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SoftBank: Marcelo Claure claque la porte, le Français Michel Combes promu DG de SoftBank International

AFP

Marcelo Claure, le directeur opérationnel de SoftBank Group et l’un des principaux lieutenants du PDG-fondateur Masayoshi Son, a démissionné vendredi, un départ risquant de semer encore davantage de doutes sur le géant japonais des investissements dans les nouvelles technologies. Cet homme d’affaires américano-bolivien âgé de 51 ans travaillait depuis neuf ans chez SoftBank Group, dont il était le directeur opérationnel depuis 2018. Les raisons et les conditions financières de sa démission, posée « d’un commun accord » selon un communiqué du groupe, n’ont pas été précisées.

Selon plusieurs médias qui avaient révélé l’information avant qu’elle ne soit officielle, une querelle sur le montant de ses rémunérations en serait à l’origine. Selon l’agence Bloomberg, M. Claure aurait réclamé une rémunération d’un milliard de dollars pour ses récents services, dont la remise à flot puis la vente à T-Mobile US de Sprint, l’ancienne filiale télécoms de SoftBank aux Etats-Unis, et l’introduction en Bourse finalement réussie l’an dernier de WeWork, une société auparavant sauvée de la faillite par SoftBank. En décembre, le New York Times avait rapporté que M. Claure réclamait environ 2 milliards de dollars sur plusieurs années. Il se serait aussi fâché l’an dernier avec M. Son au sujet du fonds d’investissement latino-américain de SoftBank Group, qu’il pilotait également et qu’il souhaitait scinder de la maison-mère.

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Le Français Michel Combes promu

Les deux hommes se sont toutefois envoyés des fleurs dans le communiqué du groupe publié vendredi: M. Son a évoqué « les nombreuses contributions » de M. Claure pour SoftBank, loué son « dévouement » et lui a souhaité le meilleur pour la suite. M. Claure s’est dit « particulièrement reconnaissant » envers M. Son pour lui avoir donné l’opportunité de s' »épanouir » chez SoftBank, et d’avoir été pour lui « un mentor et un ami ». Le Français Michel Combes (ex-patron de Sprint, et auparavant d’Altice, d’Alcatel-Lucent et de Vodafone Europe) a été nommé vendredi directeur général de SoftBank International, une autre fonction clé qu’occupait M. Claure, a annoncé le groupe.

L’Américano-bolivien était aussi président exécutif de WeWork depuis 2019, et il sera remplacé prochainement à ce poste, a précisé à l’AFP un porte-parole de SoftBank Group. WeWork s’est déjà doté depuis début 2020 d’un directeur général, Sandeep Mathrani. M. Claure est le plus important dirigeant à quitter SoftBank Group depuis Nikesh Arora en 2016. Cet ancien de Google avait claqué la porte après moins de deux ans au poste de directeur opérationnel. Mais entre ces deux départs fracassants, SoftBank Group a aussi connu une série de démissions d’autres dirigeants et administrateurs, qui à chaque fois suscitent des interrogations sur la qualité et la stabilité de sa gouvernance.

Un groupe en difficulté

Comme Nikesh Arora avant lui, Marcelo Claure était considéré comme un successeur potentiel de Masayoshi Son. Celui-ci, âgé de 64 ans, a assuré l’an dernier qu’il ne songeait guère à la retraite, même si son statut de « visionnaire » dans les nouvelles technologies qu’il revendique est de plus en plus contesté par les actionnaires et les analystes, au vu des performances en dents de scie de son groupe ces dernières années. SoftBank connaît actuellement de sérieuses difficultés sur plusieurs fronts: une dette d’entreprise colossale, la chute de la valeur de beaucoup de ses actifs sur fond des resserrements monétaires aux Etats-Unis et en Europe, ainsi que sa méga-cession de plus en plus compromise du fabriquant britannique de microprocesseurs Arm à l’américain Nvidia, du fait des réticences de nombreuses autorités réglementaires dans le monde.

En novembre dernier, SoftBank Group a accusé une perte nette équivalente à 3 milliards d’euros sur son deuxième trimestre 2021/22, retombant ainsi dans le rouge pour la première fois depuis début 2020. M. Son avait alors reconnu que le groupe se trouvait au milieu d’un « blizzard », tout en continuant d’afficher son optimisme habituel pour l’avenir. Les investisseurs, eux, sont moins confiants: l’action SoftBank s’est effondrée d’environ 55% à la Bourse de Tokyo par rapport à ses niveaux record atteints en mars 2021. Vendredi le titre a certes progressé de 2,19% malgré l’annonce du départ de M. Claure, mais cette hausse faisait suite à un plongeon de 9% jeudi.

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