Covid-19: à l’aéroport d’Orly, la France expérimente un pass sanitaire
AFP
« On espère tous que ce sera la solution »: à l’aéroport parisien d’Orly, le directeur d’escale vérifie le « pass sanitaire » de passagers embarquant pour la Corse, un sésame qui doit faciliter la reprise du trafic tant attendue pour l’été. Ce dispositif, en expérimentation pour les vols à destination de la Corse, préfigure ce que pourrait être le futur certificat sanitaire européen qui doit faciliter le franchissement des frontières.
L’application française de traçage des malades du Covid-19 TousAntiCovid intègre donc désormais un carnet permettant de prouver le résultat négatif d’un test de détection du virus responsable du Covid-19. A l’embarquement du vol d’Air Corsica pour Ajaccio qui n’est qu’à moitié plein, une dame présente à l’hôtesse son téléphone sur lequel s’affiche un QR code, certifiant son test PCR négatif transmis par le laboratoire. Quelques secondes plus tard, elle peut monter à bord sans avoir eu à sortir toute une paperasse fastidieuse à vérifier pour le personnel aéroportuaire.
« C’est une super appli franchement, vous êtes monsieur Super Anticovid? », lance-t-elle au secrétaire d’Etat à la transition numérique Cédric O. « Ce n’est pas encore le nom », répond amusé Cédric O, venu avec le ministre délégué aux Transports Jean-Baptiste Djebbari vérifier le dispositif. « Il y a déjà 1 000 QR codes flashés », depuis le début de l’expérimentation jeudi. « Nous n’avons pour l’instant rencontré aucun problème, les choses se passent bien », confie Cédric O. L’expérimentation doit s’étendre dans les prochaines semaines aux destinations outre-mer puis vers l’Allemagne, l’Espagne ou encore les Pays-Bas. « La France est le premier pays européen à déployer ce pass. On espère pouvoir faire en sorte que les choses soient généralisées d’ici courant juin dans ce cadre européen qui doit fluidifier les passages aux frontières », ajoute-t-il.
Standardisation européenne
Pour Jean-Baptiste Djebbari, cette application permet d’«éviter ces phénomènes de queues avec les différents documents que vous devez présenter avant d’embarquer ou avant de déposer vos bagages, de faciliter la vie des passagers». Et d’éviter les fraudes. « C’est un premier pas avec le test PCR, demain on saura le faire sur les attestations de non-symptômes et puis le pas d’après, ce sont évidemment les certificats de vaccination, possiblement les certificats sérologiques d’immunité », ajoute-t-il. Pas question cependant d’utiliser ce pass pour des utilisations du quotidien comme les restaurants ou le shopping, selon Cédric O.
Mais « des questions peuvent se poser sur des événements qui brassent comme des festivals, des concerts, des salons, des expositions (…) Les discussions sont encore en cours à l’intérieur du gouvernement », selon lui. Cela passerait par une disposition législative dans le cadre du projet de loi sur l’état d’urgence sanitaire qui doit être présenté mercredi. Le dispositif a en revanche vocation à être standardisé au niveau européen. « L’Union européenne a demandé à l’ensemble des pays d’être prêts pour le 17 juin », selon Cédric O. Chaque pays « aura son application, évidemment dans un format interopérable entre les pays européens », selon M. Djebbari.
Alors que le trafic reprend aux Etats-Unis et en Chine, il reste moribond en Europe, en raison de situations sanitaires et de restrictions de passages aux frontières disparates. Il est donc essentiel de faciliter le retour des passagers dans les avions. Avec la vérification de la carte d’identité, du test PCR et actuellement de l’attestation de déplacement, « on perd 7 à 8 minutes sur un embarquement qui prend normalement 15 minutes. Sur un vol complet on part quasiment toujours en retard », se désole une hôtesse. « C’est pour ça qu’on encourage les clients à télécharger l’application ». « Les passagers se rendent bien compte que c’est un atout, la moitié l’utilise déjà », explique une autre hôtesse à l’enregistrement. Le pass pourrait redonner du souffle à l’application TousAntiCovid (ex StopCovid), qui a été téléchargée par 15 millions de personnes depuis juin 2020 et a notifié 180 000 personnes d’un risque d’exposition au Covid-19.
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