HealthTech : pourquoi Resilience s’empare de Betterise
Resilience ajoute une corde à son arc avec l’acquisition de Betterise, start-up française spécialisée dans la télésurveillance et le suivi thérapeutique. Les modalités financières de l’opération n’ont pas été dévoilées. Ce rachat va ainsi permettre à Resilience, projet porté par Céline Lazorthes (Leetchi) et Jonathan Benhamou (PeopleDoc), de se doter d’une brique supplémentaire, à savoir la télésurveillance, pour améliorer le quotidien des patients atteints d’un cancer.
Fondée en 2013, la société dirigée par Paul-Louis Belletante a développé une plateforme permettant aux grands acteurs B2B de la santé (établissements de soin, laboratoires pharmaceutiques, complémentaires santé…) de mettre en place et d’opérer des services digitaux d’accompagnement thérapeutique. Cette plateforme regroupe l’ensemble des fonctionnalités techniques et scientifiques pour mettre à disposition des acteurs impliqués dans le parcours de soin des patients des services digitaux permettant de fournir l’accompagnement médical le plus personnalisé possible.
Une fois l’infrastructure technique délivrée, Betterise s’attèle à établir le profil de chaque patient selon 3 000 critères qui permettent de tenir compte de ses données médicales, de son comportement et de sa situation actuelle pour anticiper ses besoins. Déployée dans une vingtaine d’établissements, cette solution permet ainsi de détecter de manière précoce des rechutes, des complications ou des toxicités liées aux thérapies.
18 millions de cancers détectés chaque année dans le monde
Cette approche rejoint celle de Resilience qui cherche à rendre le patient acteur de son parcours de soin, et non de le réduire à un simple spectateur de la maladie. Dans ce sens, la société a dévoilé en septembre une application co-construite avec Gustave Roussy pour mieux informer les patients sur les effets secondaires induits par leur traitement. Sur celle-ci, les patients peuvent accéder à des podcasts, des vidéos ou encore des articles de vulgarisation scientifique pour mieux appréhender leurs symptômes et les soulager. Ce contenu a été élaboré par une trentaine de spécialistes (oncologues, nutritionnistes, psychiatres, sexologues, gynécologues…) pour aborder tous les aspects de la maladie et des traitements. Resilience a choisi le cancer du sein comme angle d’attaque mais entend s’adresser à terme à tous les patients atteints d’un cancer, peu importe la typologie de leur pathologie.
L’enjeu est crucial alors que ce sont plus de 18 millions de cancers qui sont détectés chaque année dans le monde, et selon l’OMS, il devrait y en avoir 30 millions à l’horizon 2040. Et ce avec seulement 67 000 oncologues dans le monde pour traiter ces cancers. De plus, le traitement d’hormonothérapie, qui vise à réduire le risque de réapparition de la maladie, est abandonné par la moitié des patients, faute d’un suivi adapté face aux effets secondaires de ce traitement long (5 à 10 ans) qui complique leur quotidien.
La télésurveillance bientôt remboursée par la Sécurité sociale
Par conséquent, il est essentiel de mettre en place un suivi amélioré des patients, ce qui passe inévitablement par la data et la télésurveillance. L’étude CAPRI (Cancérologie Parcours de soins Région Île-de-France) a d’ailleurs apporté pour la première fois la preuve scientifique qu’un dispositif alliant technologie numérique et nouvelle organisation humaine, améliore significativement le suivi clinique de patients traités par thérapies anticancéreuses orales. «Les résultats de l’étude CAPRI permettent d’envisager le dispositif de télésurveillance comme le nouveau standard de suivi des thérapies orales en cancérologie. En intégrant cette technologie au cœur de notre solution, nous entendons accélérer son adoption dans les établissements de santé et ainsi permettre aux patients de bénéficier d’un suivi plus adapté, personnalisé et surtout plus humain», estime Jonathan Benhamou, co-fondateur de Resilience.
La télésurveillance apparaît donc comme un outil clé pour personnaliser le suivi de chaque patient. Elle figure d’ailleurs dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2022, ce qui ouvre la porte à son entrée dans le droit commun au premier semestre 2022 et donc à son remboursement. Cette mesure va ainsi permettre de lutter contre l’isolement des patients atteints de maladies chroniques, qui peut déboucher sur l’abandon de traitements et un nombre plus élevé d’hospitalisations. Et c’est précisément ce que Resilience veut éviter en mettant la main sur Betterise.
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