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OVHcloud: après l’incendie, 3 questions sur la sauvegarde des données

AFP

Les images impressionnantes de l’incendie qui a ravagé l’un des centres de données d’OVHcloud à Strasbourg ont laissé place à l’inquiétude des clients, qui sont loin d’avoir tous récupéré leurs données et doivent compter sur leurs sauvegardes.

Quels dégâts ont déjà été identifiés?

OVHcloud exploite à Strasbourg quatre centres de données réunis sur un site unique au bord du Rhin. Selon un communiqué de l’entreprise, le feu qui s’est déclaré dans la nuit de mardi à mercredi a entièrement détruit le centre de données baptisé SBG2, point de départ de l’incendie, et a partiellement endommagé le centre de données SBG1, détruisant 4 salles sur 12. Les deux autres centres informatiques n’ont pas été touchés par le feu, affirme l’entreprise, mais sont à l’arrêt du fait d’une coupure générale d’électricité.

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Résultat, de très nombreux sites internet localisés à Strasbourg sont devenus inaccessibles, comme l’interface du spécialiste français du trading de bitcoins Coinhouse (désormais rétablie), le portail du Centre Pompidou ou la plateforme d’accès aux données publiques data.gouv.fr (également rétablie). D’autres clients comme le studio britannique de jeux vidéo Facepunch, éditeur de Rust, ou l’application Meteociel, ont fait part sur Twitter de pertes de données irréversibles.

Au total, « 12 000 à 16 000 clients ont été impactés », a annoncé OVHcloud à l’AFP. Mais comme certains clients sont eux-mêmes hébergeurs, le nombre de sites touchés est beaucoup plus important : 464 000 noms de domaines distincts (dont 59 600 français) et 3,6 millions de serveurs web liés à OVHcloud étaient inaccessibles après l’incendie, a comptabilisé la société américaine Netcraft.

Existe-t-il des sauvegardes?

Jeudi, OVHcloud n’était toujours pas en mesure de confirmer d’éventuelles pertes définitives de données, arguant que, en fonction des sauvegardes ou des redondances souscrites, « il existe autant de possibilités que de clients ». Selon la société qui possède 32 centres de données, l’activité historique d’hébergement web n’était pas localisée à Strasbourg. En revanche, certains clients utilisaient dans ce centre des serveurs physiques qui leur sont dédiés ou des machines virtuelles moins chères, fractions de serveurs physiques mutualisés. « Quand on met ses données dans le cloud, on peut s’attendre à ce qu’elles soient plus sécurisées que chez soi. Mais le propriétaire des données garde la responsabilité d’en assurer la sauvegarde » sur des supports et sites de stockage distincts, explique à l’AFP Simon Decarpentries, directeur de l’innovation chez le spécialiste de la gestion de données dans le cloud Netapp.

Si aucune option payante n’est souscrite, « OVH n’effectue aucune sauvegarde des données et contenus du client », précise l’entreprise dans ses conditions d’utilisation des serveurs dédiés. Et faute de sauvegardes, la destruction d’une machine entraîne la perte des données qu’elle contient. OVHcloud s’est également positionné comme fournisseur de services dans le cloud, un domaine en plein essor dont Amazon, Microsoft et Google sont les champions. La logique est alors inversée : les clients utilisent une capacité de calcul, de stockage, ou de gestion du réseau, et payent à l’usage, sans se soucier de la gestion du parc informatique sous-jacent. Dans ce cas, OVHcloud promet sur son site une « triple réplication des données (…) sur des disques et sur des serveurs différents », des copies censées assurer une certaine résilience à ce type de sinistre à condition qu’elles ne soit pas stockées physiquement dans le même bâtiment.

Quand peut-on espérer un retour à la normale?

Quelques heures après avoir pu inspecter les dégâts au sein du centre de données, le fondateur d’OVH Octave Klaba a indiqué sur Twitter qu’il prévoyait de faire repartir deux centres de données dès lundi, et un troisième le vendredi suivant. « On est en train de faire l’inventaire de tous les clients sur le site, et en fonction des services qu’ils ont, où sont leurs données et les sauvegardes », a-t-il complété dans un message vidéo jeudi. « Dans certains cas, les données primaires sont dans une salle et les sauvegardes dans une autre. Parfois, elles sont dans des centres de données différents, parfois dans des lieux séparés », a-t-il ajouté, se donnant 2 jours pour communiquer « la situation de chaque client ».

L’accès aux mails hébergés par OVHcloud, qui avait été perturbé mercredi, a été entièrement rétabli à partir de 3 heures le lendemain. Enfin, l’entreprise tente d’aider ses clients à reconstruire leur infrastructure dans ses autres centres européens. Encore lointain et progressif, le retour à la normale pourrait aussi s’accompagner d’une prise de conscience sur la solidité des infrastructures informatiques. L’épisode « va remettre en cause beaucoup de choses dans l’industrie: oui un centre de données peut être rayé de la carte, oui un fournisseur de services cloud peut être rayé de la carte », dit à l’AFP un concurrent français d’OVHcloud. « C’est pour ca qu’on défend le multicloud », le recours à plusieurs fournisseurs, ajoute-t-il.

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