Focus sur Topio Networks, la plateforme californienne qui vous invite à suivre votre écosystème spécifique
Interview de Philippe Cases et Gavin Whitechurch, les fondateurs de Topio Networks, par Laurence Faguer, experte retail et beautytech
Topio Networks, success story de la Silicon Valley dans l’accélération des entreprises avec un modèle inédit de Market Intelligence
Il y a des entreprises dont on se demande comment on a pu vivre sans. Dans la Bay Area, Philippe Cases et Gavin Whitechurch, les fondateurs de Topio Networks, et leur équipe, ont construit une plateforme de Market Intelligence dédiée à l’innovation.
Mais pas pour la beauté de la chose. Pour aider les utilisateurs de technologies et les entreprises à de saisir d’informations uniques et à profiter d’opportunités de rencontres.
Grâce à leur suite de services intégrés en matière de stratégie et marketing, Topio Networks les aide à accélérer leur activité à chaque étape de leur développement, que ce soit pour innover et développer de nouveaux produits et services, ou pour les lancer. Un processus qui se traduit par des gains décisifs en termes de délai de rentabilité et d’accélération de la croissance.
Mieux encore, la plateforme est gratuite jusqu’à un certain niveau.
J’ai eu le plaisir de m’entretenir avec Philippe et Gavin pour comprendre ce qu’est Topio Networks et de quelle manière une entreprise française peut en bénéficier.
Laurence Faguer : Philippe, votre parcours est impressionnant et atypique : Ecole des Mines de Nancy, Université de Stanford, entrepreneur et investisseur dans la Silicon Valley depuis plus de 25 ans. Vous avez également été membre du conseil d’administration de VentureBeat pendant huit ans. Qu’est-ce qui vous a amené à créer Topio Networks ?
Philippe Cases : Lorsque j’étais à Stanford, j’ai commencé à étudier la notion d’écosystèmes. Après avoir rejoint Partech International, j’ai commencé à identifier les entreprises et les tendances de marché, en traquant des écosystèmes grâce à des jeunes analystes que nous avions embauché. En particulier, nous avons identifié le Software as a Service comme un segment prometteur, bien avant que nous l’appelions SaaS. Mark Benihoff n’avait pas encore créé Salesforce.com à cette époque!
Lorsque j’étais investisseur chez Partech, les jeunes entreprises dans lesquelles j’investissais me demandaient toujours de leur expliquer ce que je voyais sur le marché. Grâce à notre méthodologie de tracking de l’écosystème, j’ai réalisé que j’avais beaucoup de bonnes informations dont mes entrepreneurs avaient besoin. J’étais une ressource avec laquelle on pouvait parler des marchés et comprendre ce qui se passait. Il y a environ cinq ans, lorsque j’ai quitté l’industrie du capital-risque, je me suis posé la question : «Comment créer une plateforme qui permettrait à tous les entrepreneurs d’avoir accès au suivi de l’écosystème ?» C’est pourquoi j’ai créé Topio Networks.
Je crois savoir qu’au démarrage, vous vouliez surtout aider les entrepreneurs ?
Philippe Cases : C’est exact. Je voulais que Topio se concentre sur les entrepreneurs et les développeurs de logiciels à un stade précoce de leur développement.
En tant qu’entrepreneur, vous avez des idées et du temps, mais vous n’avez généralement pas d’argent.
Sans argent pour acheter l’information, comprendre le marché et l’adéquation produit-marché prend du temps si c’est bien fait. Vous perdez du temps à parler à de nombreux partenaires et clients avec lesquels vous ne devriez pas parler. En plus, parfois,ils vous mettent sur la mauvaise voie et vous finissez par passer deux ans à valider une idée alors que vous pourriez le faire très rapidement en 6 mois seulement si vous aviez accès aux bonnes informations dès le départ. Passer deux ans alors qu’il suffit de six mois est dramatique, surtout si l’on considère que le temps passé est définitivement perdu et que la plupart des entrepreneurs finissent par épuiser leurs ressources sans avoir prouvé leur hypothèse.
J’ai voulu fournir à ces entrepreneurs les bonnes informations, gratuitement, afin qu’ils puissent faire leur travail le plus rapidement possible et si possible avant qu’ils épuisent leur ressource.
Quel est le métier de Topio ?
