Huawei obtient le feu vert pour la construction d’un centre R&D au Royaume-Uni
AFP
Le géant chinois des télécommunications Huawei a annoncé jeudi avoir obtenu le feu vert des autorités britanniques locales pour la construction d’un centre de recherche et développement sur des composants électroniques pour la fibre à Cambridge au Royaume-Uni.
Huawei va investir 1 milliard de livres dans ce projet qui voit le jour au moment où la participation du groupe au réseau 5G est remise en question au Royaume-Uni sur fond de pression des Etats-Unis qui accusent le groupe chinois d’espionnage au profit de Pékin.
50 000 m2 et 400 emplois
L’équipementier avait acquis un terrain à Cambridge (centre de l’Angleterre) en 2018 puis avait soumis un permis de construire en 2019, lequel a été validé jeudi par les autorités locales. Les bâtiments seront de 50 000 m2 et le projet permettra la création de 400 emplois dans sa première phase. Ce centre ne portera pas sur la 5G mais sera dédié à des composants optoélectroniques qui servent à la fabrication de la fibre optique pour l’internet à très haut débit.
Il deviendra, quand il sera pleinement opérationnel, le siège international pour les activités de Huawei dans l’optoélectronique. « Le Royaume-Uni est un marché ouvert et dynamique et accueille parmi les meilleurs talents au monde« , se félicite Victor Zhang, vice-président du groupe chinois et à la tête de la branche britannique de l’équipementier.
Huawei emploie 1 600 personnes au Royaume-Uni. Ce projet pourrait froisser un peu plus les Etats-Unis qui ne le voient pas d’un bon oeil, révélait cette semaine le quotidien The Times. Selon des médias américains, le Pentagone a publié une liste de 20 compagnies chinoises, incluant Huawei, qu’il estime liées à l’armée chinoise. Huawei a de son côté toujours nié les accusations d’espionnage au profit de Pékin.
Le groupe avait d’ailleurs lancé une vaste opération de communication début juin au Royaume-Uni afin de convaincre le gouvernement de ne pas exclure ses équipements du réseau 5G. Dans un climat de méfiance envers la Chine, entretenu par la pandémie, le Premier ministre Boris Johnson va réexaminer les liens du pays avec Huawei et réfléchit même à l’exclure d’ici à 2023 du réseau 5G, révélait la presse britannique fin mai.
Fin janvier, Downing Street avait pourtant donné son feu vert à une participation limitée de Huawei aux infrastructures non stratégiques, avec une part de marché limitée à 35%. Dans le même temps, Londres cherche à diversifier ses fournisseurs d’équipements télécoms. Le président pour l’Europe du suédois Ericsson, Arun Bansal, a lui déclaré dans un entretien à Sky News jeudi que son groupe avait la capacité de remplacer Huawei dans le réseau 5G britannique.
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