Intérim digital: Iziwork lève 35 millions d’euros auprès de Cathay Innovation et Bpifrance
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Fondée il y a un peu plus de deux ans par Mehdi Tahri et Alexandre Dardy, la startup Iziwork, une application mobile qui met en relation les entreprises qui embauchent en intérim et des personnes à la recherche de missions, vient de lever 35 millions d’euros auprès de Cathay Innovation et de Bpifrance via son fonds Large Venture. Un tour de table qui porte à 55 millions d’euros les fonds levés par l’entreprise depuis sa création.
Comment fonctionne Iziwork? Les candidats téléchargent l’application, prennent leur CV en photo et s’inscrivent ainsi sur la plateforme en quelques minutes. Les données du CV sont reconnues automatiquement et un algorithme développé par la startup permet de « matcher » ses compétences, expériences et souhaits avec les offres d’emploi à proximité. Avant de commencer leur mission, les candidats reçoivent les informations pratiques en ligne. C’est également via leur espace personnel qu’ils retrouvent leurs documents administratifs comme leurs contrats ou encore leurs relevés d’heures.
Retrouvez l’interview complète de Mehdi Tahri, co-fondateur d’Iziwork
Les plateformes digitales n’ont pas encore réussi à conquérir le marché de l’intérim
Iziwork revendique 95% des missions pourvues en moins de 4 heures. Mais si en digitalisant 100% de l’intérim, les plateformes comme Iziwork permettent de pouvoir très rapidement répondre aux besoins des entreprises tout en facilitant la gestion administrative des contrats d’intérim qui peut être lourde, ces solutions ne représentent encore qu’une toute petite partie du marché. En 2019, elles pesaient 1% du secteur du travail temporaire selon les chiffres du cabinet d’analyses Xerfi. Comment expliquer cela?
« L’opportunité de transformer par le numérique le secteur du travail temporaire est très récente. Les collaborateurs ont adopté en masse les usages digitaux qu’au cours des trois dernières années avec la pénétration du smartphone qui s’est énormément accélérée ces cinq-six dernières années auprès des populations qui constituent l’essentiel des intérimaires, qui sont des personnes relativement peu qualifiées et plutôt à plus bas revenus», explique Mehdi Tahri, co-fondateur d’Iziwork.
«Ces personnes n’avaient pas forcément d’ordinateur. Aujourd’hui, 8 de nos intérimaires sur 10 n’en ont pas. En revanche, ils ont tous un smartphone et savent parfaitement l’utiliser. Cette transformation été particulièrement rapide. Ainsi le marché reste relativement petit aujourd’hui mais accélère énormément puisqu’il fait plus que doubler d’année en année », poursuit Mehdi Tahri. Selon ce dernier, il se situe d’avantage entre 2 et 3% aujourd’hui. Xerfi prévoyait en 2019 qu’il atteigne «dans le meilleur des cas, 7% d’ici 2022». Mais le Covid-19 est passé par là est a permis de mieux populariser ce type de solutions aussi auprès des entreprises. De son côté, Iziwork explique avoir quadruplé ses chiffres entre avril et décembre 2020.
Iziwork revendique aujourd’hui 2 000 entreprises clientes dont 300 grands comptes comme Carrefour, Fnac Darty ou encore PSA, 800 000 candidats inscrits et 25 000 intérimaires placés en 2020. A titre de comparaison, un acteur historique du secteur comme Adecco revendique 120 000 intérimaires en mission dans 31 000 entreprises clientes par semaine en France.
Se développer « partout où opèrent déjà les acteurs traditionnels »
La startup ne communique pas son chiffre d’affaires. Du côté du fonctionnement de son business modèle, elle révèle qu’elle partage sa marge brute, donc sa commission, à 50/50 avec ses agents partenaires. Il s’agit de recruteurs professionnels qui se lancent à leur compte en s’appuyant sur la plateforme d’Iziwork pour la partie sourcing des candidats, recrutement et gestion administrative du personnel. Du côté des entreprises qui passent par ses services, comme pour les acteurs traditionnels du secteur, une commission en faveur de la plateforme est appliquée sur les salaires versés. Cependant Mehdi Tahri parle – grâce à son fonctionnement en plateforme- d’une commission plus basse en moyenne de 10% par rapport aux acteurs traditionnels, qui peut représenter une baisse de 8% pour les très grands comptes et de 25% à 30% pour les PME.
La plateforme explique être rentable en France. «Le seul élément pour lequel nous sur-investissons par rapport à notre taille, et c’est pour cela que nous levons des fonds, c’est la Tech. Nous finançons un surinvestissement extrêmement important à travers notre équipe de 60 personnes en R&D. Et elles seront bientôt 120. Nous avons levé pour doubler la taille de cette équipe de façon à continuer d’innover et à croître notre avantage compétitif», développe Mehdi Tahri.
Avec cette levée, la startup compte aussi consolider sa présence en France, renforcer son réseau de partenaires qui compte aujourd’hui 120 personnes, recruter pour ajouter une centaine de collaborateurs à son équipe de 220 salariés et poursuivre son développement international. Pour l’instant, elle est également présente en Italie et souhaite s’étendre à l’étranger, partout où les acteurs traditionnels opèrent explique Mehdi Tahri qui ne révèle pas pour l’instant précisément les pays concernés.
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Iziwork : les données clés
Fondateurs : Mehdi Tahri et Alexandre Dardy
Création : 2018
Siège social : Paris
Effectifs : 220 collaborateurs
Secteur : RH
Activité : digitalisation du marché de l’intérim
Financement : 55 millions d’euros au total. Investisseurs au cours des précédentes levées: Cathay Innovation, Global Founders Capital (GFC), le fonds lancé par l’incubateur berlinois Rocket Internet, Maximilian Bittner, fondateur de l’e-commerçant asiatique Lazada. Bpifrance via son fonds Large Venture pour cette levée de 35 millions d’euros.
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