Philippe Cases : Nous tirons parti de l’IA pour informer et accélérer les entreprises. La plateforme a pour objet le suivi des industries et des écosystèmes, en agrégeant l’ information déjà disponible sur Internet. L’objectif est d’accélérer les innovations grâce à un meilleur accès à l’information.
Mais vous avez créé Topio en janvier 2017. Il y avait déjà beaucoup de sociétés de conseil et de recherche internationales. Qu’avez-vous apporté de nouveau ?
Philippe Cases : Nous sommes la nouvelle génération de fournisseurs d’informations business. Nous disposons d’une plateforme d’IA qui génère un nouveau type d’informations professionnelles en dynamique.
Laurence Faguer : Gavin, vous avez une vision très complète du monde de l’innovation, vous êtes un dirigeant dans le secteur des médias et un entrepreneur basé dans la Silicon Valley. Pouvez-vous nous expliquer le type de contenus que vous apportez aux entreprises ?
Gavin Whitechurch : Nous proposons trois couches:
La couche de base consiste à éduquer le marché gratuitement. Nous avons une plateforme d’information business ouverte. Tout le monde sur le marché peut accéder gratuitement à l’information à un certain niveau.
La deuxième couche est la communauté. Il y a un modèle de monétisation des médias et de retour sur investissement autour de cela. Nous proposons des événements, des webinaires. Nous aidons les entreprises à promouvoir leurs concepts, leurs lancements de produits et leurs innovations sur le marché auprès de notre public. Cela fait également partie de l’éducation gratuite du marché. Nous sommes heureux d’éduquer le marché sur les nouveaux concepts techniques.
Et la troisième couche ?
Gavin Whitechurch : Il s’agit de l’utilisation de business insights en dynamique, pour créer des aperçus instantanés d’une manière complètement différente de la fourniture d’informations professionnelles. Nous pouvons dire à une entreprise : quelles industries elle devrait cibler et les cas d’utilisation qui bénéficieront le plus de leur technologie dans ces secteurs. Ou encore, quel assemblage de technologies il leur faudra pour que leur offre produits puisse demarrer.
Vous avez également créé une communauté.
Gavin Whitechurch : Aujourd’hui, nous avons 1,2 million d’utilisateurs technologiques et commerciaux qui utilisent notre Market Intelligence Center en accès libre. Nous avons atteint notre premier objectif et nous nous concentrons maintenant sur l’objectif suivant, qui est la recherche primaire pour permettre aux personnes d’obtenir un feedback du marché plus rapidement.
Comment suivez-vous ces différentes évolutions technologiques ?
Gavin Whitechurch : Chaque jour, nous ingérons et organisons plus de 60 000 points de données. Nous observons le marché et l’organisons sur la base d’un glossaire et d’une taxonomie, un moyen de comprendre le langage utilisé par le marché, d’ajuster de nombreuses informations publiques et d’organiser tout le contenu.
Ainsi, nous pouvons comprendre exactement ce qui se passe dans toutes les sous-sections de la totalité de la révolution industrielle. Et comment ces différentes tendances interagissent les unes avec les autres.
Prenons, par exemple, le marché du Edge Computing; que vous connaissez si bien.
Gavin Whitechurch : Avec plaisir ! Nous suivons 3 000 mots-clés relatifs à ce sujet chaque jour et nous rassemblons toutes les informations disponibles sur Internet concernant ce sujet spécifique.
Puis, une fois que nous disposons de ces informations, nous les organisons : nous rassemblons ces recherches et ces mots-clés, nous les regroupons et nous les catégorisons.
Cette catégorisation est appelée taxonomie : une classification de termes. Nous la créons automatiquement, puis elle est affinée par nos analystes.
Nous examinons ces catégories et sur 100, par exemple, 95 concernent réellement cette catégorie et 5 ne le sont pas. Les analystes prennent la décision éditoriale de supprimer les mots-clés qui ne concernent pas cette catégorie.
Quelles autres industries suivez-vous ?
Gavin Whitechurch : Nous suivons toutes les industries liées au monde des objets connectés. Les vingt dernières années ont été consacrées à la connexion des humains à l’Internet et les trente prochaines seront consacrées à la connexion des objets. Il y aura des milliers d’objets par personnes et les objets auront besoin d’informations en temps réel pour agir. Il va s’en dire que nous aurons besoin d’une toute nouvelle infrastructure qui sera construite à la périphérie et les principales briques technologiques nécessaires à cette transformation inclueront les Wearables, l’Edge Computing, la 5G, les plateformes de données, l’IA, la Blockchain et l’AR/VR. Nous suivons toutes ces briques technologiques ainsi que des cas d’utilisation spécifiques tels que l’autonomie, les voitures connectées, les robots, et la façon dont tout cela interagit dans des industries spécifique comme, par exemple, le retail, la production.
