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Uber: les chauffeurs britanniques pourront désormais se syndiquer, une première mondiale

AFP

Les 70 000 chauffeurs d’Uber au Royaume-Uni pourront être représentés par un syndicat, GMB, en vertu d’un accord « historique » annoncé mercredi qui marque un chamboulement de plus pour le modèle du géant américain de la « gig economy ». Cet accord intervient deux mois après la reconnaissance par Uber d’un statut de travailleur salarié à ses conducteurs britanniques, avec salaire minimum et congés payés, une première mondiale pour la plateforme de réservation de voiture, symbole de l’économie à la tâche. « Uber et GMB vont joindre leurs forces pour améliorer les normes du travail flexible à travers le secteur », a dit le groupe dans un communiqué.

« À travers un accord de négociation collective, le syndicat va représenter les chauffeurs à travers le Royaume-Uni. Ces derniers garderont la liberté de choisir si, quand et où ils conduisent (pour Uber), et ils auront le choix d’être représentés par GMB », a-t-elle ajouté. Dans le cadre de leur accord, GMB et Uber vont travailler ensemble sur des sujets comme les garanties de niveau de vie minimale (« national living wage ») et les congés payés, les plans de retraite, et autres avantages en nature comme la couverture maladie ou la sécurité des chauffeurs. « Si Uber et GMB ne semblent pas des alliés évidents, nous avons toujours été d’accord sur le fait que les chauffeurs sont la priorité », a relevé Jamie Heywood, l’un des responsables européens d’Uber.

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« Cet accord historique signifie que Uber sera le premier dans le secteur à assurer aussi une représentation syndicale totale à ses chauffeurs », qui bénéficient également depuis 2018 d’une assurance maladie gratuite et d’indemnités pour congés parentaux, a-t-il ajouté. Mick Rix, responsable national du GMB, qui représente en tout 620 000 travailleurs dans le pays, a espéré que « cet accord majeur » fasse des émules. Cela « pourrait être un premier pas pour des conditions de travail plus justes pour des millions de gens. », a-t-il dit, cité dans le communiqué. « Nous appelons tous les autres opérateurs (de la ‘gig economy’) à faire de même », a-t-il ajouté.

Changement d’attitude après une défaite devant la Cour suprême

Depuis quelques mois, visé notamment par des procédures judiciaires, Uber a amorcé un changement important d’attitude vis-à-vis de ses chauffeurs. En mars, il avait annoncé reconnaître à ses 70 000 chauffeurs au Royaume-Uni le statut hybride de travailleurs salariés, avec salaire minimum et congés payés, alors que ceux-ci étaient avant considérés comme des travailleurs indépendants, bien poins protégés. La plateforme avait agi rapidement après une retentissante défaite devant la Cour suprême, qui avait estimé en février que les chauffeurs pouvaient être considérés comme des « travailleurs » et donc bénéficier de droits sociaux.

La loi britannique distingue le statut de travailleurs indépendants (self employed or independant worker) de celui de travailleurs salariés (worker), qui peuvent recevoir le salaire minimum et d’autres avantages, et de celui d’employés (employee), qui bénéficient d’un contrat de travail en bonne et due forme. La décision d’Uber, en mars, d’accorder davantage de droits à ses chauffeurs avait été saluée comme un pas dans la bonne direction par les syndicats et le gouvernement au Royaume-Uni, seul pays pour le moment où le groupe a consenti ce geste.

En Europe, il souhaite répliquer ce qu’elle a proposé en Californie, à savoir des conducteurs indépendants mais qui reçoivent des compensations. Cette mesure avait toutefois accru la pression sur les autres plateformes numériques qui prospèrent grâce à l’économie des « petits boulots », comme la plateforme de livraisons alimentaires Deliveroo. Cette dernière avait connu fin mars des débuts difficiles à la Bourse de Londres, les investisseurs ayant été refroidis par les polémiques sur la rémunération de ses livreurs, dont le traitement est contesté en justice dans plusieurs pays.

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