Télétravailler pour baisser la consommation d’énergie, les syndicats et patronats ne sont pas convaincus
AFP
Le Medef n’envisage pas une extension du télétravail pour répondre à la demande de « sobriété énergétique » formulée par le gouvernement, selon un document de travail obtenu par l’AFP jeudi.
Les principaux syndicats se montrent de leur côté sceptiques, craignant un report des consommations au domicile et à la charge des salariés.
« L’extension du télétravail n’est pas une option envisagée. Selon l’ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie, NDLR), c’est le télétravail combiné à un flex-office généralisé qui permettrait une réduction importante de l’impact environnemental. Or l’acceptabilité sociale et la complexité organisationnelle rendent cette mesure peu opérationnelle à court terme », écrit le Medef.
Le « flex-office » désigne plusieurs usages dans les espaces de travail, dont celui de ne pas attribuer à chaque salarié un bureau fixe.
Organisations syndicales et patronales ont entamé cet été des discussions paritaires sur le thème de la transition énergétique, qui doivent s’achever en décembre.
Une réunion a eu lieu le 13 septembre, au cours de laquelle les participants ont fait part de leurs propositions pour réduire dès cet hiver la facture énergétique, en réponse à une demande du gouvernement, qui avait souhaité connaître d’ici fin septembre leurs suggestions.
Le Medef liste dans son document cinq pistes principales: « réglage des températures (chauffage 19°, climatisation 26°), réduire les consommations électriques inutiles (…), développer le pilotage de la consommation électrique (…), renforcer les dispositifs de mobilité durable et leur connaissance (…), créer un ambassadeur de la sobriété énergétique ».
Du côté des syndicats, une extension du télétravail, préconisée notamment par l’Agence internationale de l’énergie pour limiter la consommation de pétrole, ne rencontre pas non plus beaucoup d’écho.
« C’est une fausse bonne solution. Cela permet de faire baisser les consommations énergétiques dans les entreprises, mais elles sont reportées sur les salariés », affirme Véronique Martin, en charge du dossier à la CGT.
« Cela reporte les coûts d’une entreprise sur les salariés », estime aussi Catherine Pinchaut, de la CFDT, pour qui cela doit cependant être « un des éléments » en discussion dans les entreprises pour parvenir à plus de sobriété.
Même position mitigée pour Mady Gilbert, de la CFE-CGC: « Le télétravail fait partie des aménagements possibles, avec des compensations » (au regard de la facture pour les salariés).
Plusieurs représentants syndicaux mettent en avant la nécessité de mesures plus structurelles, comme l’isolation énergétique des bâtiments, ou le développement de la recherche et développement. « Il faut intégrer le facteur écologique dans toutes les conceptions de produit ou de process », affirme Franck Don de la CFTC.
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