Iliad veut devenir « l’un des trois grands opérateurs télécoms européens »
AFP
Malgré le contexte « d’hyperinflation », le groupe télécoms Iliad a publié jeudi des résultats solides avec un bénéfice net en hausse de 44,1% en 2022, à 758 millions d’euros, affirmant avoir l’ambition de devenir « l’un des trois grands opérateurs télécoms européens ».
Sur l’exercice, le groupe de Xavier Niel, retiré de la cote, a enregistré un chiffre d’affaires consolidé de 8,37 milliards d’euros, en croissance de 10,3% sur un an, dépassant l’objectif de 8 milliards d’euros de revenus annoncé l’an dernier, notamment grâce à ses performances en Italie, Pologne et France, et à la conquête de 2,7 millions de nouveaux abonnés sur l’année.
« On a la volonté de devenir l’un des trois grands opérateurs télécoms européens. J’ai la conviction très forte qu’on a besoin de grands opérateurs télécoms européens mais qui ne soient pas la continuation des opérateurs historiques », a déclaré son directeur général Thomas Reynaud, lors d’une conférence de presse jeudi.
Avec 255.000 nouveaux abonnés nets sur le fixe et 607.000 nouveaux abonnés nets sur le mobile, l’opérateur Free revendique la place de « leader des recrutements de nouveaux abonnés en France » en 2022.
En Italie, Iliad a aussi enregistré un gain de 1,171 million d’abonnés sur le mobile et le fixe en un an, alors qu’il vient de lancer son offre sur le fixe.
« On est désormais le 6e opérateur européen en terme de taille avec 46 millions d’abonnés », a souligné M. Reynaud, ajoutant que la « stratégie de convergence » qui a permis au groupe de devenir opérateur fixe et mobile en Italie et en Pologne, en plus de la France, allait « permettre de nourrir la croissance des prochaines années ».
– Consolidation –
Interrogé sur la possibilité de s’implanter dans un nouveau pays européen, le dirigeant d’Iliad a répondu que « c’était le sens de l’histoire de Free », sans expliciter davantage.
Xavier Niel avait annoncé en septembre une prise de participation de 2,5% au capital de l’opérateur britannique Vodafone, via un « véhicule d’investissement » personnel.
Outre Iliad, M. Niel possède d’autres investissements à titre personnel dans le secteur des télécoms dans plusieurs autres pays d’Europe, à travers NJJ Holding, qui héberge des actifs notamment en Suisse et en Irlande.
Plusieurs responsables d’opérateurs appellent à la consolidation du marché sur le continent européen pour réduire la concurrence et accroître leur rentabilité, à l’heure où ils investissent lourdement dans le déploiement de la 5G et la fibre optique.
« Si jamais il y a un mouvement de consolidation en Italie, nous souhaitons y participer », a indiqué Thomas Reynaud.
Dans ce pays, Iliad avait fait une offre de rachat sur Vodafone Italia en février 2022. Mais le groupe de téléphonie britannique avait rejeté l’offre à 11,25 milliards d’euros, jugeant que cette proposition n’était « pas dans le meilleur intérêt de ses actionnaires ».
Parmi les perspectives de développement à court terme, Iliad a annoncé vouloir « adresser » le marché à destination des entreprises dans ses trois pays (France, Italie, Pologne).
« En France, on génère déjà 200 millions d’euros de chiffre d’affaires en trois ans et demi (d’activité). Les initiatives vont se multiplier en Pologne et en Italie », a précisé M. Reynaud.