Google, IBM, Rigetti… : dans la course à la supériorité quantique, Atos propose son arbitrage
AFP
Le groupe informatique français Atos a conçu une méthodologie permettant de comparer l’efficacité des différents prototypes d’ordinateurs quantiques en cours de développement à travers le monde, a-t-il annoncé vendredi. Plusieurs entreprises, des géants américains Google et IBM à des firmes moins connues comme Rigetti, sont lancées dans une course pour parvenir à construire l’ordinateur quantique qui sera le premier à battre les plus puissants des ordinateurs classiques. Google a annoncé fin 2019 avoir atteint cette supériorité quantique, mais cette assertion est contestée par IBM.
L’outil logiciel que propose Atos, baptisé Q-Score, permettra de comparer les machines en testant leur aptitude à résoudre de manière homogène des problèmes mathématiques dits « d’optimisation combinatoire », pour lesquels les attentes de l’industrie notamment sont très fortes. « Atos organisera la publication d’une liste annuelle des processeurs quantiques les plus puissants au monde selon Q-score », dont la première est prévue pour 2021, a indiqué vendredi le groupe informatique français dans un communiqué. Sur la base des informations fournies par les différents protagonistes de la course à l’ordinateur quantique, Atos estime que les Q-score des machines actuelles « varient autour de 15 » et seront autour de 20 en 2021.
« Accélérateur quantique »
Atos estime que la « supériorité quantique » dans l’optimisation combinatoire sera atteinte avec un Q-score de 60. Les ordinateurs quantiques reposent sur l’exploitation de propriétés surprenantes et parfois contre-intuitives de la matière au niveau de l’infiniment petit, atomes, photons, ou électrons. Leurs capacités théoriques sont immenses pour certains types de calculs, et pourraient révolutionner l’informatique, mais pour l’instant, la technologie est encore balbutiante.
Les prototypes d’ordinateurs existants n’offrent pas de performances suffisamment stabilisées pour permettre un usage industriel. Atos vend déjà des simulateurs quantiques, qui permettent aux développeurs de tester des algorithmes quantiques sur la base d’une machine classique transformée pour se comporter comme un ordinateur quantique. Le groupe en a déjà vendu 30 à travers le monde, à des centres de recherche scientifiques ou à des gros industriels comme Total ou Bayer, selon le directeur général d’Atos Elie Girard.
Atos prépare également pour 2023 un « accélérateur quantique », une machine qui associera un serveur haute performance classique avec une machine quantique et sera capable d’accélérer radicalement certaines tâches. Atos travaille dans ce but avec la startup française Pasqal, qui développe sur des processeurs quantiques à ions neutres, et avec la startup finlandaise IQM.
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