Pourquoi l’Europe ne parvient-elle pas à faire émerger des alternatives à Facebook ?
Interview de Bruno Breton, co-fondateur et CEO de Bloom
Aujourd’hui, plus de 4,2 milliards de personnes utilisent les réseaux sociaux dans le monde, soit plus de 53% de la population mondiale. En 2020, ces plateformes ont gagné 490 millions de nouveaux utilisateurs, à la faveur de la crise du coronavirus qui a accéléré leur adoption et amplifié leurs usages. Et sans surprise, ce sont des plateformes comme Facebook, YouTube, Instagram ou encore TikTok qui ont largement bénéficié de cette situation exceptionnelle. Aucun réseau social européen donc, mais de nombreuses plateformes américaines et chinoises. Quatre des applications appartenant au groupe Facebook figurent ainsi dans le Top 5 des plateformes sociales les plus utilisées dans le monde, note d’ailleurs le rapport annuel Digital 2021 réalisé par Hootsuite et We Are Social.
Face à la domination mondiale des géants américains, l’Europe n’a toujours pas réussi à faire naître des entreprises capables de rivaliser avec Facebook, YouTube, Twitter et consorts. Plutôt que de faire parler de lui avec des plateformes sociales innovantes, le Vieux Continent s’est davantage illustré ces dernières années par l’émergence de réglementations autour du secteur technologique. Autrement dit, Bruxelles est devenu l’arbitre de la bataille des réseaux sociaux entre les États-Unis et la Chine. Et après le RGPD, l’Union européenne veut aller plus loin avec le Digital Services Act (DSA) et le Digital Market Act (DMA) pour réguler davantage l’espace numérique.
«Ces réglementations ne suffiront pas à transformer l’ordre mondial dans ce secteur», estime Bruno Breton, co-fondateur et CEO de Bloom, entreprise spécialisée dans l’analyse des réseaux sociaux. Et d’ajouter : «Pour provoquer un changement profond, il faut présenter des alternatives. Je ne comprendrais pas qu’il n’y ait pas dans les années à venir une alternative européenne sur ce marché là, comme un Airbus face à Boeing. Dans tous les secteurs d’activité, il y a des alternatives européennes sauf dans le secteur des nouvelles technologies.»
Écoutez notre échange avec Bruno Breton, co-fondateur et CEO de Bloom, pour comprendre le rôle joué par l’Europe sur le marché des réseaux sociaux et l’approche de Bloom dans ce secteur :
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