Gama, la startup de Thibaud Elziere, lève 2 millions d’euros pour lancer sa mission spatiale
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La lumière comme unique moyen de propulsion pour rejoindre les confins du système solaire: la start-up française Gama s’apprête à tester une voile solaire dans l’espace, espérant à terme fournir des « outils low-cost d’exploration » spatiale. La mission « Gama Alpha », qui doit être lancée fin octobre par une fusée SpaceX, vise à tester le déploiement d’une voile solaire de 73 m2, qui servira de moteur à un petit satellite de 11 kilos.
La propulsion est fournie par les photons émis par le soleil. Quand ces particules de lumière percutent la voile, la pression infime qu’elles exercent permet de la faire avancer. « Dans l’espace, sans frottement de l’air, une force continue, même faible, appliquée à un engin permet d’induire une accélération constante et ainsi d’augmenter lentement mais de manière continue sa vitesse », explique Jordan Culeux, responsable technique du projet, cité dans un communiqué.
Afin de financer sa mission, Gama lève 2 millions d’euros auprès de la BPI à travers sa poche spatiale en partenariat avec le CNES (Centre National d’Études Spatiales) et des entrepreneurs réputés et investisseurs du spatial comme Nicolas Pinto (Apple), Marie Outtier (Twitter), Possible Ventures, Kima Ventures ou Romain Afflelou (Cosmo Connected). Gama a été créée par Louis de Gouyon Matignon, Thibaud Elziere et Andrew Nutter.
Un bel avenir pour les voiles solaires
L’engin accélère donc en permanence jusqu’à des vitesses extraordinaires, permettant théoriquement d’atteindre Pluton en cinq ans, contre neuf pour une sonde classique. Le concept n’est pas nouveau mais les précédents peu nombreux. Les Japonais ont déployé leur voile Ikaros en 2010, une organisation américaine de promotion de l’exploration spatiale, Planetary Society, sa voile Lightsail 2 en 2019. Pour l’heure, la mission Gama Alpha, qui a bénéficié d’un financement de deux millions d’euros de la BPI (banque publique d’investissement française), de l’agence spatiale française CNES et d’entrepreneurs, se cantonnera à un déploiement en orbite basse, à 550 kilomètres d’altitude.
« On veut tester le déploiement de notre voile. La plupart des projets utilisent des mâts qui tirent la voile comme un parasol, nous, nous utilisons la force centrifuge pour le faire », explique à l’AFP Louis de Gouyon Matignon, président de Gama. D’une épaisseur de 2,5 microns, soit près de 50 fois moins que celle d’un cheveu, elle sera auparavant pliée dans une « boîte à peine plus grosse qu’un Big Mac », selon lui.
La baisse des coûts de lancement et la miniaturisation des satellites offrent un bel avenir aux voiles solaires, car « celles-ci sont efficaces si le satellite est très peu massif », estime-t-il. Gama entend à terme « fournir un outil low-cost d’exploration »: « notre objectif, c’est de casser les coûts et de générer plus de missions scientifiques pour l’exploration lointaine », notamment de pays qui n’y avaient jusque là pas accès, affirme-t-il. La société ambitionne elle de lancer une de ses voiles vers Vénus en 2025.
Avec l’AFP