La FinTech brésilienne Nubank valorisée près de 50 milliards de dollars pour son entrée à Wall Street
AFP
La banque en ligne Nubank a fait des débuts encourageants jeudi à la Bourse de New York, la pépite qui a bousculé le marché des services financiers au Brésil étant désormais valorisée près de 50 milliards de dollars. Vers 19H20 GMT, l’action Nu Holdings, la maison mère de Nubank, était en hausse de 16% à 10,47 dollars, ce qui valorisait la société à environ 48 milliards de dollars. Le titre est même monté à 12,24 dollars dans les tous premiers échanges. L’effet de hausse était favorisé par la décision du groupe d’abaisser, fin novembre, le prix d’introduction à 9 dollars, contre 11 prévu initialement.
Avec cette introduction, « NU », le symbole de l’entreprise sur le New York Stock Exchange (NYSE), a levé 2,6 milliards de dollars. Créée il y a huit ans seulement, Nubank revendique désormais près de 48 millions de clients au Brésil, son pays d’origine, mais aussi en Colombie et au Mexique. « Une bonne partie du capital levé avec cette introduction va aller à nos nouveaux marchés au Mexique et en Colombie », a déclaré le co-fondateur et directeur général David Velez, sur la chaîne CNBC.
Insuffisances du système bancaire brésilien
David Velez et ses partenaires, la Brésilienne Cristina Junqueira et l’Américain Edward Wible, ont expliqué avoir créé Nubank pour remédier à ce qu’ils considéraient comme des insuffisances du système bancaire brésilien, aux commissions trop élevées et prisonnier de la bureaucratie. Ils ont lancé cette banque en ligne, qui se voulait facile d’utilisation et moins chère, avec des comptes et services qui peuvent être entièrement gérés depuis une application sur smartphone. Un modèle déjà populaire dans de nombreux pays mais encore assez nouveau au Brésil.
La pandémie a donné un sérieux coup de pouce à cette start-up face aux cinq grandes banques brésiliennes historiques. « L’idée de mettre son argent dans une banque en ligne, sans agence, faisait encore peur à pas mal de gens » avant l’arrivée du Covid-19, a rappelé David Velez. « D’une certaine façon, la pandémie les a forcés à changer leurs habitudes, parce que les agences étaient fermées. »
Nu Holdings n’a encore jamais été bénéficiaire. Sur les neuf premiers mois de l’année 2021, elle a publié une perte de 99 millions de dollars pour un chiffre d’affaires de 1,06 milliard, plus que doublé sur un an (+105%). S’il affirme que les seules activités brésiliennes de la banque dégagent déjà une trésorerie positive, David Velez n’a pas caché que la priorité était à la croissance. « Il y a encore, en Amérique latine, 200 millions de personnes qui n’ont pas accès à une banque et qui mettent leur argent sous le matelas », a-t-il dit, autant de clients potentiels pour Nubank, selon lui.
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