Roland-Garros : comment la FFT opère sa mutation digitale
Interview de Florian Le Moigne, en charge de la transformation digitale au sein de la Fédération française de tennis
Un match de tennis, peu importe sa durée, génère une quantité exceptionnelle de données. Coups gagnants, fautes directes, pourcentage de réussite au service, zones touchées, déplacement du joueur… A travers cette avalanche de données, il est possible de comprendre ce qui a permis à un joueur de gagner ou au contraire de qui lui a couté le match. Toutes ces données, la Fédération française de tennis (FFT) tente d’en tirer profit, aussi bien pour la mettre à disposition des joueurs que pour proposer l’expérience la plus immersive possible aux passionnés de la petite balle jaune à l’occasion de Roland-Garros.
Dans le cadre du Grand Chelem parisien, la FFT peut compter sur Infosys, son partenaire technologique depuis 2019 qui a repris le flambeau d’IBM. Ainsi, tout au long de la quinzaine, la société indienne fournit l’ensemble des données relatives au tournoi et à ce qui l’entoure. Infosys a mis sur orbite l’an passé l’application Roland-Garros Players, qui permet aux joueurs participant au tournoi d’avoir une analyse très poussée de leurs performances, notamment grâce à l’intelligence artificielle, et ainsi de prendre des décisions plus éclairées pour adapter leurs entraînements et leurs stratégies en match. Infosys est également mis à contribution pour épauler les médias dans la narration des matches, notamment pour détecter les temps forts et des moments décalés pendant et après un match.
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Amélie Oudéa-Castéra, l’atout digital de l’état-major
Dans la lignée de ce qui réalisé avec Infosys, la FFT cherche également à se réinventer elle-même, aussi bien pour améliorer la formation de ses meilleurs joueurs que pour simplifier le quotidien de ses licenciés. Dans ce sens, la Fédération a lancé en 2019 l’application Ten’Up qui s’adresse à tout le monde, licenciés ou non, pour faciliter l’accès à la pratique de ses différentes disciplines (tennis, padel, Beach tennis…) avec différents services (géolocalisation, réservation de terrains, mise en relation avec des partenaires…).
Désormais, c’est aussi pour l’accompagnement de ses pépites que la FFT veut intensifier ses efforts. A Roland-Garros, les joueurs français ont disparu du tournoi après le deuxième tour. Depuis, les questions autour de l’avenir du tennis français se multiplient. Dissiper ces craintes, c’est l’un des défis de la nouvelle direction de la FFT. Car dans le sillage de Gilles Moretton, élu président de la Fédération en début d’année, il y a aussi Amélie Oudéa-Castéra, nouvelle directrice générale, qui était chargée de mener la transformation digitale de Carrefour avant de rejoindre la FFT. C’est désormais celle de l’instance dirigeante du tennis français dont elle a la charge. Avec quatre Français en demi-finales du tournoi juniors masculin à Roland-Garros, l’avenir du tennis français pourrait s’annoncer bien plus radieux qu’il n’y paraît aujourd’hui.
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