Deezer mise sur les concerts virtuels avec un investissement dans la startup américaine Dreamstage
Avec l’arrivée de la pandémie de Covid-19 il y a plus d’un an, les concerts se sont brutalement arrêtés aux quatre coins du globe. Et alors que les espoirs des artistes de rejouer devant leur public augmentent à mesure que la vaccination progresse dans le monde, il est cependant difficile d’imaginer un retour à la normale avant 2022. En attendant, c’est donc au travers du live streaming que les artistes continuent de se produire. Et plutôt que de laisser les plateformes comme Twitch diffuser ces concerts virtuels, les services de musique en streaming veulent surfer sur cette tendance pour fidéliser leur audience.
Dans ce sens, Deezer vient d’annoncer un investissement dans la start-up américaine Dreamstage, spécialisée dans le live streaming. Les modalités financières de l’opération n’ont pas été dévoilées, l’entreprise tricolore se contentant d’indiquer qu’il s’agit d’un «investissement majeur et stratégique». Lancée en août 2020, la société basée à New York a développé une solution ayant permis de diffuser plus de 50 concerts. La plateforme permet non seulement aux artistes de monétiser leurs concerts virtuels, mais aussi de multiplier leurs revenus. En effet, Dreamstage leur permet également de faire du merchandising, de proposer des expériences VIP à leurs fans ou encore d’avoir recours à la collecte de dons. Un coup de pouce bienvenu pour traverser la crise sanitaire qui place les artistes dans une position périlleuse dans l’attente de la reprise des tournées.
Une industrie à 6,4 milliards de dollars en 2027
Avec Dreamstage, Deezer met ainsi un pied dans le live streaming, une industrie qui devrait générer 6,4 milliards de dollars à l’horizon 2027 fait remarquer le groupe français. «Selon nous, Dreamstage est aujourd’hui la meilleure plateforme de live streaming sur le marché, et a le potentiel pour devenir la référence de la diffusion de musique en ligne pour tous les fans et les artistes. Les amateurs de musique peuvent enfin avoir l’expérience d’un vrai concert qui ne ressemble pas à un appel en visio», explique Hans-Holger Albrecht, directeur général de Deezer. Et d’ajouter : «Les spectacles en direct offrent également aux musiciens des sources de revenus cruciales en ces temps difficiles. Cela s’inscrit parfaitement dans notre mission de connecter les artistes à leurs fans à travers nos projets Originals, nos sessions enregistrées et notre contenu éditorial.»
Deezer et Dreamstage indiquent qu’ils vont travailler «en étroite collaboration pour trouver des synergies et des opportunités de co-promotion». La start-up américaine précise qu’elle souhaite «proposer la diffusion de concerts physiques en simultané lorsqu’ils reprendront à leur rythme normal», tandis que l’entreprise tricolore espère que cet investissement lui permettra «d’élargir son offre et d’accroître sa part de marché». Il faut dire que Deezer est en effet très loin du leader mondial du secteur, à savoir le géant suédois Spotify, qui revendique 356 millions d’utilisateurs mensuels, dont 158 millions d’abonnés payants. Dans le même temps, le service lancé en 2007 par Daniel Marhely et Jonathan Benassaya compte aujourd’hui 16 millions d’utilisateurs actifs par mois, dont près de la moitié s’est abonnée à l’offre payante.
160 millions d’euros levés en 2018 pour cibler le Moyen-Orient
De taille plus modeste, l’entreprise française a vu Spotify et Apple Music sortir l’artillerie lourde ces derniers temps pour investir dans les podcasts. Mais plutôt que de se battre avec des géants aux moyens démesurés, Deezer cible des marchés encore inexploités par l’industrie du streaming musical, comme le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, pour se développer. Dans ce sens, la plateforme française a d’ailleurs levé 160 millions d’euros à l’été 2018.
Toutefois, si Spotify et Deezer sont des concurrents, ils sont ensemble dans leur combat contre Apple sous la bannière « Coalition for App Fairness». Initiée par Epic Games (Fortnite), cette organisation vise à pousser Apple à changer les règles de son App Store sur lequel le marque à la pomme est accusée d’être juge et partie en écrasant la concurrence et en favorisant ses propres produits. Suite à une plainte déposée par Spotify en 2019, l’Union européenne a d’ailleurs estimé il y a quelques jours que le géant américain a «faussé la concurrence» sur le marché de la musique en ligne, en «abusant de sa position dominante» pour évincer ses rivaux. Spotify reproche à Apple de prélever une commission de 30% sur les abonnements payants des services de musique en ligne qui vendent leurs offres via sa boutique, ce qui constitue, selon la société suédoise, une violation des règles de concurrence loyale. Un constat partagé par Deezer.
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