Pourquoi Parler lance-t-il de nouvelles poursuites contre Amazon?
AFP
Parler, le réseau social prisé de la droite conservatrice américaine et des partisans de Donald Trump, a lancé de nouvelles poursuites contre Amazon, accusant le géant des technologies de diffamation, de rupture de contrat et de pratiques anti-compétitives. La plateforme a lancé la procédure mardi soir, après avoir retiré sa plainte initiale contre Amazon pour lui avoir coupé l’accès à ses serveurs. Elle avait également été bannie en janvier des plateformes de téléchargement d’Apple et de Google en raison de contenus pouvant inciter à la violence et de l’absence de modération, dans la foulée des émeutes du Capitole. Parler accuse Amazon de « persécuter les start-up qui lui apparaissent comme des menaces », d’après la plainte déposée dans un tribunal de l’Etat de Washington (nord-ouest).
Le plaignant estime « n’être que la dernière victime des efforts d’Amazon pour détruire une star montante des technologies par un comportement trompeur, diffamatoire, anti-compétitif et de mauvaise foi ». Cette accusation « n’est pas fondée », a réagi Amazon dans un message transmis à l’AFP. Comme l’a montré une autre procédure judiciaire contre le réseau social « il est clair qu’il y avait un contenu significatif sur Parler qui encourageait et incitait à la violence contre les autres, ce qui est une infraction à nos conditions de service », a estimé le groupe. Parler, qui revendiquait 20 millions de membres avant de se retrouver sur liste noire, a mis plus d’un mois à trouver un moyen de revenir en ligne. Les décisions d’Amazon, d’Apple et de Google avaient été prises après les émeutes du 6 janvier à Washington, quand des partisans de Donald Trump avaient pris d’assaut le siège du Congrès américain pour tenter d’empêcher la certification de la victoire de Joe Biden.
Le réseau social visé par une enquête du FBI
Les grandes plateformes s’étaient alors purgées des comptes extrémistes de soutien à l’ancien président, qui a lui-même été évincé de Facebook et Twitter. Mais pour Parler, qui se veut un chantre de la liberté d’expression, les raisons invoquées sont « mensongères » et ne reflètent pas les motivations réelles d’Amazon et d’AWS, sa puissante branche de cloud (informatique à distance). « Avant que tout ça n’arrive, Parler était sur le point de lever des fonds et était valorisé à un milliard de dollars -et AWS le savait très bien », argumentent les avocats du réseau conservateur.
« A cause des actions illégales d’Amazon et d’AWS, Parler a perdu des dizaines de millions d’utilisateurs actuels et potentiels -nombre d’entre eux ont migré vers d’autres plateformes- et des centaines de millions de dollars en recettes publicitaires annuelles », continuent-ils. Les dirigeants de Parler n’ont pas précisé quel hébergeur avait accepté de leur vendre ses services et suppléer Amazon pour redémarrer le réseau social mi-février. Ils ont seulement indiqué qu’il s’appuyait désormais sur « une technologie robuste, viable et indépendante ».
« Parler est géré par une équipe expérimentée et il est là pour rester », avait dit Mark Meckler, directeur général par intérim du réseau. Fin janvier, la présidente d’une commission parlementaire a demandé au FBI d’enquêter sur le rôle joué par le réseau dans l’invasion du Capitole. Dans sa lettre, la démocrate Carolyn Maloney a aussi demandé au directeur du FBI d’examiner les finances de la société et ses liens avec la Russie.
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