Comment l’écosystème French Tech se structure en Outre-mer
Interview de Cédric O, secrétaire d’État chargé de la Transition numérique et des Communications électroniques
Alors que la dynamique est désormais bien enclenchée dans les régions métropolitaines, qui hébergent de plus en plus de start-up prometteuses, le gouvernement veut la prolonger jusqu’aux territoires d’Outre-mer. C’est le message que veut faire entendre Cédric O, secrétaire d’État chargé de la Transition numérique et des Communications électroniques, à l’occasion de son voyage en Guadeloupe.
Écoutez notre échange avec Cédric O en marge de son déplacement en Guadeloupe :
Dans ce territoire, labellisé Communauté French Tech en mai 2020, le ministre a annoncé une série d’initiatives pour renforcer l’accompagnement du gouvernement auprès des écosystème technologiques régionaux, que ce soit en Métropole ou en Outre-mer. Parmi ces annonces, il y a notamment une nouvelle enveloppe de 3 millions d’euros accordée au Community Fund, outil de co-financement lancé par l’État pour faire décoller les projets portés par les communautés et les capitales French Tech autour des notions d’impact, de diversité ou encore de création d’emplois. Ce fonds destiné à booster les écosystèmes régionaux était doté de 2 millions d’euros en 2019 et de 3 millions d’euros en 2020.
Le Community Fund est l’un des mécanismes déployés par l’État pour structurer les écosystèmes régionaux, aux côtés d’outils comme le French Tech Tremplin, un programme destiné à faciliter l’accès à la Tech française pour les populations sous-représentées (habitants des quartiers prioritaires, bénéficiaires de minima sociaux, réfugiés, étudiants boursiers…), et le French Tech Central, un programme visant quant à lui à proposer un accès unifié et simplifié aux administrations publiques pour les start-up. En début d’année, Cédric O avait d’ailleurs mis en avant ces programmes pour justifier l’annonce d’une enveloppe d’investissement de 2,3 millions d’euros pour soutenir les écosystèmes régionaux. En Outre-mer, la Guadeloupe, la Réunion, la Polynésie française, la Nouvelle-Calédonie et la Guyane, et plus récemment la Martinique et Mayotte bénéficient du statut de communauté French Tech, ce qui leur permet d’accéder plus facilement à ces différents programmes d’accompagnement.
Les territoires d’Outre-Mer doivent créer une marque forte pour briller
S’il y a désormais 7 régions représentées dans l’indice Next 40, l’Outre-mer peine encore à s’y faire une place. Cependant, cela pourrait changer dans les prochaines années, notamment en suivant l’exemple d’All Mol, lauréate du French Tech 120. La start-up guadeloupéenne spécialisée dans la distribution en ligne d’offres culturelles et de loisirs aux Antilles et en Guyane est l’une des rares entreprises technologiques d’Outre-Mer à tirer son épingle du jeu.
Cependant, Cédric O espère bien qu’elles seront beaucoup plus nombreuses à l’avenir et cite notamment l’exemple de la Polynésie française, à l’origine de Tech4Islands, pour doper l’attractivité des territoires ultra-marins. «Il faut que les territoires d’Outre-mer repensent leur positionnement marketing dans l’écosystème mondial», explique le secrétaire d’État chargé de la Transition numérique. Et d’ajouter : «Pendant le confinement, plein d’Américains de Google sont venus s’installer en Polynésie française.» Pour attirer davantage de talents étrangers, le gouvernement mise notamment sur le French Tech Visa ainsi que sur la plateforme Welcome to la French Tech, lancée début juillet pour faciliter leurs démarches d’information et d’immigration.
Avec ces dispositifs, l’idée est de développer une marque forte dans les régions, en Métropole comme en Outre-mer, de la même manière que la French Tech, marque qui a véhiculé le positionnement «Start-up Nation» de la France dans le monde entier et qui a par ricochet attiré les investisseurs étrangers. Après l’échelle nationale, c’est à l’échelle locale de suivre cette voie.
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