Netflix, Amazon… : le gouvernement britannique veut réguler les plateformes comme les chaînes de télévision
AFP
Le gouvernement britannique a annoncé mercredi le lancement d’une consultation avec l’objectif de soumettre les sites de streaming tels que Netflix ou Amazon prime aux mêmes règles que les chaînes de télévision. Au Royaume-Uni, les chaînes de télévision doivent se conformer à « des normes strictes » notamment en matière de protection du public, rappelle le ministre de la Culture, Oliver Dowden dans le quotidien The Times. « Vous pourriez supposer qu’il en va de même pour les services de vidéo à la demande tels qu’Amazon Prime et Disney+. Vous auriez tort », a-t-il exposé. Les chaînes de télévision sont contrôlées par le régulateur britannique, l’Ofcom, mais pas les plateformes de streaming qui sont des entreprises internationales.
Même si certaines, comme Netflix, ont mis en place leurs propres procédures, ce type de mesures est « ponctuel et incohérent », juge le ministre. Désireux de mettre chaînes de TV et plateformes « sur un pied d’égalité », il a annoncé lancer une consultation cet été « pour déterminer s’il est temps d’établir les mêmes règles de base ». Si elle aboutit, les documentaires ou programmes d’actualité des sites de streaming devront suivre les mêmes normes en matière d’impartialité et d’exactitude. Le ministre envisage aussi la privatisation de la chaîne de télévision Channel 4 et lancera une autre consultation à ce sujet cet été.
Une privatisation qui inquiète
Channel 4 est la propriété du gouvernement depuis son lancement en 1982 mais tire son financement de la publicité, sans bénéficier de la redevance comme la BBC, et doit réinvestir ses profits dans la création. Parmi les succès de la chaîne, le concours culinaire The Great British Bake Off ou la série It’s a Sin. « Un investissement privé signifierait plus de contenu, plus d’emplois et un avenir plus durable pour Channel 4 », a avancé Oliver Doden.
Toutefois cette privatisation inquiète. La directrice générale de Channel 4, Alex Mahon, a déclaré mardi que Channel 4 pourrait avoir « des priorités différentes » si elle était privatisée, et a mis en garde contre toute action « irréversible » qui pourrait « éventuellement nuire à certaines de ces choses que nous faisons pour le secteur ». Elle s’exprimait après la publication du rapport annuel de Channel 4, qui a dégagé en 2020 un bénéfice avant impôts de 74 millions de livres (86 millions d’euros).
Les deux consultations qui seront lancées cet été précèdent un livre blanc du gouvernement sur l’avenir du paysage audiovisuel, attendu à l’automne. Une centaine de personnalités, dont le célèbre naturaliste David Attenborough qui a travaillé pour la BBC, ont signé une lettre au ministre de la Culture lui demandant de protéger l’audiovisuel public.
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