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Blade : Octave Klaba l’emporte devant Xavier Niel

Le Tribunal de Commerce de Paris a rendu son verdict. C’est l’offre d’Octave Klaba, l’emblématique fondateur d’OVHcloud via son fonds Jezby, qui a été retenue pour reprendre la start-up française Blade, placée en redressement judiciaire le 2 mars dernier après une longue période de turbulences. C’est hubiC, le service de stockage et de partage de fichiers lancé par OVHcloud, qui va pouvoir tirer profit des capacités déployées dans le cadre du développement de la solution «Shadow», permettant d’accéder à un ordinateur dématérialisé hébergé dans le cloud.

L’offre d’Octave Klaba a été préférée à celle portée par Xavier Niel, qui s’était associé au projet de reprise des six salariés de Blade. Le créateur de Station F avait décidé de soutenir le projet à raison d’un investissement à hauteur de 80% du capital de la société via Iliad. Les 20% restants étaient réservés aux six repreneurs et aux salariés. Si l’offre avait été retenue par le Tribunal de Commerce de Paris, Iliad prévoyait une enveloppe de 30 millions d’euros sur trois ans pour remettre Blade sur les bons rails. Ce sera finalement avec Octave Klaba qui n’a pas caché sa joie sur Twitter : «L’ambition est simple : bâtir la meilleure offre du cloud gaming au monde ! On a désormais tout dans une seule boîte : équipe talentueuse, aucun souci de CAPEX, le marché mondial !»

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C’est un chantier important qui attend le fondateur d’OVHcloud. Car malgré 135 millions d’euros levés, la start-up, érigée en champion tricolore de son secteur, a été quelque peu dépassée par son succès. Face à une demande croissante, les investissements nécessaires pour y répondre n’ont pas été suffisants. Avec des tarifs trop bas, dans le but d’écraser la concurrence sur le marché, la rentabilité s’est éloignée et les problèmes se sont accumulés, surtout au cours de ces 18 derniers mois.

100 000 clients payants, 50 000 sur liste d’attente

Fin 2019, Jérôme Arnaud a succédé à Emmanuel Freund à la tête de l’entreprise tandis que cette dernière levait 30 millions d’euros pour rester à flot. Dans le même temps, un partenariat avec OVHcloud était signé pour décupler la puissance des serveurs en ligne supportant la solution «Shadow», qui permet d’accéder à un ordinateur dématérialisé hébergé dans le cloud. Mais quelques mois plus tard, c’est la soupe à la grimace. Le partenariat avec OVHcloud a du plomb dans l’aile et les divergences se multiplient au sein de la gouvernance de l’entreprise.

Emmanuel Freund décide ainsi de claquer la porte de Blade en avril 2020 pour créer PowerZ, un jeu éducatif qui doit permettre aux enfants d’apprendre tout en s’amusant. Pour ne rien arranger à la situation, les dirigeants ne parviennent pas à boucler une levée de fonds vitale pour la survie de la société. La situation continue de se dégrader, avec des problèmes techniques, des retards de livraison et une crise de gouvernance qui s’est poursuivie jusqu’à l’été 2020. C’est à cette période que sont arrivés, respectivement en tant que CTO et CEO, Jean-Baptiste Kempf, connu pour sa contribution au projet VLC, et Mike Fischer, ancien patron de la branche américaine de Square Enix, passé également par Sega, Amazon et Microsoft. Chargé de remettre Blade à flot, le tandem a pris la difficile décision de passer par la case redressement judiciaire pour permettre à l’entreprise de repartir sur des bases saines. Celles-ci seront donc posées par OVHcloud. Aujourd’hui, Blade revendique 100 000 clients payants et 50 000 sur liste d’attente.

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