Le fabricant de drones Delair lance Alteia pour miser sur l’analyse d’images et l’IA
AFP
Les actionnaires du fabricant toulousain de drones Delair (120 salariés) ont décidé de créer une société séparée pour abriter leurs activités de logiciel d’analyse d’images, qui croissent bien plus vite que l’activité drone elle-même. Ces activités d’analyse d’images et d’intelligence artificielle vont être regroupées dans une nouvelle société, Alteia, qui reprendra 65 des salariés de Delair et sera dirigée par Michaël de Lagarde, l’actuel patron de Delair, a indiqué M. de Lagarde à l’AFP.
L’activité production de drones sera dirigée par Bastien Mancini, l’un des cofondateurs de Delair en 2011. L’activité drone croit « comme celle d’une PME sur un marché mature », selon Michaël de Lagarde, alors que l’activité analyse de données « croit comme celle d’une startup, avec un doublement de l’activité tous les ans depuis 2019 ».
Delair, qui fabrique des drones professionnels (des petits avions, et non des multi-rotors) a très vite développé une activité d’analyse des images recueillies par ses engins, complétées au fil du temps par des capacités de traitement d’images satellites ou de données provenant d’autres types de capteurs, comme par exemple Lidar (télédétection par laser). Elle a fini par déboucher sur Alteia, « plateforme d’intelligence visuelle, qui combine le meilleur de la vision assistée par ordinateur et de l’intelligence artificielle », a indiqué Michaël de Lagarde.
L’activité drones a-t-elle encore un avenir?
Dans ses cadeaux de naissance, Alteia bénéficie d’un nouveau contrat avec Enedis pour fournir un programme d’analyse des millions d’images du réseau collectées par drones, hélicoptères ou smartphone pour anticiper les travaux à mener sur 6 500 kilomètres de lignes du distributeur électrique. Alteia bénéficie également d’un partenariat avec GE Digital pour « développer et commercialiser » partout dans le monde « des solutions d’intelligence artificielle pour le secteur de l’énergie et des services publics ».
Le capital de la nouvelle société reste entre les mains des propriétaires de Delair, dont l’actionnariat est réparti entre le groupe des cofondateurs, le fonds familial Andromède (famille Hériard-Dubreuil) et le fonds Galia, ainsi que le géant américain des semi-conducteurs Intel, présent au capital du groupe depuis 2018. L’activité drones a-t-elle encore un avenir de son côté? Oui, répond Michaël de Lagarde. « Il y a toujours un très bon marché pour les drones haut de gamme destinés à l’industrie, et il y a des relais de croissance à venir », explique-t-il. Les drones et leur capacités de collecte de données « font totalement partie de la transition digitale » des entreprises, a-t-il estimé.