Vous mentionnez les analystes. Quel est leur rôle exact ?
Gavin Whitechurch : Les analystes nous aident à définir un écosystème, à identifier une taxonomie et à identifier les entreprises qui en font partie.
Les entreprises, surtout à un stade très précoce, ne sont pas intéressées par l’ensemble du paysage, mais par une certaine composante du paysage, qu’elles veulent développer elles-mêmes, en fonction de leurs technologies et de l’expérience de leurs fondateurs. Pour être compétitives, elles doivent développer leur propre écosystème qui sera différent du paysage lui-même.
Les analystes aident donc nos clients à comprendre comment ils définissent leurs écosystèmes et comment leur définition de ces écosystèmes se compare à notre modèle de référence.
Ce que nous constatons, c’est que chaque entreprise a un écosystème différent. Ces écosystèmes ont été construits par différentes équipes fondatrices qui vendent différentes technologies sur le même marché. D’une certaine manière, ces écosystèmes sont le reflet de ceux qui les ont construits et avec quels outils. Si vous regroupez tous ces écosystèmes, vous obtenez une vue d’ensemble du marché qui est bien sûr différente de l’écosystème de chaque entreprise. C’est pourquoi il existe une distinction entre la façon dont nos clients voient le monde et la façon dont nous, analystes, voyons le monde. Nous passons donc du temps à comprendre les différences de nos clients en termes de produits, de marchés et d’écosystèmes et nous les comparons à nos modèles. Ce faisant, nous les aidons à comprendre ce qui pourrait leur manquer (lacunes technologiques, lacunes du marché, etc.) afin qu’ils puissent décider de s’y intéresser ou de l’ignorer en décidant consciemment que cela ne fait pas partie de leur stratégie. Nous les aidons à préciser leur vision du marché, à identifier les lacunes dans leur compréhension du marché afin que leur vision du marché soit à toute épreuve.
Dans quelle langue se fait le tracking des données ?
Gavin Whitechurch : Nous nous concentrons sur la langue anglaise. Vous voulez suivre ce qui se passe en langue anglaise parce que 75% de la technologie est en anglais. L’anglais est la langue de la technologie. Nos clients sont partout dans le monde.
Nous avons également une activité événementielle en Europe. La première conférence sur l’informatique de périphérie en Europe a eu lieu en mars dernier, et nous prévoyons une deuxième édition en mai 2022.
Comment les cabinets de conseil et les consultants marketing vous considèrent-ils ? Comme un concurrent ?
Philippe Cases : Pas du tout. Les cabinets de conseil et les consultants marketing peuvent utiliser notre plateforme pour leurs propres clients et, s’ils souscrivent à l’un de nos services de conseil, ils peuvent avoir accès à nos analystes pour fournir des retours d’information et des idées supplémentaires à leurs clients. Nous ne remplaçons personne, nous faisons le travail difficile de collecte d’informations et nous les aidons à se concentrer sur ce qu’ils savent faire, en mettant ces informations dans le contexte du marché et de leurs clients. Notre objectif est de permettre aux personnes de faire leur travail mieux et plus rapidement.
Donc quand vous décrivez Topio comme la « nouvelle génération »… ce n’est pas usurpé !
Philippe Cases : Ce que nous faisons est totalement unique. Les informations que nos utilisateurs tirent de nos données sont très utiles pour adapter le produit au marché et pour déterminer le marché cible. Et les données sont mises à jour quotidiennement, en temps réel. Cela donne une idée de ce qui est disponible en termes de technologies sur le marché, en quoi vous êtes différent, quels clients et partenaires peuvent exploiter au maximum cette spécificité et les clients qui nous utilisent font ce travail en deux fois moins de temps.
Nous pouvons mettre en place un flux qui permet à une entreprise d’être au sommet de son industrie et de son écosystème, très facilement.
Comment une entreprise française peut-elle bénéficier de Topio Networks ?
Gavin Whitechurch : Une entreprise française peut utiliser TOUS les services que nous proposons !
