Euro 2021 : la Fédération française de football se lance dans les NFT avec la startup Sorare
La folie des NFT gagne l’univers du sport. En effet, alors qu’ils secouent le monde de l’art depuis plusieurs mois, les NFT, qui désignent des jetons non-fongibles («Non-Fungible Tokens»), certificats d’authenticité réputés inviolables grâce à la blockchain, s’invitent désormais dans d’autres domaines. Alors que l’Euro de football bat son plein, la Fédération française de football (FFF) vient de s’allier avec la start-up Sorare, qui reprend les ingrédients ayant fait le succès de Mon Petit Gazon et de Panini sous un angle «crypto», pour lancer des cartes numériques (NFT) à l’effigie des joueurs de l’équipe de France. Le timing de cette annonce ne doit rien au hasard puisque les Bleus débutent demain leur Euro face à l’Allemagne.
En se tournant vers la blockchain, et plus particulièrement les NFT, la Fédération française de football se dote d’un levier supplémentaire pour fidéliser et surtout engager sa communauté de supporters. En effet, en permettant à ces derniers de se procurer des objectifs virtuels convoités car reposant sur un système de rareté via les jetons non-fongibles (NFT), qui permettent à l’acheteur d’un objet numérique (dessin, animation, vidéo, photo, musique…) d’être certain d’en être le propriétaire, elle entend se rapprocher de ses supporters les plus jeunes qui consomment le football d’une manière différente. De la même façon que les célèbres albums d’images autocollantes à collectionner de Panini, les cartes numériques représentant les joueurs de football renforcent l’attachement des supporters à leur équipe préférée. De plus, cela représente une nouvelle source de revenus (la FFF recevra une partie des mises déboursées par les utilisateurs pour obtenir des cartes) et une exposition accrue auprès d’une audience mondiale, notamment aux États-Unis et en Asie.
Sorare espère que la Fédération française de football sera la première d’une longue série à sauter le pas vis-à-vis des NFT. «C’était important pour nous de commencer nos licences avec les fédérations avec l’équipe qui nous tenait le plus à cœur : l’équipe de France ! C’est une première étape importante pour Sorare avec de nombreuses nouvelles fédérations qui nous rejoindrons dans les semaines et mois à venir», indique Nicolas Julia, co-fondateur et CEO de Sorare. A ce jour, la société revendique 90 000 utilisateurs actifs mensuels sur sa plateforme.
40 millions d’euros levés par Sorare en début d’année
Fondée en octobre 2018 par Adrien Montfort et Nicolas Julia, la start-up française développe une plateforme permettant à ses utilisateurs d’acheter et de vendre les cartes numériques de leurs joueurs de football préférés. A partir de ses cartes, les deux associés ont créé un jeu de «fantasy football» basé sur la blockchain. Sur celui-ci, les utilisateurs doivent passer par un système d’enchères pour obtenir des cartes numériques de joueurs, mais chaque carte obtenue est unique car elle est associée à un token non-fongible créé sur le réseau Ethereum qui ne peut être copié. Une carte d’un joueur est ainsi disponible en plusieurs exemplaires (unique, super-rare et rare), mais à chaque fois avec des caractéristiques propres qu’on ne peut retrouver sur une autre carte.
Avec leurs cartes numériques, les joueurs peuvent s’affronter dans un championnat mondial, mais la société cherche à développer des championnats nationaux et continentaux. Dans ce sens, elle a notamment levé 40 millions d’euros en février auprès de Benchmark, Accel, Partech et Antoine Griezmann, attaquant de l’équipe de France. Parmi ses investisseurs, Sorare compte également Ubisoft, Xavier Niel (Kima Ventures) et André Schürrle, vainqueur de la Coupe du monde avec l’Allemagne en 2014, ainsi que Gerard Piqué, le défenseur espagnol du FC Barcelone, qui a décidé de soutenir le projet en décembre 2020 au travers d’un investissement de 3 millions d’euros dans Sorare, réalisé avec Emmanuel Seugé, ex-cadre à la direction marketing monde de Coca-Cola, via son fonds Cassius Family (Brut, MWM…). Après avoir convaincu plus de 140 clubs, comme le Paris Saint-Germain, l’Olympique de Marseille, le Bayern Munich ou encore le Real Madrid, de rejoindre sa plateforme, l’entreprise tricolore élargit son champ d’action au travers de cette première licence officielle avec la Fédération française de football.
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