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Données de santé: Cédric O veut rapatrier le Health Data Hub hébergé par Microsoft

AFP

Le gouvernement veut rapatrier la plateforme française de données de santé pour la recherche, aujourd’hui hébergée par l’américain Microsoft, à la suite de l’annulation récente d’un accord sur les transferts de données entre l’Union européenne et les États-Unis, a indiqué jeudi le secrétaire d’Etat au numérique Cédric O. « Nous travaillons avec [le ministre de la Santé] Olivier Véran, après le coup de tonnerre de l’annulation du Privacy Shield, au transfert du Health Data Hub sur des plateformes françaises ou européennes », a déclaré Cédric O, auditionné par des sénateurs.

« Nous aurons sur ce sujet des discussions avec nos partenaires allemands », a t-il ajouté Cédric O avait déjà jugé « normal » en juin qu’il y ait, « dans les mois qui viennent », un appel d’offres sur l’hébergement de cette plateforme pour permettre à des acteurs européens de se positionner. En juillet, la justice européenne a invalidé l’accord « Privacy Shield », la base légale sur laquelle s’appuyait Microsoft, comme 5 000 entreprises américaines, pour transférer certaines données vers ses serveurs outre-Atlantique. Saisi à la suite de cette décision par des associations, le Conseil d’État a rejeté fin septembre un recours visant à suspendre les transferts de données vers la plateforme, considérant que les mesures sollicitées ne relevaient pas du juge des référés, mais sans se prononcer sur le fond.

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Le choix de Microsoft contesté par des experts

L’entrepôt français de données de santé pour la recherche, ou Health Data Hub, doit permettre aux scientifiques d’accéder aux montagnes de données de santé françaises, sous forme pseudonymisée, pour faire de la recherche en utilisant en particulier l’intelligence artificielle. Ces données sont actuellement éparpillées dans une variété d’organismes (Sécurité sociale, hôpitaux…) obligeant les chercheurs à de multiples démarches pour les obtenir.

Début 2019, le gouvernement a choisi dans une grande discrétion de confier l’hébergement de ces données à Microsoft Azure, la branche de services en ligne (« cloud ») du géant américain du « cloud ». Lors de la création de ce projet, la volonté du gouvernement était « de démarrer très vite » et Microsoft était alors « le seul capable de répondre aux prérequis au moment où la consultation a été faite », a-t-il justifié. Ce choix est contesté par beaucoup d’experts et de professionnels qui jugent dangereux de confier ces données à Microsoft: le groupe est en effet soumis au « Cloud act », une législation américaine qui oblige dans certains cas les hébergeurs américains à fournir des données aux autorités, même si elles sont hébergées à l’étranger.

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2 commentaires

  1. Quelle farce.. Comme avec les néonicotinoïdes, la macronie défait 2 ans après ce qu’elle a fait..
    Se présentant comme un décideur, Macron n’est en fait qu’un suiveur, un navigateur au gré du vent et des humeurs de qui arrive à l’influencer ou lui faire peur..
    On le voit en politique étrangère, en politique financière et économique..

  2. Cédric O et le gouvernement viennent de se faire étriller par la CNIL pour avoir donné à Microsoft et aux USA les moyens de disposer de nos données de santé (dont celles de StopCovid qui ne sont pas censée être conservée selon le même Cédric O). Voilà pourquoi il vont « rapatrier » les données, pas pour autre chose. Parce que les associations de défense des libertés risqueraient maintenant d’être légitimes à regarder de plus près les conditions dans lesquelles ce « health data hub » américain a été créé avec nos données. Et surtout faire cet entrepôt juste avant qu’il soit illégal de transférer des données personnelles au USA. La précipitation dans lequel cette création a été faite poserait problème vu qu’il n’y avait pas d’urgence à créer cet entrepôt de données et que c’est le seul argument pour lequel une entreprise hors France, hors Europe et qui répond aux loi d’un pays qui s’autorise à accéder à toutes les données quand il le veut s’est trouvée remporter le marché. Moi aussi, à la place de Cédric O, je me dépêcherais de cacher les choses en faisant croire, en plus, que c’est mon initiative.

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