« , selon le membre du gouvernement.
« Dans les zones rurales, ça a été l’horreur »
« Dans les zones rurales, ça a été l’horreur« , a résumé Philippe Augier, maire de Deauville, qui devait accueillir ces États généraux et selon lequel le déploiement de la fibre dans le Calvados a pris « six mois de retard« . Dans le département voisin de la Manche, le rythme des nouveaux abonnements a été divisé par deux, a indiqué David El Fassy, président de l’opérateur Altitude dont le concurrent Covage dresse un bilan identique au niveau national, avec un quart de ses objectifs atteints en avril, selon le PDG Pascal Rialland.
Alors que la situation s’améliore progressivement sur le terrain avec « 80-85% des acteurs prêts à déployer » de nouveau la fibre optique jusqu’au domicile, selon Lionel Recorbet, président de SFR FTTH, Julien Denormandie appelle à « faire du secteur du numérique un pilier de la relance économique« , via notamment le Fonds national pour la société numérique (FSN), un « outil financier pour aider à passer la bosse« .
Le ministre s’est dit favorable à des « simplifications » pour aider à la reprise des chantiers, en excluant toutefois une législation sur les surcoûts de contrat liés à la crise sanitaire. L’Arcep, le gendarme des télécoms, a indiqué via son président Sébastien Soriano travailler sur un « processus d’encadrement du retour à la normale des réseaux » et à une plate-forme rassemblant opérateurs privés et Rip afin d’harmoniser les tarifications et faire venir les premiers sur les zones des seconds.