Le premier est l’adaptation du produit au marché. Une entreprise française qui travaille avec nous peut suivre son écosystème spécifique. Nous les aidons à comprendre qui sont leurs concurrents, et avec quels partenaires ils doivent travailler. Et s’il y a une spécificité sur le marché francophone, nous pouvons les aider à le comparer au marché anglophone. Nous pouvons mettre en place un flux qui leur permet d’être au sommet de leur industrie et au sommet de leur écosystème, très facilement.
Et si vous êtes une entreprise française et que vous voulez accéder au marché américain, c’est la même chose : nous vous aidons à définir l’adéquation produit-marché, à définir qui sont vos clients, qui sont vos partenaires, et nous vous aidons à leur vendre. Nous pouvons également vous aider à élaborer votre message.
La dernière chose est de trouver et de vous aider à atteindre la bonne cible, soit par des introductions directes, soit par la génération de leads.
Parlons de l’impact de la pandémie. Vous êtes tous les deux basés en Californie. Quels changements constatez-vous dans votre vie quotidienne, pour vous-même et pour les consommateurs en général, dans cette partie du monde connue pour être en avance sur les pratiques de consommation ?
Gavin Whitechurch : La Covid est à bien des égards un accélérateur de la transformation numérique. Nous avons vu de nombreux services pour lesquels la barrière psychologique a été surmontée grâce à la Covid 19 : les services médicaux, les services de détail, les restaurants aussi, avec la livraison, sont devenus beaucoup plus digitaux. Et je pense que cela va durer.
La Silicon Valley n’est pas un lieu comme les autres : ici, il y a beaucoup d’entreprises technologiques et je pense que nous allons voir le travail à domicile s’implanter durablement comme une option. Les entreprises seront en mesure de garder leur personnel à distance si leurs employés le souhaitent.
Pendant la pandémie, certaines entreprises ont déclaré qu’elles resteraient entièrement virtuelles. Je ne suis pas sûr que cela se produise. La question reste ouverte.
Les consommateurs ont exploré un mode de vie différent pendant la pandémie et ils en ont tiré des leçons.
Philippe Cases : Comme l’a dit Gavin, nous avons assisté à une accélération du numérique : le e-commerce se développe plus rapidement, les nouveaux usages du shopping qui émergeaient sont désormais la norme : Buy online, pick up in store, drive, et tous ces types de modèles sont là pour rester.
Pour le lieu de travail, nous avons vu des entreprises comme Zoom exploser littéralement, et nous avons vu des entreprises explorer la notion de bureaux virtuels.
Nous avons aussi assisté à une accélération de la recherche sur la réalité virtuelle et les utilisations de la réalité virtuelle pour communiquer.
Et avec la Covid, les personnes ont réalisé que la mondialisation comporte certains risques. Elle est moins coûteuse, mais en même temps, si un élément de la chaîne tombe, c’est toute la chaîne d’approvisionnement qui est perturbée. Les personnes commencent à comprendre que s’il y a plus d’avantages à tirer de l’externalisation, il y a aussi plus de risques et quand ces risques se matérialisent, les coûts sont élevés. Dorénavant, lorsqu’ils seront confrontés à l’externalisation, les dirigeants ne regarderont pas seulement les avantages mais aussi les risques. Et vous voyez ces dirigeants ramener des fonctions qu’ils externalisaient auparavant parce qu’ils estiment que l’externalisation comporte trop de risques.
Dans la Silicon Valley, nous avons beaucoup d’activités dans les semi-conducteurs. Le modèle est en train de changer, passant d’une externalisation pure et simple en Chine à une externalisation plus distribuée, avec le retour des stocks ou de la production dans les pays eux-mêmes.
Quant aux consommateurs, je pense qu’ils ont exploré un mode de vie différent pendant la pandémie et qu’ils en ont tiré des leçons. Ils se sont rendu compte qu’ils n’avaient pas besoin d’acheter une paire de chaussures chaque semaine. Ils comptent davantage sur l’aide de leurs voisins pour faire les courses, garder les enfants… Ils ont peut-être déménagé d’une grande ville à une plus petite. C’était un peu extrême et la plupart d’entre eux sont évidemment impatients de retrouver plus d’interaction.
