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De la Silicon Valley à la France, l’étonnante histoire de Piepacker, nouvelle pépite du gaming

Interview de Benjamin Devienne, co-fondateur et CEO de Piepacker

Il n’y a pas que la Silicon Valley dans la vie, même quand on a réussi à s’expatrier en Californie dans les entreprises technologiques les plus prestigieuses du monde. Demandez plutôt à Benjamin Devienne et Jules Testard, qui ont travaillé pour différents géants comme Amazon, Facebook, Ubisoft, Gameloft, Twitch ou encore Docker. Et si les deux Français ont d’abord choisi la Californie pour héberger leur start-up, Piepacker, ils ont finalement décidé de relocaliser leur projet en France en pleine pandémie de Covid-19.

Ce phénomène devrait s’amplifier dans les prochaines années dans la mesure où s’expatrier aux États-Unis n’est plus une condition sine qua non pour réussir dans l’écosystème numérique. Depuis 2013 et l’effort de guerre du gouvernement pour mettre en œuvre une véritable dynamique entrepreneuriale autour des nouvelles technologies, notamment avec la création du label French Tech, l’Hexagone n’est plus le Petit Poucet mondial de la Tech. L’écosystème s’est structuré et brille désormais à l’international, avec bientôt près d’une vingtaine de licornes dans son giron. Et ajoutez à cela une crise du coronavirus qui a mis en lumière les atouts de la qualité de vie en France, avec un système de santé bien plus accessible qu’aux États-Unis, cela rebat complètement les cartes de la géopolitique technologique.

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C’est donc dans ce contexte que Piepacker, seulement quelques mois après sa naissance en Californie, a décidé d’embrasser un avenir français plutôt qu’américain. Ce ne sont pas Cédric O et Emmanuel Macron qui vont s’en plaindre. Avec Piepacker, la France va ainsi disposer d’une pépite de plus dans l’univers des jeux vidéo. Et pour cause, la start-up développe une plateforme de social gaming gratuite, accessible depuis son navigateur web sans téléchargement. Une approche qui tranche avec les autres plateforme de cloud gaming, comme Google Stadia.

Découvrez l’histoire de Piepacker avec Benjamin Devienne, co-fondateur de cette start-up du gaming :

Une levée de 10 millions d’euros en passe d’être bouclée

Accessible au grand public depuis début juin, Piepacker intègre une couche sociale avec un chat vidéo sur lequel les utilisateurs peuvent ajouter des filtres sur les visages pour rendre l’expérience plus ludique. L’angle d’attaque de la plateforme est celui des jeux rétro, auxquels les utilisateurs peuvent jouer à plusieurs, mais l’ambition de la start-up est bien plus large. «C’est un premier pas stratégique, mais Piepacker n’est pas voué à faire que du rétro. On a commencé par les jeux rétro pour trois grandes raisons. Il y a l’aspect technologique, car la bande passante nécessaire est plus faible avec des jeux en plus basse révolution, ils sont plus légers. Il y a aussi la taille du marché, dans la mesure où il y a 19 milliards de téléchargements de jeux rétro digitaux sur Internet chaque année et cela se fait de manière pirate. Enfin, nous avons une carte à jouer, très compétitive, avec la possibilité de jouer en ligne à ces jeux rétro avec ses amis», explique Benjamin Devienne, co-fondateur et CEO de Piepacker, qui a pu compter sur son expérience au sein d’Ubisoft, Gameloft, Electronic Arts, Facebook et Twitch pour concevoir cette plateforme d’un nouveau genre.

Piepacker vise 1 million d’utilisateurs d’ici la fin de l’année et entend rapidement accélérer son développement. Après avoir intégré le Y Combinator sur les conseils de Tom Bollich, co-fondateur de Zynga, la société a levé 3 millions de dollars auprès du prestigieux accélérateur américain, mais aussi auprès de Makers Fund, Kima Ventures, Bpifrance, V13 Invest (Française des Jeux et Serena) et la famille Rothschild. Actuellement, elle est en train de finaliser une série A de plus de 10 millions d’euros avec une ambition qui dépasse le seul cadre de l’entreprise. «On est rentré en France pour montrer que c’est possible, essayer d’ouvrir la voie avec d’autres entreprises pour montrer l’exemple et dire qu’on est capable de faire des entreprise de type Silicon Valley en France, d’amener du capital et de réussir. Beaucoup d’expatriés ont adhéré à cette histoire», indique Benjamin Devienne. Avant d’ajouter : «Le fait qu’on soit en France n’a posé aucun frein et permet même de créer des accélérateurs pour nous.» Sur la trentaine de collaborateurs de la start-up, une vingtaine vit désormais en France. Une preuve de plus que l’écosystème français n’a plus grand chose à envier aux États-Unis pour offrir le meilleur cadre possible de développement aux entrepreneurs de la Tech.

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