Comment la FinTech suédoise Klarna veut conquérir la France
Interview d'Éric Petitfils, directeur commercial France de Klarna
Début juin, la FinTech suédoise Klarna frappait fort avec un tour de table de 639 millions de dollars, une opération faisant passer la valorisation de la licorne scandinave de 31 à 46 milliards de dollars. Un sacré accomplissement pour une entreprise qui n’était encore valorisée «que» 5,5 milliards de dollars il y a moins d’un an.
Il faut dire que Klarna, spécialiste du paiement en ligne, a largement tiré profit de la crise du coronavirus qui a considérablement dopé les ventes en ligne. Et cette envolée de l’e-commerce a engendré une appétence renforcée des consommateurs pour des nouvelles méthodes de paiement, comme le paiement fractionné ou différé qui a fait la renommée de la FinTech suédoise.
Séduire commerçants et consommateurs
Fondée en 2005, la licorne est aujourd’hui présente dans 17 pays à travers le monde. Et quelques jours avant d’annoncer sa levée de plus d’un demi-milliard de dollars, elle a officiellement débarqué sur le marché français. Sur ce dernier, la concurrence se fait de plus en plus dense, avec la présence d’acteurs locaux comme Alma, qui a levé 49 millions d’euros en janvier, et étrangers, à l’image de la FinTech australienne Afterpay qui a lancé sa solution dans l’Hexagone en mars sous la marque Clearpay.
Pour faire la différence, Klarna mise évidemment sur sa solution de paiement en trois fois pour séduire les consommateurs français, mais pas seulement. En effet, la licorne suédoise se positionne aussi bien du côté des commerçants que des consommateurs. Dans ce cadre, l’application mobile de Klarna joue un rôle central puisqu’elle permet d’aider ses utilisateurs à planifier leurs prochains achats. Et c’est justement le comportement d’achat des consommateurs, analysé en permanence par des algorithmes, qui permet à la société d’épauler les commerçants dans leur croissance. «L’idée est d’utiliser le relevé du consommateur comme une plateforme pour reconnecter le marchand et son consommateur», explique Éric Petitfils, directeur commercial France de Klarna. Pour se rémunérer, l’entreprise s’appuie sur les frais qu’elle facture aux professionnels et les frais que doivent rembourser les clients en cas de retard de paiement.
Regardez notre interview avec Éric Petitfils, directeur commercial France de Klarna :
Un marché français de 10 milliards d’euros
C’est avec cette approche bicéphale que Klarna entend bien tirer son épingle du jeu dans l’Hexagone, un terrain de jeu dont le potentiel ne cesse de grandir. En effet, le marché français devrait peser 10 milliards d’euros d’ici la fin de l’année, contre seulement 6 milliards d’euros en 2019. La crise du coronavirus a accéléré l’adoption de nouveaux usages de paiement et aiguisé l’appétit des acteurs du paiement fractionné par ricochet. Après avoir ciblé les marchés nordiques puis l’Allemagne, avant de se lancer au Royaume-Uni et aux États-Unis, deux pays que Klarna considère comme «deux laboratoires», selon Éric Petitfils, la FinTech suédoise veut passer la vitesse supérieure à l’international.
Avec une puissance financière décuplée grâce son tour de table colossal annoncé il y a quelques semaines, la licorne scandinave se donne les moyens de ses ambitions. Parmi ses investisseurs, elle compte des noms prestigieux comme Sequoia Capital, Silver Lake et Ant Group, mais aussi les rappeurs Snoop Dogg et ASAP Rocky. A ce jour, Klarna revendique 90 millions d’utilisateurs, dont 35 millions ont téléchargé son application, et 250 000 commerçants partenaires, dont H&M, Sephora, Samsung ou encore Nike. En pleine ascension, la licorne dirigée par Sebastian Siemiatkowski pourrait faire son entrée en Bourse au Nasdaq au cours des deux prochaines années.
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