En même temps, il pourrait y avoir des changements de comportement : des personnes moins orientées vers la consommation et des individus plus engagés dans leur communauté. Nous ne savons pas encore exactement à quoi cela va ressembler, mais les personnes qui pensent que les choses vont revenir à ce qu’elles étaient auparavant ont peut-être raison, à 75 %. La tendance est exacte, mais les choses ne seront définitivement plus les mêmes. Et les entrepreneurs qui connaîtront un grand succès sont ceux qui saisiront l’opportunité générée par ce changement de 25 %, et non ceux qui reviendront à la situation antérieure.
Philippe, vous avez rejoint le fonds Interlace Ventures dirigé par Vincent Diallo et Joseph Sartre en tant qu’advisor, en déclarant que vous les voyez » comme le premier exemple d’une plateforme d’accélération de nouvelle génération « . Ce n’est pas le « clan français » qui vous fait dire cela ? [sourire]
Philippe Cases : Je pense que Vincent et Joseph sont en train de construire la prochaine génération de plateformes d’accélération pour le Retail. Non seulement ils investissent dans des entreprises, mais ils développent également des relations entre des clients et partenaires potentiels et les entreprises de leur portefeuille. Et la plateforme qu’ils construisent n’est pas seulement destinée aux entreprises de leur portefeuille mais à l’ensemble du secteur.
Il s’agit d’un modèle très intéressant car il est ouvert, et l’ouverture inclut également la diversité. Ils recherchent des profils très divers mais aussi spécifiques. Ils ont un esprit très ouvert, et tout dans leur processus opérationnel est lié à cela.
Joseph et Vincent sont aussi des dirigeants et des investisseurs très accomplis. Ils ont dirigé des entreprises en Europe, en Chine et maintenant aux États-Unis. Ce sont des personnes très intéressantes qui peuvent réussir presque partout.
Le modèle de Topio Networks est-il également très ouvert ?
Philippe Cases : Je pense que le monde est de plus en plus interconnecté. Les personnes étaient habituées à vendre des produits et maintenant les produits qu’elles vendent sont des produits basés sur des logiciels. Regardez l’industrie automobile, les voitures Tesla ressemblent à un ordinateur. Maintenant, les données générées par ces produits sont disponibles et peuvent être partagées à travers de nombreux écosystèmes, créant ainsi un énorme réseau interconnecté. C’est pourquoi le modèle du futur est ouvert et des plateformes doivent être créées pour permettre cette évolution.
L’écosystème du réseau Topio est ouvert par nature, axé sur le partage des données et de points de vue. Et il change radicalement la façon dont les gens font du business car l’information vient à eux alors qu’avant il fallait qu’il la trouve ou qu’il l’achete. La prochaine génération d’entreprises sera ouverte et partagera d’une manière très responsable avec son écosystème. Pour cela, vous avez besoin de types de plateformes complètement différents et c’est pourquoi nous pensons que Topio est très bien positionné pour l’avenir.
Auriez-vous pu co-fonder Topio ailleurs que dans la Silicon Valley ?
Philippe Cases : Si vous étendez la Silicon Valley à la Bay Area, je ne pense pas. Le suivi de l’écosystème, l’open source, le modèle économique à bas coût, sont des approches que j’ai vu se développer en tant que VC dans la Silicon Valley. C’est dans ma formation, et ma formation, c’est la Bay Area.
J’aurais probablement pu construire la plateforme ailleurs, mais l’héritage serait alors à 85% la Bay Area.
Gavin Whitechurch : Nous sommes tous deux originaires d’Europe et nous nous sommes rencontrés dans la Silicon Valley…
Le principe de l’éducation gratuite est très présent dans la Silicon Valley. Et c’est une chose qui a vraiment conduit à l’innovation et à l’approche fondamentale des interactions ; nous rencontrons beaucoup de gens qui sont comme cela ici.
Philippe Cases : La réalité aussi, c’est qu’il y a beaucoup de richesse dans la Silicon Valley et que ce n’est pas fini.
Pour aller plus loin :
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EDGE Computing World 2021 (12 au 14 octobre 2021, en ligne)
L’experte:
Laurence Faguer est une marketeuse et entrepreneuse « go-between » France et USA, fondatrice de Customer Insight.
A la demande d’entreprises françaises, elle repère en personne les innovations en Digital, Mobile et Retail aux Etats-Unis, avant qu’elles ne soient connues en France, puis les aide à transposer avec succès ces stratégies ayant fait leur preuve aux U.S.
Laurence est l’une des expertes retail et beautytech de FrenchWeb, vous pouvez régulièrement retrouver ses analyses, et interview sur Decode Retail.