Pourquoi le géant informatique français Atos dégringole en Bourse
AFP
La mauvaise passe d’Atos se poursuit: le géant informatique français voyait son cours en Bourse s’effondrer de plus de 17% lundi matin, après avoir annoncé qu’il n’avait pas atteint ses objectifs financiers en 2021, selon des données préliminaires. Le chiffre d’affaires, de l’ordre de 10,8 milliards d’euros, a ainsi reculé d’environ 2,4%, alors qu’Atos s’attendait à une stabilisation. Le flux de trésorerie est de l’ordre de -420 millions d’euros, alors que l’objectif était « positif », a indiqué l’entreprise dans un communiqué. A la Bourse de Paris, la sanction des investisseurs était immédiate: le titre du groupe, qui compte quelque 107 000 salariés, perdait 17,52% à 31,82 euros, dans un marché pratiquement à l’équilibre (-0,13%), vers 10h45.
« La plupart des éléments constituant ces écarts importants sont non récurrents », a commenté Rodolphe Belmer, le nouveau directeur général qui vient de prendre ses fonctions, cité dans le communiqué. « Dans ce contexte, je présenterai fin février au conseil d’administration une nouvelle organisation, et au deuxième trimestre un plan qui détaillera les moteurs (du) redressement » du groupe, a-t-il ajouté.
Selon Atos, la baisse du chiffre d’affaires par rapport aux prévisions s’explique notamment par des décalages de projets et des reports d’accords finaux avec de grands clients, ainsi qu’une révision du taux d’avancement sur un contrat d’externalisation de processus avec une grande institution financière britannique. En ce qui concerne le flux de trésorerie disponible, « l’écart majeur (…) résulte essentiellement du besoin en fonds de roulement », a précisé M. Belmer.
Mauvaise passe financière
Atos, dirigé pendant plus de dix ans par Thierry Breton avant que celui-ci ne devienne commissaire européen en octobre 2019, est dans une mauvaise passe financière depuis plusieurs mois. Sur un an, le groupe a perdu plus de la moitié de sa valeur et sa capitalisation boursière n’est plus que de 3,5 milliards d’euros. En juillet dernier, le groupe avait déjà dû reconnaître qu’il ne parviendrait pas à renouer avec une croissance de ses ventes en 2021, se bornant à prévoir une stabilité de son chiffre d’affaires à taux de change constants.
En septembre, il a été sorti de l’indice vedette de la Bourse de Paris, le CAC 40, pour être remplacé par le géant français des laboratoires d’analyses, Eurofins Scientific, porté par la crise sanitaire. Elie Girard, l’ancien directeur financier qui avait pris les rênes du groupe après le départ de M. Breton, a été poussé vers la sortie en octobre 2021, après deux ans de mandat.
Depuis sa prise de fonction, l’ex-dirigeant n’avait pas réussi à dissiper la méfiance historique des investisseurs envers un groupe bâti à coup d’acquisitions par Thierry Breton, et qui n’a jamais démontré sa capacité à générer une croissance interne robuste. Le nouveau patron d’Atos, Rodolphe Belmer, était le directeur général d’Eutelsat depuis le 1er mars 2016, après être resté 11 ans chez Canal+, dont il a notamment été le directeur général entre octobre 2012 et juillet 2015.
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